“Nobel”
ou pas, les économistes de toutes tendances se copient entre eux,
sans avoir jamais contribué à réduire les inégalités sociales,
objectif au service duquel devraient pourtant être mises toutes les
sciences dites humaines et les disciplines qui aspirent à en faire
partie, telles la démographie et la sociologie, plus proches qu’il
n’y paraît de l’économie.
Au
contraire les inégalités sociales ont toujours augmenté et
continuent de le faire dans l’insuffisance du constat de bien des
experts, compliqué d’un arsenal de formules, indices et autres
raisonnement, pontifiant dans le respect des pires dogmes et tabous,
dont principalement celui dont est frappé toute question de
population et a fortiori de surpopulation. C’est ainsi que rares
sont ceux qui conçoivent d’autres vérités que celles qui
résultent d’idées toutes faites. La pensée unique domine ici comme en tant d’autres domaines.
C’est
ce qui les conduit notamment à ignorer, ou à négliger, que les
inégalités sociales se soient toujours creusées, et continuent de
le faire depuis que la société des hommes existe, dans une mesure
directement proportionnelle à deux phénomènes indissociables :
1°
L'augmentation de la richesse collective, telle qu’elle résulte de
la croissance économique, aidée par le progrès scientifique et
technique.
2° La
croissance démographique, premier moteur de cette économie, du
simple fait que l’être humain est avant toute autre considération
un consommateur, et le pourvoyeur de tout ce qui peut contribuer à
la satisfaction de ses besoins, vitaux comme superflus.
Ce
qui peut se dire autrement en se référant à une pyramide sociale
dont le volume est représentatif de l’importance en nombre de ses
habitants. Plus ce nombre augmente, plus croît la richesse générée
par les activités industrielles et les échanges commerciaux
qu’entraînent les besoins de la population. Et plus croît
l’enrichissement collectif qui en résulte – quelles que soient
les conditions de son partage –, plus se creuse l'écart entre
riches et pauvres. Pour s’en rendre compte, point besoin de
formules savantes. Un calcul d’une simplicité enfantine y pourvoit
et surtout, il suffit d’ouvrir les yeux et de se référer à des
faits et à des chiffres incontestables, accessibles à tous :
en 20 siècles la population humaine est passée de 250 millions à
bientôt 10 milliards d’individus, et elle augmente actuellement de
280 000 chaque jour, soit près de 100 millions par an. C’est
ainsi que notre civilisation a créé 1 à 2 milliards de pauvres
profonds – vivant avec moins de 2 dollars par jour –, soit de 4 à
8 fois ce qu’était la population totale de la planète il y a
2 000 ans, toutes conditions sociales confondues et quel que
soit le nombre de ceux qui échappent de nos jours à la pauvreté.
C’est
à partir de la prise de conscience de cette démesure et de
l’atrophie de notre société telle qu’elle en résulte, et
seulement à partir de là, que des solutions réalistes et durables
pourront être envisagées et appliquées pour maîtriser l’économie,
réduire les inégalités, et servir au mieux les intérêts de
l’humanité à travers ceux de la planète qui l’abrite peut-être
encore pour quelque temps.
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