mercredi 27 décembre 2023

Plus sa population augmente, plus la société s’enrichit et … plus elle crée de pauvres


Article révisé le 27/12/2023

Sans prétention scientifique, les schémas qui suivent ainsi que les données factuelles et chiffrées étayant le raisonnement qu’ils illustrent, sont empruntés en toute simplicité à des disciplines scientifiquement établies.


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« L’être humain étant avant toute autre activité ou toute autre opinion un consommateur » (Gaston. Bouthoul, in Traité de sociologie, tome II, p.180, §3), plus sa population augmente plus sa société s’enrichit. Et dans un apparent paradoxe, plus la société s’enrichit plus elle produit de pauvres ; incontournable, parce que structurel. Telle est la conséquence du développement incessant, depuis que l'homme existe, de l'indissociable binôme économie/population, celle-conditionnant celle-là et non l'inverse.

Encouragés par tous ceux qui se font leurs défenseurs pour des raisons diverses, nombreux sont les pauvres qui se préoccupent davantage de l’enrichissement d’autrui que de leur propre sort. Pourtant, toujours pour des raisons d'ordre structurel découlant du caractère pyramidal de la société humaine, l'effectif des pauvres croît plus rapidement que celui des riches. Sur 100 êtres humains qui voient le jour, 14 naissent au-dessus de la médiane de la richesse collective et 86 au-dessous. En d’autres termes, dans la relativité de la richesse et de la pauvreté, 14 êtres humains naissent riches et 86 naissent pauvres, et cette proportion perdurera quel que soient les aléas de l'existence des uns et des autres.

Dès lors que par convention le volume de la pyramide sociale représente l’importance de la population qui l’habite, le schéma ci-dessus illustre ce mécanisme inéluctable ; d’autant plus difficile à admettre que si la pauvreté a une limite qui est le niveau zéro de la richesse sous lequel nul ne peut descendre, la richesse n’en connaît pas d’autre que celle des ressources qu’offre la nature, et l'appétit de ceux qui la convoitent.



Répartition objective de la richesse de la société entre riches et pauvres. D'où :




Nota : Si le progrès scientifique et technique a considérablement amélioré les conditions de vie matérielle de l'humanité, richesse et pauvreté existent depuis toujours et continueront d’exister l'une par l'autre, dans une relativité intemporelle, déterminant une pyramide sociale dont le volume peut représenter par convention le peuplement. Sans riches point de pauvres et réciproquement. En conséquence, ce qui compte pour chacun, est son ressenti en tant qu'occupant d’une position dans cette pyramide sociale (à l’échelle de l'humanité ou de chacune des collectivités dont elle est faite), position devant tout aux hasards de sa naissance et à l’héritage génétique, social et culturel en découlant ; quels que soient les aléas de son existence par la suite et la compassion – spontanée ou contrainte – de ses semblables. Or, l'écart existant entre la base et le sommet de cette pyramide ne cesse pas d’augmenter, avec la population et une économie déterminée par ses besoins, vitaux et accessoires ; les inégalités sociales exprimées par cet écart ne cessant de se creuser d’autant. Et ces inégalités sont d’autant plus ressenties que si la richesse n'a pas d'autres limites que les ressources dont la tirent ceux qui la convoitent, la pauvreté à la sienne, qui est le niveau zéro de la richesse collective, coïncidant avec sa base, là où est condamnée – structurellement – à survivre la multitude des plus déshérités.



Quoi qu’il en soit, la compassion la plus grande et la plus sincère n’y peut rien changer, excepté dans ses effets à court terme, sans cesse irrémédiablement remis en cause par le mécanisme lui-même ; ce qui n’est pas sans décourager les meilleures intentions, dès lors en conflit avec la priorité naturelle de chacun, qui est d’améliorer et garantir sa propre condition et celle de sa descendance. Reste, au profit des plus démunis, le fait que l’homme n'oublie pas les devoirs que lui dicte, sinon la solidarité avec ses semblables, au moins la conscience de cette aide dont chacun peut avoir besoin un jour, nul n'étant à l'abri des vicissitudes de l'existence. C'est ainsi que la réduction des inégalités sociales finit par échoir à la société qui ne doit pas pour autant négliger que pour y parvenir elle doit veiller à son propre équilibre, notamment et avant toute autre mesure, en termes démographiques et environnementaux.



jeudi 21 décembre 2023

De la sérendipité

Mise à jour du 27/01/2024


Sérendipité, de l’anglais sérendipity = don de faire des trouvailles et par extension, d’inventer par intuition, par hasard. Selon Futura-Science : « La sérendipité est l’art ou la capacité de faire une découverte fortuite de résultats que l’on ne cherchait pas ».

Combiné avec l’intelligence, entendue comme « aptitude à franchir les limites du raisonnement sans perdre le contact avec la réalité » - Henri Laborit (1914-1995), le sens de l’observation, et l’imagination, la sérendipité peut conduire à des innovations rivalisant avec celles qui relèvent d’une approche scientifique, bien que nécessitant généralement une validation de cet ordre pour que ses effets soient acceptés par la société.

La sérendipité ne se limite pas à la découverte accidentelle, due au hasard. C’est aussi la sagacité qui permet de faire des découvertes à partir de circonstances ou de faits imprévus. Autrement dit, c’est pouvoir saisir des opportunités qui peuvent s'offrir à chacun alors qu’il ne les attendait pas ou qu'il cherchait totalement autre chose ; comprendre leur importance et en tirer des conclusions et enseignements.

« Le terme fait son apparition en français vers les années 1980, sous forme d’un anglicisme inspiré de serendipity, une notion inventée en 1754 par Horace Walpole, un collectionneur érudit, alors qu’il faisait une découverte fortuite sur des armoiries vénitiennes. Pour lui, la sérendipité signifie : faire des découvertes par accident et sagacité, de choses qu’on ne cherchait pas et qui n’ont rien à voir avec ce que l’on cherchait effectivement. Il parle également de sagacité accidentelle.

La sérendipité, motrice de découvertes scientifiques : D’abord bornée à la littérature, la notion de sérendipité s’étend à la recherche scientifique, plus précisément aux découvertes en science. Elle a été notamment étudiée par le sociologue américain Robert K. Merton – dans l’ouvrage Social Theory and Social Structure -1949 – pour qui la sérendipité consiste en l’observation de faits étonnants, qui semblent contradictoires avec les faits ou la théorie établis, suivie d’une induction (un mode de raisonnement) correcte.

La sérendipité est ainsi source de créativité dans la recherche. Les faits surprenants nourrissent la curiosité du chercheur, qui s’en servira de façon stratégique pour développer une nouvelle piste de recherche fructueuse. Ces faits lui donnent l’occasion de développer une nouvelle théorie ou d’élargir une théorie existante.

La sérendipité s’exerce couramment – et parfois abusivement – dans la recherche et l’innovation scientifique. Les exemples fréquemment cités incluent la découverte de la pénicilline ; l’invention du four à micro-ondes, de la carte à puce, etc. »

La sérendipité joue un grand rôle dans des domaines comme la politique, les art…, au point qu’il soit permis de se demander si un authentique artiste peut ne pas en être doué, pour être considéré comme tel par ceux qui sont seulement intelligents, surtout lorsque leur intelligence est proche de l’IA, c’est-à-dire dépourvue de sensibilité, comme c’est le cas de trop nombreux scientifiques ; ce qui a peut-être fait dire à Rabelais que « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Selon les sources, la sérendipité est la conjugaison, dans des proportions très variables, de la connaissance, de l’expérience, de la sensibilité, de l’intelligence, de l’imagination, de l'intuition...

La sérendipité est-elle “artificialisable”, comme l’est l’intelligence » ? Dans la négative, cela ne dénoterait-il pas une faculté supérieure à l’intelligence ?

La sérendipité permet en tous cas à ceux qui en sont détenteurs, de compenser leur manque d’instruction – voire d’intelligence –, par une spontanéité contraire au formatage politique ou religieux, ou résultant de tout académisme, consistant trop souvent à transmettre des savoirs plutôt que d’enseigner à apprendre, ceci au détriment de l’imagination des apprenants, du développement de leur esprit de synthèse, et d’une confusion entre contestation, rébellion et esprit critique.

Sérendipité = faculté de voir au-delà du connu et de soi-même.

La Sérendipité ignore le formatage et favorise l'analyse, l'analogie, la synthèse.

samedi 16 décembre 2023

Pyramide sociale, pouvoirs et démographie - 1. Le pouvoir religieux

Article révisé le 16/12/2023

La religion, dont il est principalement question ici de manière générale – d'autres articles étant appelés à être consacrés à chacun des grands pouvoirs  siégeant au sommet de la pyramide sociale (politique, scientifique et médiatique, notamment) – est sans doute l'une de ses références à propos desquelles l'homme se montre le plus intransigeant. Il suffit pour s'en persuader de considérer les motifs des guerres et autres luttes dont est tissée l'histoire de l’humanité. C'est donc en assurant les fidèles de toutes confessions du respect de leurs croyances, qu'il est tenté de traiter objectivement de leur rapport avec la démographie.

Il ne s'agit pas pour l’auteur de faire acte supplémentaire d'agnosticisme, et encore moins de prétendre tirer au clair le rapport existant entre l'homme, les religions et les Dieux qu'elles représentent. L'angoisse existentielle d'homo sapiens, vieille comme lui d'un millier de siècles, a pu le conduire à se forger une spiritualité à laquelle nul n'échappe. C'est ainsi que sont nées la métaphysique et les croyances de l'être humain, dont la forme la plus solidement ancrée est probablement la foi religieuse. Ce besoin de spiritualité, servi selon l'agnostique davantage par une angoisse existentielle nourrie de superstition que par l'observation et la raison, est tel que le rationalisme, qu'encourage les succès de la science, a bien du mal à y résister ou à ne pas basculer dans l'athéisme. Il est ici limitativement question du rapport entre les religions et la pyramide sociale, et de la mesure dans laquelle celle-ci est reconnue par celles-là, dans sa nature et son caractère aussi irrémédiable que détestable, pour le malheur de ceux qui sont condamnés par le sort à loger à sa base durant leur vie terrestre.

Le manteau spirituel dont l'humanité se couvre est un invraisemblable patchwork. Monothéismes, polythéismes ; philosophies théistes ou hérétiques ; croyances des plus primitives aux dérivées d'idéologies modernes, sans compter les variantes et schismes ayant donné naissance à autant d'églises et de sectes. Telles en sont les pièces bariolées, auxquelles s'ajoute l'athéisme, religion du non-Dieu, avec lui aussi ses papes, ses prêtres et ses prédicateurs. Quoi qu'il en soit, outre cette espérance sans laquelle il est si difficile aux hommes de vivre, il est généralement reconnu par ceux-ci aux religions de leur fournir des règles de vie et une discipline morale les ayant plus ou moins aidés à s'affranchir de la barbarie, bien que l'intégrisme de certains de leurs courants en soit bien proches. Leur rôle civilisateur ne saurait donc être contesté, en dépit de leurs erreurs et de leurs insuffisances, et c'est à ce titre qu'elles partagent avec la politique et la science des responsabilités d'ordre purement temporel, bien qu'elles aient, dans une mesure variable selon les confessions, d'autres mérites : Œuvre éminente de charité, de consolation et d'espérance ; propagation de l'amour du prochain, institutionnalisation de l'enseignement – moins préoccupé de propagation d'un savoir profane que d'endoctrinement, etc. Rares sont par contre celles qui peuvent se prévaloir sans réserves, de l'idéal de paix qu'elles revendiquent souvent, ne serait-ce qu'en raison des combats acharnés qu'elle ont toujours suscitées et mènent encore.

Hiérarchisée, comme l'est la société des hommes, il n'est en tout cas pas d'exemple plus marqué de structure pyramidale que celui de toutes les églises comme des structures schismatiques auxquelles elles ont pu donner naissance. Toujours un apex d'où Dieu domine ses prophètes servis par leurs clercs, eux-mêmes chargés de conduire au quotidien le troupeau des ouailles constituant sa base. Pyramides d'autant plus plates et aux strates d'autant moins nombreuses que le pouvoir s'y exerce à l'égard d’une masse pauvre et nombreuse, elles s'inscrivent dans la pyramide globale constituée de l'ensemble des hommes, où se mêlent croyants et incroyants.

À l'égard de la pyramide sociale, les religions se caractérisent par leur acceptation fondamentale des inégalités qui y règnent. Cette acceptation va de la résignation, comme en Inde et plus généralement en Orient – ce que soulignait Tocqueville – aux règles à la fois plus subtiles et réactives du judaïsme, puis du christianisme et plus récemment de l'islam, bien que les musulmans aient une réputation de fatalisme. Toutes y voyant l'épreuve mystérieusement imposée à leurs créatures par le ou les dieux qu'elles représentent, sont autant de pyramides édifiées au nom de vérités promettant aux occupant de leurs divers étages la compensation de leurs malheurs comme la punition de leurs péchés temporels, dans un au-delà éternel où les derniers seront les premiers. Les religions se partagent ainsi l’infortune de l’espèce humaine, dont la pauvreté est l’aspect le plus évident, dans sa relativité. Quant à la pérennité de cette pauvreté, elle est assurée envers et contre tout par une démographie gonflant inexorablement la base de la pyramide sociale où logent les plus pauvres.

Qu'elles soient morales, politiques, religieuses ou autres, plus elles sont grandes, plus les causes ont besoin de promoteurs et de défenseurs ; d'où les encouragements que chaque religion prodigue à ses fidèles de croître et se multiplier. Si les résistances qu'il peut leur arriver de rencontrer, de même que le recul de certaines d'entre elles, sont attribués à la montée du matérialisme, ne serait-ce pas plutôt en raison d'un crédulité affaiblie par la science ? Le déficit d'instruction, qui est le principal pilier de cette crédulité, se comble en effet, de manière aussi spectaculaire qu'irréversible, sous l'effet de l'accumulation des savoirs et des nouvelles façons de communiquer et d'apprendre.

Le XXIème s. sera spirituel ou ne sera pas a dit André Malraux. Sous la poussée d'un Islam en croisade face à d'autres religions ayant des difficultés à s'unir pour lui résister, la prédiction coulait de source, mais la véritable question est ici : qu’en résultera-t-il pour la pyramide sociale, dans l'immuabilité de sa structure ?

Concernant le recul ou l'avancée comparées des religions, il est intéressant d'observer la mesure dans laquelle les richesses matérielles y jouent un rôle prépondérant, en parfaite contradiction avec le rejet affiché par les unes et les autres du pouvoir temporel de l'argent. Après que la naissance puis l'expansion du judaïsme aient encore pris appui sur la force, dans l'opposition de tribus et de peuples semblant avoir agi sans prédominance de motifs religieux, jusqu'à la révélation d'un Dieu unique imposant Sa Loi, celles du christianisme ont étroitement été liées à la conquête de richesses qui n'avaient rien que de terrestre, comme l'or et bien d'autres trésors exotiques. C'est ainsi qu'après avoir mûri au rythme de la vie pastorale, l'Islam est quant à lui aujourd'hui servi par l'or noir dont il détient l'essentiel des réserves, comme en attestent ses retombées partout dans le monde ; du financement de sa propre propagation à celui de la dette des pays dont il a programmé la conquête. Acteur majeur du développement démographique, dans une relation privilégiée entre pays pauvres et polygynie, son objectif déclaré de conquête du monde, par le ventre de ses femmes ne se donne même pas la peine de le dissimuler.

Détentrices d’un pouvoir autant matériel que spirituel, les religions siègent au sommet de la pyramide sociale depuis que les premières croyances sont apparues. D'un point de vue purement socio-démographique, membres de l'élite, elles sont parmi ses premiers représentants à porter la responsabilité des malheurs qui écrasent une base proliférante et de l'irrémédiable sort de ses membres les plus défavorisés. Elles accompagnent ainsi et cautionnent moralement l'action des États soucieux de conserver leur population en âge et en nombre propres à garantir leur dynamisme économique, en gardiennes de cette force supérieure à toutes qui est celle du nombre et de la jeunesse, servant ainsi une démographie laminant tout sous son poids. Ne pouvant rien changer à l'ordre naturel et immuable selon lequel les hasards de sa naissance attribuent à chacun sa place dans la pyramide sociale, elles se font les complices des gardiens de l'ordre qui y règne, soumises, réduites à exhorter ceux qui en souffrent à patienter en les y aidant par la charité et la prière. Toute religion se fonde de la sorte sur l'angoisse existentielle humaine.

Comme la richesse, la religion existe par la pauvreté. Si la richesse en est le pendant naturel – le contraire sans lequel elles n'existeraient pas davantage l'une que l'autre –, la religion en est d'abord le produit en même temps que la justification première. Dans la crédulité qui les différencie d'une élite trop savante pour s'abandonner à une foi aveugle ; dans leur précarité intellectuelle, morale et matérielle, les pauvres se voient offrir par la religion une compensation différée de leur sort, qui les aide à le supporter jusqu'à une fin d'ailleurs présentée, par la religion elle-même, comme une délivrance.

Davantage encore que la médecine, qui finit par accorder plus d'attention à la maladie qu'au malade, les religions privilégiant l'éternel par rapport au temporel, abandonnent l'homme au profit de Dieu, en cultivant le caractère incontournable de la condition humaine et de ses inégalités naturelles plutôt que de le combattre. Dépassant ce qui n’est qu’une forme de résignation, le pouvoir des religions serait pourtant déterminant dans une stratégie de dénatalité. Faute d’avoir été instaurée préventivement, pour éviter l’atrophie de la pyramide sociale et spécialement de sa base, elle permettraient le retour à une société équilibrée en nombre, offrant aux plus démunis la dignité, à défaut d'une éradication impossible du seul fait de la relativité de leur position dans la pyramide sociale.

Pour ne prendre l’exemple que de la religion chrétienne, le “croissez et multipliez” proclamé à une époque où le fait démographique n'était pas perçu, sauf calculs d'un machiavélisme que nul n'oserait imaginer, de même que “Dieu y pourvoira”, sont des manifestations de cette résignation. Cette dernière ira-t-elle jusqu’à attendre l’explosion inévitable dont l’humanité se rapproche à la cadence de 250 000 êtres humains de plus chaque jour ? Il est dans le pouvoir des religions d’éviter qu’explose la bombe que constitue une pyramide sociale surchargée ; Le feront-elles ? et si elles s’y résolvent, le feront-elles à temps pour éviter des bains de sang bien éloignés des idéaux de dignité et de paix qu'elles prêchent ?

Une éthique garantissant le respect de la vie sur terre dans la dignité de l’être humain plutôt que de laisser aller celui-ci à une prolifération incontrôlée, au détriment sans cesse aggravé des plus pauvres, ne devrait-elle pas faire rejeter tout dogme ou doctrine contrariant cet objectif ? Puisque c'est bien de cela qu'il s'agit : Revenir à un ordre de grandeur de la population du globe, respectueux de son habitat et de ses ressources, non seulement alimentaires, puisque contrairement à ce qu'en pensait Malthus ce ne sont pas elles qui posent aujourd'hui les problèmes les plus graves, mais énergétiques, de pollution et de gouvernabilité.

Du fait des inégalités qui ont régné naturellement dans l'univers bien avant que l’homme ait aggravé son propre cas en la matière, les espèces ont été mises en conflit entre elles, de même que les membres de chacune entre eux. Effet pyramidal imposant aux dominants de lutter pour conserver leur statut et aux dominés de lutter pour tenter de se libérer du joug de Celui ou ceux qui les dominent. Sachant que nul n'est exempt de ce double effet de pression lui étant imposé d'une part par ce à quoi il est tenu de se soumettre et d'autre part par ce qu'il domine lui-même, quel sera l'effet du pouvoir religieux en la matière ?

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L’auteur a jugé propice à la réflexion de faire figurer ci-après la copie d'un échange qu’il a eu, sur Internet, avec un organe de presse en ligne émanant du Vatican. Cet échange ayant eu lieu par mail, les références en sont tenues à disposition de qui le voudrait.

- L’auteur a écrit le 20/12/2012, commentant un article intitulé "La lutte contre la pauvreté" :
« Les religions jouent un rôle qui se différencie de celui des autres pouvoirs par leur prêche d'une soumission au grand ordre des choses, en échange d'un meilleur au-delà, alors que d'autres œuvrent en vue de changements ici-bas, par la science ou l’idéologie. Mais dans tous les cas la pyramide sociale reste immuablement la même, avec son sommet où règnent les puissants et sa base où prolifèrent et s'empilent les pauvres. Pour quelques développements voir: http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com, ou lire : "La Pyramide sociale - Monstrueux défi" De la richesse à l'exclusion sociale aujourd'hui et à la barbarie demain :
nhttp://www.thebookedition.com/la-pyramide-sociale---monstrueux-defi-claudec-p-84411.html »

- Réponse  :
Cher lecteur,
Merci d'avoir pris le temps de nous faire part de votre sentiment ; Cependant, l'Église catholique a élaboré une "doctrine sociale" abondante qui propose concrètement des changements [en vue] de plus de justice dans ce monde. Elle a été réunie dans ce volume en ligne :
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html
Dans l'Ancien Testament, les prophètes déjà exigeaient la conversion pour que le monde devienne meilleur. Le prophète Isaïe a lui-même fustigé ceux qui prient et rendent un culte à Dieu sans faire justice aux plus défavorisés.
L'Evangile en dit pas autre chose… et les 10 commandements, s'ils étaient appliqués, sont une vraie révolution sociale.
Que le pape Benoît XVI a rappelé dans son encyclique sociale (à la suite des encycliques sociales de ses prédécesseurs, Léon XIII et Jean-Paul II) :
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20090629_caritas-in-veritate_fr.html
Nous serons jugés, dit S. Matthieu non pas sur nos prières mais sur ce que nous aurons fait pour qui est nu, qui n'a pas à manger, qui est prisonnier ou malade.
Pas d'Evangile sans se retrousser les manches pour changer le monde, pour transformer les structures de péché qui opprime les peuples en structures de justice, d'amour, de liberté et de paix.
Mais c'est seulement notre point de vue.
Bien cordialement.
Le courrier de la rédaction

- Le 22 déc. 2012, l’auteur revient sur le sujet dans les termes suivants :
Bonjour,
Merci de votre réponse et du lien qui me permettra d'approfondir la position de l'Église sur un sujet qui, en dépit de son caractère fondamental, me semble occulté.
« Pas d'évangile sans se retrousser les manches pour changer le monde, pour transformer les structures de péché qui opprime les peuples en structures de justice, d'amour, de liberté et de paix ». C'est bien là qu'est la question ; posée concernant une structure naturellement et immuablement pyramidale de la société, selon laquelle toutes choses intéressant la condition humaine, dont notamment la richesse et la pauvreté, (non limitativement matérielles) revêtent un caractère irrémédiable et irrémédiablement relatif.
Cordialement vôtre
Claudec

- Le 23/12/2012, réponse :
PS Vous avez raison, la rédaction française de *** en français va essayer cette année de trouver des intervenants compétents dans ce domaine.
Bon Noël!
Le Courrier

NB
Il aurait pu être ajouté à la réponse du 22 déc, concernant la citation d’Isaïe fustigeant ceux qui prient et rendent un culte à Dieu sans faire justice aux plus défavorisés, que la question n’est pas là mais dans le fait que précisément, justice est refusée aux plus défavorisés par le simple fait qu’ils naissent dans une structure pyramidale où ils sont irrémédiablement condamnés, dans leur grande majorité, à l’injustice par inégalité naturelle, donc voulue par le Créateur.

Par ailleurs, l’évangile dit : « … les 10 commandements, s'ils étaient appliqués, sont une vraie révolution sociale. » - Le problème est précisément qu’en dépit de ces dix commandements, qui datent de plusieurs millénaires, le nombre de pauvres croît inexorablement.  Dieu interdit-Il d’essayer autre chose ?

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Au lendemain de sa récente élection (mars 2013), S.S. Le Pape François engage ses ouailles à dispenser de la "tendresse" aux pauvres. Ne serait-ce pas plutôt de respect qu'ils ont besoin ? Ce respect, condition première d'une dignité dont les prive leur position dans une pyramide sociale surpeuplée au point que l'individu y perd d'autant plus facilement sa dignité qu'il est pauvre.
Si le respect peut induire le partage, en est-il de même pour la tendresse ? Celle-ci n'est-elle pas un sentiment trop proche de cette compassion, aussi facile que sommaire, manifestée par les utopistes encyclopédistes, un Marx ou nos modernes socialistes et autres bobos romantiques de tous bords ? Si tel était le cas – ce que je pense –, alors Jules Renard aurait peut-être eu raison d'écrire que « La foi stupide ne peut que déplaire à Dieu » ou encore « Si je supprimais toute cette misère de pauvre gens, je tuerais tout ce qui attendrit mon cœur de poète.». S'il est vrai que la foi peut le consoler, la pauvreté est rarement poésie pour celui qui l'endure.
Le prêche de l'amour, n'a pas empêché les miséreux d'atteindre le nombre exorbitant de un milliard et demi en 20 siècle de chrétienté, soit plus de 20 fois ce qu'était la population totale de la terre à la naissance du Christ ; celui de la tendresse fera-t-il mieux ? Soyons assurés par contre que le respect y changerait quelque chose, ce respect dont la marque la plus urgente serait la lutte contre une prolifération indigne et suicidaire.