vendredi 9 novembre 2018

11 Novembre - Tout ça pour en arriver là !


S’il s’agit d’honorer le sacrifice des combattants et les innombrables victimes d’une guerre sans précédent par son ampleur sinon par ses horreurs, la commémoration du 11 novembre 1918 est aussi une manière de glorifier une cohésion par laquelle la France s’éleva alors au premier rang des nations qui y prirent part, outre le fait qu’elle fut principalement livrée sur son sol. Mais nous ne sommes plus en 14-18, ni même en 40-45, conflit ayant déjà révélé ce qu’était devenue cette cohésion. De quoi remettre en question une célébration censée satisfaire un patriotisme qui réclamerait un tel acte de foi. D’ailleurs, qui sont et seront ceux qui commémoreront dorénavant l’armistice du 11 novembre 1918 ?


Ne pas s’en soucier serait se limiter à une nostalgie conduisant les plus patriotes des Français à s’intéresser davantage au passé de leur pays qu’à son avenir ; à négliger que la France, comme d’autres nations, marche à grands pas vers une dilution de son identité, aussi glorieuse soit-elle, du fait d’une situation démographique mondiale sans précédent, dont apparemment rares sont ceux qui en perçoivent les effets ou s’en soucient. Pourtant, alors que les questions de population et a fortiori de surpopulation demeurent tabou en dépit des alertes inlassablement lancées par quelques originaux – bien que 15 000 scientifiques se soient enfin décidés à faire part de leur inquiétude démographique, en relation avec le réchauffement climatique –, la seule chance de bien des pays de ne pas être ravalés au rang des plus faibles du monde, réside dans leur peuplement tel qu’il sera demain.


Avec une immigration qui pourrait être un ironique clin d’œil de l’histoire – Les migrants d’aujourd’hui ne sont-ils pas dans une forte proportion les descendants des combattants enrôlés il y a cent ans dans les pays d’où ils viennent ?–, la France comptait au 1er janvier 2018, 67,2 millions d’habitants, dont 12 millions d’immigrés et descendants directs d’immigrés de toutes nationalités, soit 1,13% d’une population mondiale se chiffrant à 7,6 milliards d’individus, et 0,73% sans immigrants. En 2100, alors que la population de la planète atteindra au moins 11 milliards d’êtres humains, la France sera peuplée de 76 millions d’humains – dont une proportion d’immigrés qui ne pourra qu’augmenter d’ici là –, soit 0,68% de la population mondiale et 0,57% hors population immigrée supposée inchangée. Et ce ne sera pas la fécondité de 50 millions de Français “de souche”, prolifèreraient-ils à outrance, qui modifiera la répartition d’une croissance démographique mondiale de l’ordre de près de 100 millions d’êtres humains par an (250 à 280 0000 terriens supplémentaires déferlent quotidiennement sur la planète et l’Afrique verra plus que doubler sa population en 1 siècle, celle-ci étant appelée à passer de 1 à plus de 2 milliards).


De tous temps, la vigilance et la clairvoyance de quelques-uns ont vainement tenté de sensibiliser l’opinion aux dangers d’une démesure en tout, mais jamais comme de nos jours, l’opinion n’y a été aussi sourde. Qui sont en effet les responsables et régimes politiques, ainsi que les démographes, économistes, sociologues … auxquels ils auraient pu se référer, qui se soucient du rapport fondamental régnant entre démographie et économie ? Quels sont ceux qui en reconnaissent l’incidence sur un équilibre social et environnemental rendu chaque jour plus fragile par une démographie galopante, alors qu’il s’agit dorénavant de conserver à ces pays, au premier rang desquels la France, leur rang dans le concert des nations, en cherchant à maîtriser la composition de leur future population, promise à être majoritairement composée de citoyens “hors-sol”.


C’est faute d’avoir aidé à temps les pays où elles s’imposent depuis toujours à prendre des mesures en faveur de leur planning familial et de leur développement économique, que notre pays et quelques autres sont dans la situation alarmante où ils se trouvent aujourd’hui, et le souvenir des pages les plus glorieuses de leur histoire n’y peut lui non plus rien changer. Au point qu’il soit permis de se demander si nos générations – leurs élites en tête –, plutôt que de s’en glorifier, ne devraient pas éprouver de la honte pour avoir à ce point manqué de respect à tous ceux qui se sont sacrifiés pour laisser à leur descendance un avenir meilleur.