vendredi 14 décembre 2012

Pyramide sociale, fin du monde et meilleurs vœux

La fin du monde est pour demain ! Fin du monde ou fin de l'humanité ? Dans un cas comme dans l'autre, deux choses sont sûres : l'évènement passerait inaperçu à l'échelle de l'univers et, qu'il s'agisse de la seule espèce humaine ou de son habitat, cette fin est dans l'ordre des choses. Tout ne naît-il pas pour mourir un jour.?
Pour en rester à l'homme, puisqu'au fond c'est bien la seule chose qui l'intéresse, avec stupidité à en juger par l'état dans lequel il a mis et continue sans vergogne de mettre la planète qui l'abrite, il se pourrait bien que cette fin soit proche. Peut-être s'agira-t-il d'une fin n'ayant rien à voir avec l'un de ces films prétentieux qui voudraient nous en donner une idée apocalyptique. Certes les flammes, l'eau et toutes les forces de la nature (peut-être vengeresse) y prendront part, ce dont nous avons un avant-goût par les catastrophes dont des moyens d'information toujours plus performants nous livrent régulièrement les images, mais les préparatifs d'un autre type de séisme, plus pernicieux et auquel l'homme est plus intimement lié, sont en voie d'achèvement. Il se pourrait bien que la fin de l'année qui s'achève, peut-être même plus précisément le 21 décembre, soit le moment où se mettra en marche le mécanisme de notre anéantissement. Tout est en place, à l'issue d'une longue préparation qui est allée en s'accélérant au cours des deux derniers millénaires, avec l'aide des sciences et du progrès. Le simple franchissement d'un point de non retour pourrait alors être daté comme sonnant notre fin.
Ceux qui avaient prévu l'évènement pour l'an 2 000 ne se seraient trompés que d'une douzaine d'années, ce qui est bien peu de chose avouons-le. Et si les Mayas sont eux aussi dans l'erreur, accordons leur le handicap de moyens de calcul moins sophistiqués que les nôtres. Ils ont pu néanmoins être capables d'évaluer, en simples observateurs méticuleux de leurs propres mœurs – qu'ils considéraient peut-être comme celles partout en vigueur – ce à quoi elles conduiraient ? Quant à la forme que devrait prendre leur prédiction, qu'ils aient vu les hommes promis à leur fin dans des délais déterminés est une chose, que cette fin doive être collective, subite et violente, ou précédée d'une agonie plus ou moins longue en est une autre qui pouvait ne pas les préoccuper. Seul le résultat pouvait les intéresser, qui dans les deux cas serait le même : la fin de l'humanité.
N'est-il pas dès lors permis d'imaginer – d'autant plus que cette structure leur était familière – qu'ils surent entrevoir dans un lointain futur, la pyramide sociale, sa base hypertrophiée par le nombre, fissurée, gangrenée par les inégalités de toutes sortes qui ne pouvaient aller qu'en s'aggravant, exploser et s'écrouler sous son propre poids, avec des soubresauts plus ou moins violents, pour parvenir enfin à cette égalité à laquelle ils ne semblent cependant pas avoir cru, par laquelle tous les hommes se situent enfin au même niveau, celui auquel ils se rejoignent infailliblement au moment de leur mort.
À en croire Pareto, 5 milliards et demi d'hommes peuplant la base de la pyramide sociale, font de nos jours le bonheur du milliard et demi logeant au-dessus d'eux, selon un mécanisme naturel, incontournable et vieux comme le monde, ce que les Mayas ont par conséquent pu concevoir, par la simple observation de leur propre société. Ils ont pu de même se livrer à un calcul parfaitement à leur portée, leur faisant prévoir qu'à proportions inchangées, le temps où la population des hommes croîtrait, comme c'est le cas de nos jours, au rythme quotidien de 250 000 individus, l'explosion générale deviendrait inévitable.
L'heure n'en a-t-elle pas sonnée ou n'est-elle pas sur le point de le faire ?
Trop peu scientifique pour être simplement lisible ! diront les uns. C'est omettre que l'intuition – jointe à des facultés d'observation perdues depuis – est ce qui a nécessairement tenu lieu de sciences aux premiers penseurs, qu'ils aient été précolombiens ou autres. C'est surtout se satisfaire de contorsions intellectuelles dont la vanité est pourtant attestée par l'état de la société aujourd'hui, le progrès matériel étant loin de faire le compte.
Excès de pessimisme ! diront les autres. Mais qu'y-a-t-il de pessimiste dans le fait de considérer que 7 milliards d'êtres humains, auxquels s'en ajoutent quotidiennement 250 000, constituent un poids trop lourd pour la planète et mènent à la catastrophe écolo-sociale ? Ne s'agit-il pas plutôt d'anticipation par réalisme et bon sens ?
Ceci dit, rien ne presse. Une minorité d'hommes a encore de beaux jours à vivre. Quant à la grande majorité des autres, il lui reste à patienter dans la résignation ou à mener ses habituelles révolutions, lesquelles n'ont jamais rien changé au grand ordre naturel des choses.
N'en déplaise aux catastrophistes, aux amoureux de grands spectacles et d'effets spéciaux, soyons heureux. Nous pourrons encore échanger nos vœux d'heureuse année nouvelle pour 2013.

lundi 19 novembre 2012

L'ascenseur-descenseur social


« Le monde ne vaut que par ses extrêmes et ne vit que par ses moyens »
Paul Valéry

Voir schémas :

Pyramide "riche"
Richesse et pauvreté "verticales"
Écarts amplifiées
Misère circonscrite
Plus de riches
Moins de pauvres "profonds"
L'ascenseur social fonctionne

Pyramide "pauvre"
Richesse et pauvreté "transversales"
Écarts réduits
Moins de riches
Misère plus diffuse
Des pauvres "profonds" plus nombreux
Le "descenseur" social est en service

Il serait curieux de pousser le raisonnement pour obtenir des pyramides différenciées à l'extrême, au point que la pyramide pauvre soit tellement plate que l'ascenseur-descenseur n'y soit plus d'aucune utilité – rêve des égalitaristes–, ou qu'au contraire, l'apex en soit si élevé que pas plus l'appétit que la capacité des hommes ne puissent suffire à l'atteindre. Quel mathématicien se livrera à une telle modélisation ?

Évoquées par ailleurs, les conséquences des variations de la richesse collective et de la croissance démographique sur la pauvreté et le nombre de pauvres, sont ici revisitées en relation avec la notion d'ascenseur social. Il y apparaît que la fonction de ce mécanisme s'inverse et qu'il se transforme en "descenseur" lorsque au lieu de croître, la richesse collective diminue, avec pour effet majeur la réduction des écarts des inégalités sociales, la pyramide conservant aussi implacablement que logiquement sa structure en toutes circonstances.

Toute poussée démographique s'imputant majoritairement aux couches inférieures de la pyramide, par simple proportionnalité, ce sont celles-ci qui ont le plus à souffrir des pannes d'ascenseur social lorsqu'elles se produisent. Et lorsqu'il se transforme en descenseur, sous l'effet d'une paupérisation généralisée de la société, c'est cette même base qui doit accueillir les victimes des déclassements survenant dans les couches moyennes et supérieures.
Sans omettre les effets de ces déclassements infligés particulièrement aux couches médianes (classe moyenne), du simple fait de leur situation intermédiaire. Elles subissent en effet le double impact des déclassements s'opérant aux étages supérieurs et de ceux dont elle est elle-même directement victime.

Compte tenu de ce risque permanent de blocage et d'inversion de l'ascenseur social aggravé par la surpopulation et le poids écologique qui en résulte, il est clair qu'à défaut d'éradication des inégalités, la gestion la moins mauvaise de celles-ci, dans l'intérêt de tous, repose sur l'acceptation et le développement d'une structure sociale médiane, combinant une démographie contrôlée, un niveau de richesse limité, et la tolérance alliée à la solidarité ; sachant qu'à plus de riches moins de pauvres et à  moins de riches davantage de pauvres.

Schéma - L'ascenseur-descenseur social


Le livre La pyramide sociale - Monstrueux défi

vendredi 12 octobre 2012

Pyramide sociale et pyramide des âges

Traitant chacune d'un sujet bien différent – ce qui pourrait expliquer la discrétion des démographes à propos de sociologie et réciproquement –, une comparaison des deux représentations que sont la pyramide sociale et la pyramide des âges a-t-elle un sens ?

En principe sans effet sur la répartition en niveaux de richesse qui structure la pyramide sociale – sauf à y trouver les raisons pour lesquelles les vieux riches sont plus nombreux que les jeunes –, la pyramide des âges peut-elle faire l'objet d'une tentative de rapprochement avec la pyramide sociale, sachant que le volume de l'une et de l'autre sont en permanence représentatifs de la même population, tant en nature qu'en nombre ? Ceci en marge d’éventuelles études déjà effectuées à ce sujet.

Même si une tentative d'enrichissement de la pyramide sociale à partir de données issues de la pyramide des âges risque ne mener qu'à des extrapolations trop hasardeuses pour être non seulement utiles mais sensées, il est dans le rôle de Candide de la tenter, C'est ainsi qu'il peut observer, en prenant pour base de réflexion la pyramide des âges proposée par l'ONU (fig ci-après) :



- Qu’en 1950 la forme générale de la pyramide des âges se rapproche de celle de la pyramide sociale. Puisque la population de l'une est identique à celle de l'autre, il est tentant d'imaginer que cette similitude puisse être autre chose qu'une simple coïncidence. Ne serait-ce pas l'un des signes que les limites démographiques de l'espèce, ou un point d'équilibre entre le nombre et sa richesse et/ou ses ressources, ont été atteints ? La représentation de la société de l'époque – qui est celle des 30 glorieuses – fait en effet état d’écarts de richesses qui n'ont cessé depuis de croître pour atteindre la démesure, en même temps que le nombre d'êtres humains occupant la planète tend vers les dix milliards.

- Qu’en 2010 La base de la pyramide gonfle, du fait d'une croissance démographique naturellement influencée en premier lieu par les tranches d'âge les plus jeunes. Son élancement se tasse corrélativement, en coïncidence avec une relative réduction des écarts de richesse (mise à part la démesure circonscrite à l'extrême sommet de la pyramide sociale évoquée ci-dessus). Pouvant résulter de la lutte contre la pauvreté, sérieusement renforcée durant la seconde moitié du XXème s., et d’une mondialisation dont l'un des effets incontestables est d'améliorer la diffusion du progrès, celui-ci profitant aussi, contrairement aux idées reçues, aux classes sociales occupant la base de la pyramide sociale.

- Que concernant les projections de population aux horizon 2050 et 2100, le tassement s'accentue sous l’effet de la montée des classes d'âge, ce qui confère sa forme particulière à la pyramide des âges. Compte tenu de la structure générale inéluctable de la pyramide sociale, les représentants de ces tranches d'âge ne pourront que participer à l'atrophie de sa base, quelle que soit la réduction relative de la pauvreté ayant pu être obtenue d'ici là.

Les prévisions de l'accroissement de population propre aux pays en voie de développement (notamment avec une augmentation prévue de plus de 2 milliards et demi pour le seul continent africain) impliquent le renvoi vers la base de la pyramide sociale des populations concernées. Le tassement relatif de celle-ci, tel qu’il en résulte, indique tout à la fois une réduction (relative elle aussi) des écarts de richesse et une paupérisation de la société dans son ensemble (élargissement de la base d’une pyramide sociale perdant en hauteur).

L'allongement de la durée de vie étant une conséquence directe du progrès bénéficiant à tous (même si individuellement cela a lieu dans une mesure variant avec le niveau de richesse) et ce progrès ayant été particulièrement marqué durant le XXème s., il peut être raisonnablement escompté que la tendance perdure pendant le XXIème.

Il est intéressant de noter l'atrophie de la pyramide des âges se déplaçant vers le haut. Ceci implique qu'à terme le nombre des individus inactifs en raison de leur âge devrait proportionnellement participer au gonflement de la base de la pyramide sociale, même si l'espérance de vie est supérieure pour ceux qui en occupent le haut. Autrement dit, leur vieillissement devrait, dans les décennies qui viennent, s'ajouter à leur nombre pour aggraver le sort des plus déshérités. Ceux dont la misère abrégeait les souffrances, ne sont-ils pas ainsi assurés d’être plus nombreux à connaître celles-ci un peu plus longtemps, du fait d’une promesse de vie plus longue ?

Une réelle prise en considération de la démographie et son contrôle s’imposent donc, non seulement en raison du nombre mais de l’évolution de l’âge moyen des individus, ce qu’exprime d’ailleurs l'angoisse de certaines nations au spectacle de de leur propre vieillissement.

jeudi 4 octobre 2012

La pyramide sociale, la crise et les riches

La spoliation ne saurait être épargnée aux riches, puisqu'ils sont sommairement réputés l'avoir exercée eux-mêmes pour être devenus ce qu'ils sont. Et s'il est possible de s'enrichir honnêtement, ceux qui se trouvent dans ce cas ont la malchance d'être contaminés et de dégager cette odeur de soufre qui répugne à certains au point de vouloir la mort de ceux qui en sont porteurs.


En attendant, l'argent qui manque dans les caisses de l'État n'ayant quant à lui pas d'odeur, il s'agit d'aller le prendre là où il est. Dès lors chacun s'accorde sur le fait qu'exiger avec ou sans spoliation, la contribution des plus riches à l'effort de la nation, proportionnellement à leur fortune, demeure le seul moyen du redressement, quand la crise sévit et que cette même nation se refuse à commencer par faire des économies. Le seul fait qu'ils détiennent l'essentiel de la richesse justifie, à la manière d'une lapalissade, que la pression fiscale exercée à l'endroit des plus riches soit ainsi proportionnée, par rapport à l'effort supplémentaire demandé aux autres catégories sociales.



Il importe toutefois de ne pas tuer la poule aux œufs d'or et d'avoir conscience qu'à partir d'un certain niveau de prélèvement, le remède est pire que le mal – ceci étant valable autant pour la richesse immatérielle que matérielle.



La France, plus que toute autre nation peut-être, a connu au cours de son histoire, plusieurs époques durant lesquelles des pans entiers de sa société, peuplés des individus les plus utiles à son développement, persécutés pour des raisons notamment politiques et religieuses, l'ont quittée pour aller se réfugier à l'étranger, dans des pays qui ont su profiter de l'aubaine. Qu'il s'agisse de protestants chassés à plusieurs reprises par l'intolérance religieuse, d'aristocrates chassés par les révolutions, d'entrepreneurs découragés administrativement ou fiscalement , le plus souvent au nom d'un protectionnisme aveugle, ils sont l'exemple dont devrait tenir compte le pouvoir. L'inefficacité comme le coût et les conséquences en termes d'évasion  (pas seulement fiscale) de précieuses ressources, des mesures coercitives prises à leur encontre ont été largement démontrés.



La richesse profite à tous et il n'est pas de pire situation que celle conduisant irrémédiablement à l'appauvrissement généralisé d'une société. Sa structure pyramidale est incontournable, quel qu'en soit le régime politique. Il existe des riches sous tous les pouvoirs, le désir de le devenir relevant d'une volonté strictement individuelle qu'il faut se garder de décourager, sauf à se condamner à une paupérisation généralisée, au détriment premier des classes les plus défavorisées. Nul besoin d'avoir l'esprit libéral pour savoir que la culture pas davantage que la satisfaction d'un sentiment égalitariste ne saurait priver ceux qui ont envie de devenir riches de s'y exercer, la première condition de leur réussite étant précisément de la vouloir, quelles que soient les difficultés leur étant opposées. Tous les individus ne sont pas sujets à l'envie d'être riches, mais la réussite de ceux qui en ont envie profite à tous, quand bien même ce serait d'abord à eux en premier lieu. Et la croissance démographique incontrôlée apparaît là encore comme la source d'une situation dans laquelle la prolifération des plus malheureux nécessite le recours à un partage des plus problématiques qui ne manquera pas de provoquer des réactions préjudiciables aux ressources de la société dans l'immédiat et à ses forces vives à plus long terme.
Le livre La pyramide sociale - Monstrueux défi

mardi 4 septembre 2012

La pyramide sociale et le savoir

Qu'elles soient d'ordre ethnique, religieux, politique ... pour n'évoquer que les principales causes au nom desquelles les hommes se font la guerre depuis qu'ils existent, toutes ne sont que secondaires par rapport à ce que rappelle et illustre la pyramide humaine. Elles n'en sont toutes que des reflets ou au mieux des composantes immatérielles. Les strates dans lesquelles s'inscrivent les individus à leur naissance selon leur origine, se jouent en effet – sauf exception confirmant la règle – des idées et des fantasmes que soulèvent la pensée la plus élevée comme la plus libre et défient le romantisme, la superstition, la foi, la compassion, les certitudes, des uns comme des autres. C'est en cela que dans leur réalité concrète, une croissance démographique incontrôlée et les désordres qui en découlent, toujours plus nombreux et amples, tels qu'ils caractérisent le millénaire qui commence, devraient susciter l'intérêt des sociologues, démographes, et autres économistes qui sont censés savoir de quoi ils parlent.

Et pourtant, à la manière des habitants de Pattaya qui voient chaque année leur plage rognée par les eaux qui montent inexorablement, les terriens assistent pour la plupart dans l'insouciance, sans paraître la voir ni en mesurer les conséquences – lorsqu'ils en ont conscience –, à la montée de la marée humaine. Non pas que la place manque – quitte à la céder sous la contrainte –, non pas que les ressources pour la nourrir soient irrémédiablement épuisées, mais tout simplement parce que l'accroissement de la population se fait au détriment de ceux qui ont le plus à en souffrir. C'est pourtant le nombre de ceux-ci qui augmente dans des proportions sans commune mesure avec celles concernant les couches les plus aisées de la sociétés. La grande majorité des 250 000 êtres humains supplémentaires qui naissent chaque jour va s'ajouter aux plus déshérités d'entre eux pour grossir, à la base de la pyramide, la multitude des plus touchés par les inégalités de toutes sortes. Mais la plupart des experts, probablement accaparés par le quotidien, semblent l'ignorer tout autant que le plus arriéré des habitants de la planète. Pour le vulgum pecus passe encore, mais le spécialiste peut-il continuer à se voiler la face, derrière ses chiffres, ses tableaux et ses courbes, dont il connaît au demeurant les insuffisances leur ôtant parfois toute crédibilité ? Ainsi de ces statistiques sur le chômage, la pauvreté, les inégalités (en France), dressées en l'absence de données, pourtant essentielles, relatives à l'implication des pays les plus pauvres, par le biais de flux migratoires qu'une hypocrisie dogmatique impose d'ignorer. La loi n'interdit-elle pas toute référence à l'origine, à la race ou à la religion des populations concernées par une étude ? De même pour cette opiniâtreté avec laquelle le fait démographique est absent de ces mêmes chiffres, tableaux et courbes. Ainsi encore du prisme idéologique à travers lequel de trop nombreux chercheurs voient ce qu'ils observent, quand le champ de leur curiosité n'est pas strictement conventionnel.

La pyramide du savoir serait-elle aussi abominable que la pyramide sociale ?
Contrairement à la pauvreté, la richesse n'a pas de limite et cette réalité ne vaut pas seulement pour la richesse matérielle ; elle s'applique aussi bien à la richesse intellectuelle. La pyramide des connaissances qui la symbolise le met bien en évidence. De la même manière que dans la lutte contre les inégalités de revenu, la lutte contre les inégalités de savoir devient une utopie dont personne ne semble se soucier, au-delà des questions posées par un enseignement minimum, hypocritement libérateur. Qu'une élite détienne les savoirs supérieurs et la puissance qu'ils octroient condamne le reste de l'humanité à vivre sous sa dictature. Mais qui parle des effets de ce type d'élitisme ?

vendredi 10 août 2012

Pyramide sociale, démographie et chômage

De distingués économistes débattant très récemment à la télévision, du chômage en Europe et plus particulièrement en France, n'ont évoqué à aucun moment ni d'aucune manière, au cours de leur savante discussion, le fait démographique, faisant même la sourde oreille lorsqu'un auditeur a eu l'impertinence de leur demander la raison pour laquelle cet aspect de la question n'était pas abordé, alors que chacun connaît l'incidence migratoire, et par conséquent sur l'emploi des économies concernées, de la croissance démographique des pays sous-développés.
Peut-être l'argument n'est-il pas recevable ? Alors que les experts disent pourquoi ? À moins que ce soit la démonstration du fait que les politiques ne sont pas les seuls à manquer du courage nécessaire pour aborder les vrais questions.
Toujours est-il que là encore la démographie est un sujet tabou.

Le livre La pyramide sociale - Monstrueux défi

dimanche 1 juillet 2012

La pyramide sociale et l'écologie

Le bon sens interdit de traiter d'une pyramide, quelle qu'elle soit, sans en évoquer le support ; sans faire mention de ce qui la situe dans l'espace, après l'avoir considérée dans le temps. Si ses déséquilibres internes ne dépendent en effet que de la déraison de ses occupants, ceux-ci ne sont pour rien dans ses fondations. Il n'en demeure pas moins que les secousses provoquées par les déséquilibres interne de la pyramide, comme son poids, peuvent les ébranler et compromettre la stabilité de l'ensemble.


Or nul ne peut nier que le rapport entre l'atrophie de la pyramide sociale et son poids écologique soit devenu des plus précaire et touche de plus en plus fréquemment au catastrophique, au point que parler dorénavant de croissance est non seulement révoltant d'irresponsabilité mais d'une totale incongruité, voire obscénité, si la notion fondamentale d'un contrôle démographique n'y est pas introduite avec la plus grande détermination.


D'autres l'ont dit en termes plus feutrés, respectueux de la sensiblerie d'une certaine écologie. Ainsi du rapport 2009 du Fonds des Nations Unies pour la Population :
« L’effort à long terme nécessaire pour maintenir un bien-être collectif qui soit en équilibre avec l’atmosphère et le climat exigera en fin de compte des modes viables de consommation et de production, qui ne peuvent être atteints et maintenus que si la population mondiale ne dépasse pas un chiffre écologiquement viable.»
Ou de Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies (1997 - 2006) :
« Si nous continuons dans cette voie, si nous ne faisons rien pour enrayer l'accroissement de la population, nous allons en payer le prix, nous allons nous retrouver dans un monde surpeuplé. La démographie a un impact sur le développement économique, sur l'environnement et sur les ressources de la Terre qui sont limitées.»


Dans le même temps, une pétition contre le gavage des palmipèdes fournit l'exemple emblématique de la manière qu'ont les individus les mieux intentionnés de considérer un problème contre lequel ils entendent lutter, en tenant leur lorgnette par le mauvais bout, faisant ainsi le jeu de ceux qui, par stupidité ou démagogie, se gardent bien d'aller à l'essentiel. Autant que sur la pratique du gavage des palmipèdes, sinon davantage, c'est sur les consommateurs de foie gras qu'il faut agir, et à défaut de parvenir à les dissuader d'en consommer, il reste à en réduire le nombre.
Là comme ailleurs, les abus commis par les hommes sont fondamentalement liés à leur nombre puis à leur surnombre. Les super prédateurs qu'ils sont étant privés de raison, comme le démontre leur comportement dans tous les domaines – les effets du progrès qui leur est dû et de leurs inventions les plus utiles ayant systématiquement deux effets, l'un au service du bien et l'autre au service du mal, que chacun en fasse le bilan en son âme et conscience –, reste à en limiter la population, le reste suivra. Dans l'exemple qui nous occupe, n'oublions pas que le développement de la consommation de foie gras est seul en cause et que : à moins de consommateurs de foie-gras, moins d'oies et de canards à gaver, comme à moins de pilleurs des ressources de la planète, moins de pillage, à moins de gaspilleurs en tout moins de gaspillage, à moins de pollueurs moins de pollution, etc. Penser et agir autrement ne fait que soulager les bonnes consciences.


La mesure et la manière dont l'arbre cache la forêt aux yeux de l'humanité entière - de son élite à ses plus humbles représentants - appellent-elles la compassion ou l'affliction ? Le répéter inlassablement suffira-t-il à éviter la résignation au pire ?


En dépit des variations de la croissance démographique soufflant le chaud et le froid et de la sempiternelle annonce de son ralentissement, celui-ci semble en tout cas, en l'état actuel des choses, non seulement peu probable mais quasiment exclu pour de nombreuses raisons parmi lesquelles :
- La tendance observée depuis la naissance de l'espèce humaine, et plus particulièrement au cours de ses deux derniers millénaires.
- Les effets du progrès, notamment sanitaire.
- Les résultats de l'action humanitaire, encourageant les naissances et retardant la mort des plus malheureux, à défaut de les empêcher de souffrir de leur misère.
- Les conséquences dramatiques d'une inversion de la tendance en termes de vieillissement de la population et de réduction du nombre des actifs.
- L'aveuglement, l'imprévoyance et l'égoïsme des hommes, tous arcboutés sur leurs habitudes et leurs avantages acquis – pour ceux qui ont le bonheur d'en bénéficier.
- La cacophonie régnant chez la plupart des partisans d'un contrôle démographique.
- L'opposition farouche des opposants à ce dernier.
etc.

La prise de conscience de la réalités fondamentale qu'est le simple fait démographique est pourtant non seulement nécessaire, mais plus qu'urgente.
Le livre La pyramide sociale - Monstrueux défi

Schéma - La pyramide sociale et son socle





vendredi 29 juin 2012

A propos des textes d'emprunt

L'idée d'emprunter des informations et en particulier des textes, était de faciliter la lecture, par les visiteurs du présent blog, d'éléments collectés à l'occasion de recherches sur le sujet dont il traite. Mais rien n'est simple et voici à titre d'exemple la réaction d'un visiteur, dont l'ouverture d'esprit est pour le moins remarquable, pour en donner une idée (réaction reçue par email et non par commentaire) :
« L'article que vous recopiez prend pour point de référence ... Le but de cet article est objectivement de prendre la défense des riches en expliquant, d'abord que puisque les pays étrangers font du dumping fiscal, il faut les suivre, ensuite que les riches ne sont pas si riches que ça, et enfin que de toute façon taxer les riches ne sert à rien. 
Ces arguments sont faux, et je les juge moralement condamnables. En reproduisant cet article, vous lui faites de la publicité, et vous en êtes objectivement complice puisque vous n'en faites aucun commentaire. Dans ce sens, votre blog est nuisible. »

J'ai donc décidé de ne plus reproduire de textes empruntés mais d'en fournir simplement le titre, éventuellement complété d'une courte présentation, ainsi que l'adresse. Le visiteur qui voudra en savoir plus pourra de la sorte l'ouvrir à son gré.

Comment vivre à neuf milliards sur la planète ?
[à structure constante de la pyramide sociale]
Alors que la population augmente considérablement, celle-ci fait peser un poids croissant sur la planète. La démographie prend ainsi sa dimension écologique. Cette problématique fait l'objet de nombreux débats [?].

Samsung : Une expérience à méditer
Actualisation du "Meilleur des mondes" ? Fiction ou réalité prenant quotidiennement forme sous nos yeux ?
Rêve ou cauchemar ? Refus du caractère inexorable de l'abominable pyramide sociale ?
D'accord ou pas d'accord, caricaturée par le concept de secte ou caricature de la secte, l'organisation Samsung est l'exemple d'une pyramide dans la pyramide universelle, préfigurant une issue à l'abominable pyramide sociale faisant le choix de s'y positionner autrement en abandonnant à leur sort ses autres occupants, quitte à ce que dans le cas de Samsung  son empire se fissure et s'écroule un jour ; lorsque ses débouchés viendraient à lui manquer, par exemple. A moins que les sous-pyramides Samsung se complétant pour former un univers constituant un marché suffisant à toutes, dans leur diversité calculée : numérique, chimie, automobile, agro-alimentaire, bâtiment, travaux publics, construction navale, transports ferroviaire, textile, habillement, assurances, nucléaire, éducation, arts, etc. , Samsung ne parvienne à l'autarcie.
Super Fouriérisme, ou Fouriérisme "par le sommet", condamné à l'excellence pour exister et se développer ?

Les riches d'aujourd'hui sont-ils moins riches que ceux d'hier ?
Les riches d’aujourd’hui sont-ils moins riches que ceux d’hier ?

Eau, démographie et pauvreté

Les chiffres alarmants de l'accès à l'eau dans le monde.

En 2010, près de 800 millions de personnes étaient sans accès à l'eau potable dans le monde et 2,5 milliards sans installations sanitaires de base, selon les derniers rapports de l'OMS, l'Unicef, l'ONU publiés à la veille de l'ouverture du Forum mondial de l'eau.
Selon La Tribune.fr (source AFP) du 12 mars 2012

Qu'est-ce que la pauvreté ?

Que savons-nous de la pauvreté dans le monde ?

Mesurer la pauvreté
Les instruments qu'emploie la Banque mondiale pour mesurer la pauvreté dans le monde sont-ils satisfaisants? Réponse du philosophe Thomas Pogge (Columbia University, New York).

La bonne conscience de la richesse (texte de référence)

500 millions de pauvres en moins en 20 ans - Est-ce si sûr ?
La pauvreté recule considérablement en Chine et en Inde, mais ailleurs, ce n'est pas le cas. En Afrique, il y a de plus en plus de pauvres, et dans de nombreux pays, les inégalités se creusent. 






mercredi 18 janvier 2012

Sélection de liens

Internet donnant accès avec une facilité incomparable à l'essentiel des sources utiles, qu'il s'agisse de sites et blogs ou d'ouvrages et articles consacrés à toutes les questions en rapport avec le sujet abordé ici, la liste de liens ci-après tient lieu de bibliographie.
Cette sélection sera complétée des nouveautés significatives découvertes par l'auteur du blog en cours d'étude, ou qui lui auront été signalées par des visiteurs.


http://www.ecopop.ch - Association suisse Ecologie & Population
http://www.senat.fr/rap/r07-445-1/r07-445-1.html- Rapport d'information n° 445 du Sénat français (2007-2008) de M. Bernard SEILLIER, fait au nom de la Mission commune d'information pauvreté et exclusion, déposé le 2 juillet 2008
http://www.lecompas.fr/ - Niveau de préoccupation prioritairement national
http://www.fondation-abbe-pierre.fr/ - Action prioritairement axée sur le logement, à l'échelon national)
http://www.fph.ch/ (Fondation Charles Léopold Mayer) - Institution cherchant à promouvoir une vision et des actions de portée universelle en rapport avec la lutte contre la pauvreté.
http://economiedurable.over-blog.com/pages/Les_chiffres_clefs_de_la_population-2628551.html - données concernant l'évolution de la population mondiale sur différentes échelles de temps
http://www.aquawal.be/fr/source-de-vie/eau-dans-le-monde/index.html
http://infos-eau.blogspot.com/
http://www.journaldelenvironnement.net/article/eau-dans-le-monde-qui-consomme-quoi,27606

jeudi 12 janvier 2012

Schéma - Segmentation arbitraire

Pour lire la suite de cet article, faites vous connaître à hermes.cy@gmail.com, un lien vous sera communiqué par email en retour, qui vous donnera accès à son texte intégral.

Schéma - La pyramide sociale à 2000 ans de distance

Pour lire la suite de cet article, faites vous connaître à hermes.cy@gmail.com, un lien vous sera communiqué par email en retour, qui vous donnera accès à son texte intégral.

La pyramide inversée, ou le triomphe de la pauvreté

Lorsqu'ils ne réfutent pas la structure pyramidale de la société, il en est qui prétendent la renverser sur son sommet pour atteindre cet idéal d'égalité qui reposerait sur la disparition des riches. Fantasme des partisans d'un égalitarisme exigeant la mort des nantis, la base de la pyramide sociale doit ainsi écraser la société sous son poids, jusqu'à obtenir un nivellement généralisé, évacuant la richesse dans le triomphe des pauvres. Que ce triomphe, allant à contre courant du progrès, risque être celui de la pauvreté davantage que des pauvres, conduisant à la misère pour tous avant de sombrer dans l'inexistence sociale et la barbarie, n'est qu'un détail qu'il suffira de régler le moment venu. Quoi qu'il en soit, la pyramide inversée a ceci de remarquable qu'elle n'est plus une pyramide et tient davantage de l'entonnoir que de ce volume géométrique, universellement reconnu comme représentatif de toute organisation hiérarchisée et faite d'interdépendance entre ses membres.

L'inversion de la pyramide sociale n'est que sa déformation, par l'illusion d'une idéologie sommaire prétendant hisser à un sommet qui n'en est plus un – et qui est même son contraire –, la masse des individus en constituant la base ; négation extrême de ces individus en tant que tels, au profit d'une puissance faite du nombre. C'est aussi oublier un peu facilement que si tous nous profitons – aussi inégalement que ce soit – de siècles de progrès, celui-ci résulte des impulsions d'une élite dirigeant la masse, pour le meilleur et pour le pire, ce qui en fait précisément l'élite. Qu'une partie de cette élite puisse usurper sa position dominante ou en abuser, qu'il arrive à certains de ses représentants d'opérer dans l'imposture et l'incompétence, est une toute autre affaire qui ne dément pas davantage l'organisation pyramidale de la société que la valeur représentative du volume qu'est la pyramide.

La pyramide sociale inversée ne fait qu'exprimer une volonté de soumission de la raison à la force, de l'intelligence à l'instinct, de la civilisation à la barbarie, sachant au demeurant que les révolutionnaires les plus radicaux, les pires anarchistes, sont eux-mêmes structurés pyramidalement, avec leurs chefs (instigateurs, fomentateurs et meneurs en constituant l'élite) – le premier d'entre eux siégeant au sommet –, puis leurs cadres et leurs exécutants aux niveaux intermédiaires, même quand il arrive que les uns et les autres participent également à l'action.

Le renversement de la pyramide sociale est un geste dicté par l'angoisse existentielle et la conception morbide d'un désespoir tournant le dos à la réalité plutôt que de l'affronter. Hors du temps et de la raison, il préfigure cette déshumanisation à laquelle nous aboutissons tous ; ce néant où la politique pas davantage que la sociologie ou la démographie, l'ordre que l'anarchie ou que la dernière des idéologies, n'ont plus leur mot à dire.

Que les chemins du progrès et de son partage soient semés d'embûches et que les pouvoirs, notamment politique, scientifique et religieux en soient comptables, rien ne paraît plus vrai ni plus légitime, mais n'est-il pas d'attitude plus sensée que celle qui consiste à vouloir mettre fin, à n'importe quel prix, à une évolution conduisant, en dépit de ses lenteurs et de ses ratées, au mieux être souhaité par le plus grand nombre ?

La pyramide sociale ayant au moins le mérite d'être une représentation réaliste et suffisamment compréhensible, y compris par ceux qui la contestent, l'impossibilité absolue de la détruire peut les conduire à envisager son utopique retournement. Mais à quoi d'autre celui-ci pourrait-il conduire, qu'à édifier une autre pyramide ? Les exemples de l'aboutissement d'une telle utopie sont aussi nombreux que les échecs par lesquels se sont traduites les tentatives d'instauration du pouvoir de la base : des innombrables jacqueries qu'a connu de tous temps le monde à la révolution bolchevique et à l'effondrement du bloc soviétique, du fiasco de Cuba à l’évolution du communisme en Chine, en passant par l'Albanie, la RDA et bien d'autres pays, sans oublier le point d'orgue en la matière que fut le Cambodge de Pol-Pot et de ses Khmers rouges.
Il faut se souvenir que 12 ans après cette tentative de renversement de la pyramide sociale que fut sa Révolution qu’elle voulait universelle, la France avait un empereur, puis a connu d’autres monarchies et de nouvelles républiques, dont l’actuelle, qui ne satisfait pas davantage le citoyen que les précédentes, en attendant la suivante. Démonstration s’il en est que la révolte n’apporte de changement qu’en haut de la pyramide sociale, là où se joue une partie de chaises musicales, un pouvoir remplaçant l’autre. Mouvante mais impérissable, la structure de la société demeure la même et la masse qu’elle organise et qui croît sans cesse en nombre, ne fait que changer de maîtres ou s’en donne l’illusion, avec l'aide de sciences et de techniques porteuses, pour l'essentiel, de nos avancées sociales.
Une révolution chasse l’autre, et aucune n’a jamais rien durablement changé à l’ordre des choses.

D'ailleurs, qui de nos jours peut sérieusement imaginer qu'au lendemain de l'aboutissement de la lutte finale, le grand partage ayant eu lieu et chacun bénéficiant du revenu universel, la terre ne sera pas peuplée de ceux qui sauront le faire fructifier et de ceux pour qui il sera insuffisant ? Sauf bien entendu diktats d'un régime dictatorial – avec lui aussi un sommet dominant sa base – encore plus insupportable à l'homme que les pires inégalités.

C'est à confondre égalité devant la loi avec égalité de revenu que nous oublions que richesse et pauvreté, toujours relatives et existant l'une par l'autre, structurent la société et que les capacités faites de courage, de talent, d'ambition, de chance, de désir d'innover et d'entreprendre, de goût du risque, etc… (sans négliger les hasards de la chance) sont des différences fondamentales de l'un à l'autre d'entre nous qui se compliquent avec le nombre.

Qu'en sera-t-il lorsque nous serons 10 milliards et plus ?
Pyr soc 12.jpg