Le réchauffement planétaire, les problèmes énergétiques présents et à venir, le pillage des ressources de la planète, la pollution, les atteintes à l'environnement, la faim dans le monde, les conflits, guerres et violences de toutes sortes, les flux migratoires qui en résultent qu'ils soient de nature ethnique, politique, climatique, économique, etc. avec leur cortège de misères, sont autant d'aspects d'une problématique globale ayant pour auteur premier le super prédateur qu'est l'homme.
Nous somme là bien loin de la vision à laquelle Malthus – dont le seul tort est d'avoir eu raison trop partiellement et trop tôt – reconnaissait lui-même le défaut d'être limitée au risque alimentaire. Sa doctrine doit dorénavant céder la place à "l'écologie dénataliste", sans laquelle toutes les tentatives de restauration de notre environnement terrestre sont condamnées à l'échec. À quoi sert en effet le remplacement des énergies fossiles par d'autres, a fortiori renouvelables – ce qui ne peut qu'encourager production et consommation au détriment des velléités les plus sincères de frugalité –, si la prolifération de la population humaine génère des besoins, déchets et désordres croissant inéluctablement avec elle ?
1 milliards d'êtres humains en 1900, 7 milliards en 2000, 9 à 10 milliards en 2050 et plus de 11 milliards à l'orée du prochain siècle, soit une augmentation quotidienne supérieure à 250 000 individus supplémentaires en moyenne. Et 70 % de la population condamnée à une pauvreté qui pour être relative n'en demeure pas moins la pauvreté, depuis la pire jusqu'à la moins insupportable ; situation entretenue, voire aggravée par une course à l'emploi faisant que lorsque 100 sont créés dans le monde, 200 demandeurs y prétendent, sans compter les effets du progrès technologique. Avec ou sans revenu minimum universel qui seront les pauvres qui qui auront la moindre chance de trouver refuge sur Mars le jour venu ?
C'est seulement par la dénatalité – elle aussi mondialisée – qu'il pourra être mis fin à cette course au pire ; au déséquilibre flagrant entre d'une part une population humaine d'ores et déjà pléthorique, et d'autre part les limites de son habitat, le respect des autres espèces le partageant avec elle, des ressources nécessairement comptées, et une capacité à se gouverner depuis longtemps vouée à l'impuissance par le nombre et sa cacophonie. C'est la seule chance restant à l'homme d'éviter de se perdre dans ses contradictions, dont la plus stupide est la mise en œuvre par les uns de nouvelles sources d'énergie s'opposant à la décroissance prônée par d'autres – sans compter l'indigence généralisée à laquelle ne peut que conduire cette dernière.
Une seule doctrine, mère et maîtresse de toutes autres visions de l'avenir des hommes doit présider à celui-ci : la dénatalité. Clé de voûte d'un avenir meilleur offert à une descendance moins nombreuse, pouvant de ce fait continuer à bénéficier d'au moins un part du progrès dont profite encore – pour combien ce temps ? – la société, c'est la condition fondamentale d'un développement raisonnable, à défaut de pouvoir être durable et encore moins éternel.
Les représentants de tous les pouvoirs, qui ne voient en l'homme que chair à canons, à impôts, à retraites ou à luttes idéologiques, doivent être conscients qu'ils seront jugés – peut-être même de leur vivant, à l'allure où vont les choses – par leurs enfants. Ils seront comptables devant pauvres et riches, d'un même désastre qui ne sera finalement rien d'autre que démographique, faute d'avoir eu le courage d'affronter le péril à temps, en dépit des avertissements que leur auront adressés les moins aveugles d'entre eux.