Article révisé le 13/09/2025
Les schémas qui suivent ainsi que les données factuelles et
chiffrées étayant le raisonnement qu’ils illustrent sont de
notoriété publique et vérifiables, le plus souvent empruntés à
des disciplines scientifiques qui en garantissent le sérieux et
l’authenticité.
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Avant-propos
Les
propos qui suivent sont déterminants pour la compréhension des
raisons pour lesquelles le polyèdre pyramidal y est considéré
comme représentatif de la structure de toute société fondée sur
l’altérité plus ou moins différenciée de ses membres, comme
l’est celle de l’humanité.
Dans
sa “Psychologie des foules” (éditions originale Alcan, Paris
1895) Auguste Le Bon écrit :
«
Au point de vue de la vérité absolue, un cube, un cercle [une
pyramide]* sont des figures géométriques invariables,
rigoureusement définies par certaines formules. Au point de vue de
notre œil, figurer les objets avec leur forme géométrique exacte
serait déformer la nature et la rendre méconnaisable. Si nous
supposons un monde dont les habitants ne puissent que copier ou
photographier les objets, sans avoir la possibilité de les toucher,
ils n’arriveraient que très difficilement à se faire une idée
exacte de leur forme. La connaissance de cette forme, accessible
seulement à un petit nombre de savants, ne présenterait d’ailleurs
qu’un intérêt très faible.
Le
philosophe qui étudie les phénomènes sociaux doit avoir présent à
l’esprit, qu’à côté de leur valeur théorique ils ont une
valeur pratique, et que, au point de vue de l’évolution des
civilisations, cette dernière est la seule possédant quelque
importance. … Si nous voulons rester dans les limites étroites
mais sûres des choses que la science peut connaître, et ne pas
errer dans le domaine des conjectures vagues et des vaines
hypothèses, il nous faut constater simplement les phénomènes qui
nous sont accessibles, et nous borner à cette constatation ».
*
Aussi brève que puisse être cette énumération, il est
pour le moins curieux que le polyèdre pyramidal en
soit absent, alors que le sociologue
émérite qui en est l’auteur, traite
de questions concernant des foules dont
la représentation la plus communément admise est précisément le
polyèdre pyramidal.
Quoi
qu’il en soit, les propriétés géométriquement définies d’un
cercle, d’un cube, ou du polyèdre pyramidal, ne changent pas avec
la vue qu’en a l’observateur ; c’est donc précisément
parce que ces propriétés sont par définition immuables, qu’elles
peuvent garantir l'objectivité et la pérennité d'une étude de la
condition de ses occupants.
Il
est donc précisé que pour les besoins d'une telle étude, le volume
de la pyramide “sociale“ est quant à lui conventionnellement
admis comme représentatif de l'importance en nombre de son
peuplement, constitué de l’ensemble de la société dont elle est
la figuration, dans l’altérité hiérarchisée de ses membres,
telle qu’elle résulte des hasards de la naissance et de l’héritage
génétique, social et culturel de chacun d'entre eux, quels que
soient les aléas de son existence par la suite.
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Sauf à contester que le polyèdre pyramidal soit représentatif d’une société fondée sur l’interdépendance hiérarchisée de ses membres, comme l’est l’humanité, l’étude de la relation existant entre cette dernière et le caractère pyramidal de sa structure sociale, conduit à s’interroger quant aux raisons pour lesquelles elle est généralement ignorée, négligée, voire niée, tant par la grande majorité des êtres humains que par leurs pouvoirs.
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À
la recherche d’une réponse à cette question, dont l’importance
ne peut être sous-estimée, il est donc prudent de commencer par
vérifier en quoi le polyèdre pyramidal est représentatif de cette
structure, sans s’égarer dans le mystère d’innombrables
pyramides élevées de tous temps et en tous lieux de la planète,
bien qu’un tel rapport ne semble pas impossible. Ce serait sinon,
flirter avec un ésotérisme incompatible avec l’objectivité que
l’auteur se fixe comme règle, ce qui manque le moins à des êtres
humains de tous temps dominés par leurs peurs et leurs émotions,
étant les certitudes qu’ils tirent de leurs croyances religieuses
fondées sur le mystère, et des idéologies les plus diverses en
tenant lieu pour de nombreux athées et agnostiques.
Dans
une société dont le bonheur trop souvent réduit au confort de
celles et ceux qui y prétendent, se mesure à l’aune de sa
richesse, notamment
matérielle, celle-ci
est distribuée
à la
population selon les hasards de la
naissance et de l’héritage
génétique, social et culturel de
chacun, puis
selon les aléas
heureux ou malheureux de son existence par la suite. C’est par ces
hasards et aléas que la structure sociale de l’humanité est
pyramidalisée et
que chacun y occupe incontournablement sa place dans une mobilité
elle aussi structurellement limitée : à
population constante,
tout déclassement de l’un de ses occupants entraînant le
déplacement d’un autre en sens inverse.
C’est
ainsi, que sa
croissance démographique garantissant à l’espèce humaine sa
mobilité sociale,
qu’existent et se creusent depuis toujours les inégalités
sociales dont elle
souffre. Base et sommet
de la pyramide sociale s’éloignant sans cesse l’une de l’autre
en raison
d’un accroissement incessant de la population humaine et de ses
besoins, il en résulte
que le
développement
jusqu’à l’hypertrophie, de
l’indissociable
“binôme économie/population” –
celle-ci conditionnant inéluctablement
celle-là –voue
l’ensemble du vivant sur
Terre, à son
extinction.
Expression
graphique du binôme population/économie et de son évolution

Ou comment les membres de chacune des 3 catégories sociales peuplant la pyramide du même nom, se partagent chacune 1 tiers de la richesse collective.
Répartition
de la richesse de la société
par
catégories sociales
Telles
sont les
fondamentales autant que
fatales résultantes
de
la relation entre la
condition humaine et le
caractère pyramidal de
sa structure sociale, avec ou sans intervention divine.
Sachant
que richesse et pauvreté existent l’une par l’autre, dans leur
relativité – sans riches point de pauvres et réciproquement –,
il en découle plus
particulièrement que la
plus grande honte de l’humanité est la
pauvreté absolue
d’une large partie de sa population,
alors que ce sort n’est
pas inéluctable puisque
précisément par
son caractère absolu,
elle échappe à sa
relativité, en tant
que contraire d’une
richesse qui quant à
elle ne peut être que relative.
Cette pauvreté absolue,
profonde, extrême…
est celle des plus déshérités des humains, qui survivent à la
base de la pyramide sociale, là
où elle coïncide avec
le niveau zéro de sa
richesse collective. Avec
moins de 2 $ quotidiennement selon la définition de l’ONU à
ce jour (années 2020),
la
situation de ces
pauvres profonds est
généralement la conséquence d’un manque de formation ou
d’instruction pouvant aller jusqu’à l’illettrisme, dans une
société qui pénalise
l’une comme l’autre. En
l’absence du revenu qu’ils devraient tirer de leur travail, ces
plus pauvres des pauvres survivent
donc d’aides
plus ou moins assurées
résultant
de la charité ou de la solidarité publique,
spontanée ou résultant de la redistribution d’une partie de la
richesse collective. Et
depuis que l’homme
existe, le nombre de
ces pauvres ne cesse de croître
avec le
développement du
binôme
population-économie,
telle que l’illustre
à tout moment l’étendue de la
base de la pyramide
sociale et sa distance
par rapport à son sommet.
Or
quels savants
experts en sciences humaines,
ou philanthropes
parmi les mieux
intentionnés, font-ils
mention de ce niveau
zéro de la richesse collective,
ne
serait-ce que pour expliquer la permanence de ce véritable tonneau
des danaïdes sur
lequel butte la révolte aveugle des uns, quand l’immense
majorité restante accorde si peu d’attention à la dimension
structurelle de sa propre condition.
Lié
au fait que si la
richesse
n’a pas d’autres limites que celles des ressources dont la tirent
ceux qui la convoitent, la pauvreté a par contre la sienne, qui est
ce niveau Zér0 sous lequel nul ne peut descendre sans être frappé
d’exclusion sociale. D’ailleurs,
la
compassion atteint rarement ce point,
considérant
que c’est le prix à payer par
ceux qui s’y trouvent
condamnés, pour
connaître le bonheur dans l’au-delà. Plus communément, dans
l’amalgame entre pauvreté relative et pauvreté absolue, ces
pauvres profonds
sont incités, avec les autres pauvres, à persister dans la croyance
en la mystérieuse autant que miséricordieuse abolition de leur
condition ici-bas, alors qu’ils
s’y
multiplient inexorablement – et structurellement
– davantage et
plus rapidement que les riches. Mathématiquement, par
application des
propriétés du polyèdre pyramidal dont
nous avons
vu ci-dessus que
le volume peut
conventionnellement indiquer le
degré de peuplement, sur
100 humains qui l’occupent 14
sont riches alors que 86 sont pauvres et
le resteront, non sans
vouer
leur descendance à leur propre sort. C’est dans ces conditions que
charité et
solidarité humaine, privées comme institutionnalisées, leur
dispensent de quoi les entretenir dans un état où
les entraînent
inexorablement et
proportionnellement une
croissance démographique incessante.
Plutôt
que de s’en défendre, confortés dans leur vaine espérance par un
progrès scientifique et technique profitant à chacun selon le niveau auquel il se situe dans la pyramide sociale, et par des
pouvoirs avant tout soucieux de voir croître l’effectif humain sur
lequel ils se fondent et
prospèrent, ceux qui
vivent à proximité ou au niveau Zér0 de la richesse collective
sont entretenus dans la
croyance en leurs chances
d’y échapper – quand ils ne s’y sont pas résignés –
et contribuent
ainsi au développement de l’indissociable autant qu’insatiable
binôme économie/population. Au point que l’humanité apparaisse,
après des millénaires d’un progrès strictement
dépendant de sa structure sociale,
au sens le plus direct
du terme, comme un système
dont les maîtres sont promis à être submergés par le nombre de
leurs esclaves, avant que
ces derniers soient
remplacés
par des robots capables de se reproduire, de se perfectionner, de
s’entretenir, et de
se diriger dans la plus parfaite discipline ; sans autre besoin
que d’être alimentés en énergie, le
tout sans poser le moindre
problème de gouvernance. Car au-delà du risque alimentaire sur
lequel s’est à tort focalisé Malthus – comme il l’a d'ailleurs publiquement reconnu –, ou du manque d’espace vital craint par
d’autres prophètes sommairement malthusiens, l’ingouvernabilité
croissante de l’humanité, telle qu’elle résulte de sa
prolifération, n’est-telle pas démontrée chaque jour par des
faits dont le dernier de ceux qui y contribuent et les subissent est
informé à jet continu ? Toujours est-il que cette
ingouvernabilité apparaît comme le premier des dangers, pour
l’humanité elle-même comme pour son habitat et toutes les espèces
qui le peuplent avec elle, et que l’explosion de la pyramide
sociale mondiale devient la catastrophe à la fois la plus à
craindre et la plus probable, si le temps lui
en est laissé.
Quelques
données en signe d’ultimatum
– Le
nombre des riches occupants du sommet de la pyramide sociale mondiale
étaient en 2011 de 259 millions environ (3,7 %), alors que la
population mondiale était estimée à 7 milliards d’humains, et
que celle des pays riches – OCDE – en représentait 18 %,
soit 1,18 milliard, riches et pauvres confondus (car il y a aussi des
pauvres, et même des pauvres profonds, dans les pays riches).
– Pour
le seul continent africain, sa population était estimée à la même
époque à 1,1 milliard. Or, De 100 millions en 1900, cette
population africaine était passée à environ 275 millions dans les
années 1950-1960, puis à 640 millions en 1990 et à 1,4 milliard en
2022 soit 18 % de la population mondiale. Et depuis 1950, les
projections de l’ONU à 30 ou 50 ans – qui se sont révélées
relativement correctes – la population de l’Afrique subsaharienne
uniquement pourrait être à la fin du siècle de 3 milliards
d’habitants. Et selon la projection démographique intermédiaire
de l’ONU, tenant compte des scénari moyens d’évolution
prévue, principalement de la mortalité, de la fécondité et de la
structure par âge, dans les années 2050 la population de l’Afrique
se situerait aux environs de 2,5 milliards puis – projection
beaucoup plus incertaine – vers 4,4 milliards en 2100.
– S’agissant
de la prolifération humaine et de son vieillissement, tels qu’ils
sont promis à augmenter encore… si la nature leur en laisse le
temps :
– Croissance
de la population humaine mondiale :
250
millions d’individus en l’an 1 de notre ère, à :
1
milliard en 1800
8
milliards en 2022
11
milliards et davantage au début du prochain siècle
+
14 % au cours des seules 20 dernières années.
– Augmentation
de l’espérance de vie humaine en 2 000 ans :
Au
début de notre ère : Une vingtaine d’années.
En
1800 : Encore inférieure à 25 ans.
En
2020 : 80 ans, boostée par le progrès scientifique et
technique, depuis la première révolution industrielle.
90 ans
pour 2030.
Aura-t-il
fallu des millénaires après le triomphe du monothéisme biblique,
pour que l’homme réalise à quel point sont catastrophiques les
conséquences de l’obscurantisme sur lequel son espèce s’obstine
à prospérer – civilisation occidentale en tête ? Ou son
imprévoyance démographique l’a-t-elle trahi, jusqu’à ce qu’en
pâtisse son habitat et toute la vie qui le peuple avec elle ?
À
moins que ce soient les codificateurs de ses croyances religieuses, à
qui il reste l’exégèse, ne serait-ce que pour lever leur dogme
(sur)nataliste, puisque c’est par lui que les êtres humains ont
été portés à l’irrespect de leur environnement ; préférant
à leur bien-être durable la puissance aveugle de leur nombre, avec
la complicité d’un pouvoir scientifique en mal de conscience.
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Les
êtres humains, qui s’avèrent être à la fois instigateurs,
victimes et prisonniers d’une mystification leur donnant à croire
en l’illusoire disparition d’inégalités sociales structurelles,
dont la pyramide sociale est la représentation pourtant connue et
admise par le plus grand nombre d’entre eux, seront-ils capables
d’en tirer à temps les conséquences ?