vendredi 13 juillet 2018

Pyramide sociale et Revenu Universel

Lettre ouverte à tous ceux qui se préoccupent du “Plan pauvreté”
et du futur de l'humanité


— La pauvreté affecte l’espèce humaine en raison de la perception qu’ont ses représentants de leur condition, ce qui leur confère la volonté de vouloir toujours l'améliorer, assortie de la capacité d’y parvenir ; ce qui les distingue des autres espèces animales.

— Existant l’une par l’autre dans leur relativité, richesse et pauvreté sont distribuées pyramidalement, quelles que soient les politiques sociales menées pour tenter de limiter les effets de cette incontournable inégalité structurelle.

 Selon les hasards de son héritage, tant génétique que social, l’être humain naît plus ou moins riche et doté des facultés qui permettent à chacun de faire face aux aléas de l’existence.

Ces vérités, fondamentales autant que structurelles, ne peuvent être ignorées dans le combat, pour les pauvres et contre la pauvreté.


Le négliger ou le nier, c’est lutter contre un ennemi trop mal connu pour avoir la moindre chance de le vaincre. Cette réalité peut être observée et confirmée par des calculs simples, apparentés à la loi de Pareto appliqués à une population distribuée pyramidalement. Il en résulte, par exemple, la connaissance de la mesure dans laquelle les pauvres sont condamnés à être plus nombreux que les riches. Ainsi, 14 % de la population – les riches – se partagent 50 % de la richesse collective, alors que les autres 50 % vont aux 86 % restant de la population, constitués des pauvres, dont les pauvres profonds.


Dans le cas d’une partition de la population totale en 3 catégories sociales : riches, classes  moyennes et pauvres, le premier tiers de la richesse collective va à la première catégorie, qui représente 3,7 % de la population, alors que le deuxième tiers échoit aux classes moyennes, qui en représentent 26,3 %, et que le tiers restant va à la catégorie sociale des pauvres – dont les pauvres profonds –, soit à 70 % de la population.


Mais l’étude de la pyramide sociale conduit aussi à constater un fait aussi exécrable qu’irrémédiable et inacceptable, particulièrement lourd de conséquences et pourtant jamais dénoncé par aucun expert en sciences humaines, ni par un quelconque partisan d'un revenu de base, du moins à la connaissance de l'auteur. Ce fait peut s'énoncer comme suit :

“Si la richesse n’a pas d’autres limites que l'appétit et les facultés de ceux qui la convoitent, ainsi que les ressources dont ils la tirent, la pauvreté a la sienne, qui est le niveau zéro de cette même richesse”.

Il est nécessaire, à quiconque veut y changer quoi que ce soit, de tenir compte de cette réalité fondamentale, plutôt que de s'obstiner dans une archaïque lutte des classes qui n’a jamais rien changé pendant des millénaires au sort des plus déshérités d'entre les êtres humains, quels qu’aient été les arguments et les efforts déployés depuis Spartacus jusqu’aux révolutionnaires et théoriciens modernes – de droite comme de gauche – qui y demeurent obstinément attachés, même si parfois inconsciemment. C’est seulement en tenant compte des réalités factuelles énoncées ci-dessus et indissociables du caractère pyramidal de la société, que pourra être réduite autant que faire se peut la pauvreté, et éradiquée la pauvreté profonde. En se gardant au demeurant de confondre ces deux états, ce qui ne peut qu'exacerber le sentiment de frustration qu'inspire leur sort à ceux qui vivent au niveau zéro de la richesse. La misère (1) dont ils sont frappés est une plaie ouverte depuis toujours au flanc de l’humanité, qui peut être guérie en y consacrant une partie de la richesse considérable créée et accumulée collectivement au cours des siècles, plutôt que par l'impossible écrasement de la pyramide sociale, à travers celui des riches qui en occupent le sommet, ce qui n'aurait pour effet que l'appauvrissement de l'ensemble de la société. Il suffit pour s’en convaincre, de considérer que le nombre de ceux qui vivent au plus près du niveau zéro de la richesse, qui est de nos jours plusieurs fois ce qu’était la population humaine, toutes conditions confondues, il a deux millénaires. Il faut en effet savoir que quel que soit le nombre d'êtres humains qui échappent à la pauvreté “ordinaire” de nos jours, 1 à 2 milliards d'êtres humains souffrent de pauvreté profonde en vivant avec moins de 2 dollars par jour, soit 4 à 8 fois les 250 millions de Terriens, de toutes conditions sociales, qui peuplaient la Terre en l’an 1 de notre ère.

En résumé, la pyramidologie sociale (2) conduit à préconiser le relèvement de la base de la pyramide du même nom, par rapport au niveau zéro de l'échelle de richesse collective qui lui est associé, plutôt que son illusoire écrasement.

Ceci est possible, par instauration de ce revenu universel ayant déjà fait couler beaucoup d’encre, à condition de tenir compte des réalités énoncées ci-dessus.


Faute de cela, toute tentative ne sera qu’un tâtonnement de plus conduisant à l’échec.




« Il s’agit de remplacer un enchevêtrement compliqué de dispositifs fiscaux, sociaux et familiaux, sans oublier diverses dispositions du droit du travail, par un seul outil redistributif intégré.» - Marc de Basquiat - AIRE, Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence.
« … des expérimentations de revenu de base se concrétisent en France et en Europe, c’est le moment de créer une véritable force citoyenne pour peser dans le débat et aboutir à l’instauration d’un revenu réellement inconditionnel, individuel et universel ! »  - MFRB, MOUVEMENT FRANÇAIS POUR UN REVENU DE BASE (Camp de base du MFRB : Août 2018)
De nombreux auteurs traitant du revenu universel, les adresses de quelques sites internet sont proposées à ce sujet en fin d'articles (3) .

Quelles qu'en soient les conclusions, reste à faire en sorte que la raison triomphe de la misère partout dans le monde, sachant que ce triomphe ira bien au-delà de celui escompté. Il permettra, puisque la misère en est unanimement reconnue comme la cause, de venir à bout du premier des maux de l’humanité qu’est une surpopulation dont les besoins dépassent désormais largement les ressources que lui offre son habitat


Toujours pour des raisons liées à la structure incontournablement pyramidale de la société, les pauvres s’y multiplient en effet d’autant plus vite que leur pauvreté est profonde. Le relèvement de leur niveau de vie par un Revenu Universel Minimum et Inconditionnel (RUMI) entraînera un alignement des taux de fécondité des plus pauvres sur celui des catégories sociales pour lesquelles une descendance nombreuse n’est pas le seul moyen de lutter contre les aléas de l’existence et en particulier de la vieillesse. C’est ainsi que le RUMI contribuera, de manière et dans une mesure déterminante, à la régulation indispensable de la démographie humaine, telle que la réclame de toute urgence la nature, sans compter la nécessité de répondre à un transhumanisme avançant à grand pas et dont les conséquences sur le marché du travail, donc sur les conditions d’existence de l'humanité, seront considérables.


1 - Entre autres définitions de la pauvreté et de la richesse, voir :
2 - Pour la définition de ce qui est nommé ici richesse collective, ainsi que pour tous détails d’ordre
méthodologique concernant le raisonnement proposé, voir :
3 - Sélection de sites traitant du Revenu universel :