jeudi 24 février 2022

Comment tout peut s'effondrer

Comment tout peut s'effondrer
De Pablo Servigne et Raphaël Stevens – Éditions Seuil

Note de lecture, en réponse à un article paru récemment dans Le Point.


Classique inventaire des catastrophes qui nous attendent, assorti d'arguments en faveur de la décroissance, suprême recette d'une certaine écologie. Surprise toutefois ! La démographie est mentionnée. De manière rassurante, puisqu'une prochaine transition démographique devrait résulter de la raréfaction des ressources énergétiques de la planète. Ainsi évoquée sans le moindre développement, un peu à la manière dont la poussière est poussée sous le tapis, la surpopulation laisse comme d'habitude la vedette à ses conséquences présentes ou annoncées, que sont la pollution, le réchauffement climatique, la pénurie alimentaire, les désordres et les violences dus aux déséquilibres sociaux ; dans la connivence du politique et du religieux face aux dogmes surnatalistes.

Selon les auteurs, un collapsus est d'autant plus à craindre que la rupture des verrous dont il dépend est proche. Or la rupture du verrou démographique est d'ores et déjà avérée. Ne suffit-il pas pour s'en rendre compte, de voir l'accroissement dramatique des flux migratoires, provoqués par certaines condition de vie ici et là ? C'est donc un déni de réalité en même temps qu'un non-sens coupable que d'attendre le salut en la matière d'un épuisement des énergies fossiles. Déjà exploitées comme le pétrole, ou en cours d'évaluation comme les hydrates de méthane, elles sont encore loin d'être épuisées ; sans compter les progrès à venir dans le domaine des énergies renouvelables, ou ce que la nécessité pourra conduire le génie humain à inventer (Voir à ce sujet, paru depuis la rédaction de la présente note : 
https://www.france.tv/documentaires/science-sante/14117-du-sel-dans-mon-moteur.html)
Il n'en demeure pas moins que les autres risques existent, mais là encore les verrous ont déjà été rompus, du seul fait d'une population humaine dont l'appétit dépasse les ressources connues de la planète, ce qui ramène inexorablement aux racines du mal.

La décroissance est alors présentée comme la solution. Promesse d'une frugalité égalitariste, en attendant l'indigence pour tous, elle permettrait à l'humanité de satisfaire sa suprême ambition ; cette immortalité qu'est censée lui assurer une nombreuse descendance. À contre courant d'un progrès dont il est prévisible que l'espèce humaine refuse de se priver, avec en prime la perspective d'un destin de fourmis. De quoi réfléchir avant de s'y résoudre.

Mais il y a encore plus inquiétant dans cet ouvrage que ce choix de la décroissance : la déresponsabilisation des individus, tel que l'exprime la métaphore par laquelle ses auteurs évoquent un véhicule dont les freins, le moteur et la direction sont en train de nous lâcher. N'est-ce pas oublier un peu facilement la responsabilité du conducteur ? Rien de bien étonnant d'ailleurs, à une époque où "la mer tue", "la montagne tue", "la route tue" …, autant d'expressions révélatrices de la manière dont l'homme se défausse de ses responsabilités. À moins qu'il s'agisse de la manifestation de cette compassion Bisounours perpétuant Rousseau.

Pour finir, quelques questions aux auteurs : Y-a-t-il, oui ou non, une relation entre démographie et écologie au sens large ? Dans l'affirmative, quel mal y-a-t-il à souhaiter aux pauvres les taux de natalité des riches et à les aider à y accéder ? Les conditions de vie qui y règnent étant la cause de naissances trop nombreuses dans certaines contrées du monde, qu'attendent les pays riches pour y soutenir des politiques familiales primant la non-naissance, plutôt que d'assister à une prolifération suicidaire, quand ce n'est pas l'encourager ?

Et pour prévenir l'accusation d'égoïsme que ne manque pas de provoquer ces questions : où est l'égoïsme d'une écologie dénataliste, quand les catégories sociales qui peuvent la préconiser y perdront une partie de leur suprématie et de leurs avantages ? Ne s’agit-il pas plutôt de crainte, et pas seulement des plus riches, face au vieillissement de la population avec ses conséquences notamment en matière de retraites et de niveau de vie ? Peut-être en sera-t-il question à COP 21 ? Il n'est pas interdit de rêver. *


* Il n’en a, hélas, pas été question, et pas davantage depuis. Il est maintenant à craindre que le tabou dont est frappé la question de population (et a-fortiori de surpopulation) aidant, il n’en soit pas davantage question lors de la prochaine COP 23. Et pourtant, Pas d’avenir pour la planète Terre et ses habitants, sans dénatalité humaine, pour le rééquilibrage de la population face aux ressources de son habitat et aux limites de sa gouvernance.
Or, pendant que 100 millions d'êtres humains supplémentaires déferlent sur Terre chaque année, la plupart des experts continuent, dans un conformisme affligeant, de proposer des théories qui n’en tiennent aucun compte.
Qui d’autres que ceux dont les pauvres sont le fonds de commerce idéologique peut prétendre raisonnablement traiter de sciences humaines et de l’environnement en omettant – voire en refusant – de considérer et a fortiori de traiter le problème factuel de population humaine comme le préalable incontournable à toute spéculation d’ordre sociologique, économique et écologique, et sa solution comme hautement prioritaire.

Le "Précis de pyramidologie sociale" explique pourquoi.

dimanche 20 février 2022

De quoi périra l'humanité ?

Révisé le 05/092023

Ce n'est probablement ni l'insuffisance d'espace vital, ni un virus, ni le feu nucléaire... qui viendront à bout de l'humanité, après qu'elle ait saccagé la planète, mais l'ingouvernabilité d'une population mondiale ayant proliféré jusqu'à la démesure.

Il faut savoir que si l'homme accuse aussi facilement ceux qu’il se donne pour dirigeants de manquer de courage pour affronter les vicissitudes de l’existence, il y a été incité de tous temps par des pouvoirs politiques et religieux plus soucieux du nombre que du bien-être – ici et maintenant – de ceux sur lesquels ils se sont fondés et prospèrent depuis. C’est ainsi qu’il a toujours négligé, ignoré, voire nié sa condition plutôt que de l’affronter. Or, ce faisant, il se comporte depuis qu’il existe comme la mouche se heurtant aussi obstinément que vainement à la vitre ou aux parois de verre du bocal dont elle est prisonnière et qu’elle ne voit pas ; ou que l’autruche enfouissant sa tête dans le sable pour se dissimuler le danger, plutôt que de l’affronter… ou le fuir.

Est-ce la compassion de ceux qui ont connaissance de ces vérités, qui les conduit à les cacher à moins instruits qu'eux ? Serait-ce par respect de l’adage selon lequel les vérités ne sont pas toutes bonnes à dire ? La mansuétude des maîtres de ce monde y verrait-elle un moyen de limiter l’angoisse existentielle des peuples ? ... Telles sont les questions qui peuvent se poser, sachant que la prise de conscience par chacun de sa propre condition peut effectivement aggraver ses peurs et ses frustrations. N’est-ce pas pourtant le prix à payer pour avoir la moindre chance de vaincre un ennemi, que se donner la peine de savoir qui il est, avant de prétendre l'affronter ?

« Si les hommes ont des obligations à l’égard des êtres qui ne sont pas encore ; elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent, de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux » Condorcet.

Or, ici et maintenant, parce qu’il doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner, « l’homme est, avant toute autre opinion ou considération, un consommateur » Gaston Bouthoul. Il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort, comme en attesteraient les marchés du prénatal et du funéraire, s’il en était besoin, et il se double d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler. Il est ainsi un agent économique au service de la société et aux dépens de son environnement. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent – outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux –, plus ils produisent, consomment, échangent et s’enrichissent, avec l’aide du progrès scientifique et technique, quelles que soient les conditions du partage de leurs richesses. Qu’il s’agisse de ressources non renouvelables ou de pollution, les atteintes à l’environnement augmentent d’autant et s’ajoutent à celles d’une nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques.



Tous les malheurs du monde, que l’homme a la capacité de maîtriser, en découlent et sont aggravés par le caractère incontournablement pyramidal de la société, dû au fait que richesse et pauvreté existent l’une par l’autre, dans leur relativité, et qu’un destin aveugle assigne à chacun, à sa naissance, sa place au sein de cette pyramide sociale, quels que soient les aléas heureux ou malheureux de son existence par la suite et jusqu’à sa mort. En raison de ce caractère pyramidal de notre structure sociale, les pauvres s’y multiplient à une cadence étant plusieurs fois celle des riches. Outre l'irrémédiable niveau zéro de la richesse, coïncidant avec la base de cette pyramide sociale – là où survit la honte de l'humanité qu'est la multitude des pauvres profonds –, c’est dans ces conditions, que sous la pression de plus de 200 000 êtres humains qui viennent moyennement s’ajouter chaque jour depuis des décennies à la population mondiale, que la pyramide sociale s’atrophie toujours plus et que son sommet s’éloignant incessamment de sa base, les écarts de richesse entre ses occupants se creusent inéluctablement d’autant.

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2020/10/le-syndrome-de-lautruche.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2018/01/cause-premiere-et-evolution-de-la.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2022/01/eradiquer-la-pauvrete-profonde.html

http://economiedurable.over-blog.com/2022/01/surpopulation-toujours-d-actualite.html