Réponse à
François De
Closets à propos de “La
parenthèse boomers”
« Les boomers ont ruiné la France »
« Notre génération, les boomers, a assassiné l’avenir ! »
« Les boomers ont reçu le pays le plus prospère du monde et ils l'ont ruiné ! »
« Un sacrifice indigne pour une « génération indigne »
Et quand François De Closets en rajoute avec « Les vieux sont coupables », ce n’est plus des seuls “Boomers” dont il s’agit, c’est de tous les vieux, opposés aux jeunes en oubliant les 30 glorieuses pour fonder une inégalité de plus, qui serait celle des âges.
Quelles
que soient ses motivations, par l’incitation à un conflit
générationnel dont il aurait pu s’abstenir – d’autres luttes
comme celles des classes ou des genres pouvant suffire à occuper
l’espèce humaine –, FdC s’est laissé aller à une provocation
aussi grave qu’irresponsable, oubliant que l'apanage des êtres
humains – jeunes
comme vieux – est la conscience qu’ils peuvent avoir
d’eux-mêmes ainsi que leur volonté et leur capacité de toujours
améliorer leur condition.
C’est
par le sacrifice de ses membres
toujours plus nombreux que de tous temps
l’humanité
a payé
son progrès. C’est
ainsi que la croissance de
l’indissociable et
insatiable binôme
économie-population est
entretenu. Et
le caractère incontournablement
pyramidal de sa
structure sociale explique
que les pauvres, trop
facilement assimilés aux jeunes, payent
un tribut plus élevé que les riches : Sur
100 Terriens qui naissent, 14 vont, structurellement, rejoindre les
rangs des riches, quand 86 vont grossir ceux des pauvres.
Si
nous devons croire en quelque chose ; plutôt que d’opposer
sottement les générations entre elles, ne devrions-nous pas refuser
la duperie d’un dogme surnataliste qui les atteint également,
tel que des croyances et des idéologies y ont fait croire pour
garantir la retraite des uns après les autres, au point d’en avoir
fait, spécialement durant les deux derniers siècles, les premiers
ennemis de leur habitat et du vivant qui le partage avec eux ?
Opposer
les âges ne change
rien à
l’affaire et
ce
mensonge –
pour ceux qui considèrent
que la vérité est
la condition première du bonheur, aussi imparfait qu’il puisse
être –
relève de l’utopie
égalitariste.
S’en remettre
aux émotions que suscitent et entretiennent sans vergogne des
pouvoirs moins
soucieux du bien-être que du nombre de ceux qui
ont toujours été sacrifiés
pour garantir leurs vieux jours, et en accuser “les
vieux”,
c’est
ignorer, négliger,
voire
aller jusqu’à nier une réalité structurelle qui
s’impose à
chacun des membres de toute société
fondée sur l’altérité de ses membres et leur interdépendance
hiérarchisée.
Cette
structure pyramidale n’a jamais changé, sauf à s'hypertrophier jusqu'à la démesure. Le niveau zéro de la
richesse collective non plus, toujours dans la même relativité
entre richesse et pauvreté. Sans pauvres point de riches et
réciproquement. Le nombre des uns et des autres n’a par contre pas
cessé de croître en suivant leur distribution structurelle. Le
progrès étant une richesse comme une autre, ses effets se
manifestent de la même manière pour les uns et les autres, ce qui
entretient la
frustration de ceux qui seront le plus condamnés à en souffrir,
tant que rien ne sera fait pour changer leur relation avec la
richesse collective et la croissance démographique ; celle-ci augmentant sans cesse l’écart entre sommet et base de la pyramide
sociale, en creusant d’autant les inégalités du même nom.
https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2020/10/le-syndrome-de-lautruche.html
https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2023/07/de-la-tour-de-babel-la-pyramide-sociale.html