Alors que le verdissement teinté de rose des municipalités constitue ce qui pourrait être une extension des débats de la Convention citoyenne sur le climat et de la réponse donnée à ses conclusions par le Président de la république, il aura fallu attendre l’entrée dans le XXIe siècle pour que les Français semblent enfin prendre conscience des conséquences de leur excès de prédation.
À
noter toutefois au sujet des municipales, un abstentionnisme et une
politisation qui en relativisent les résultats, quelle que soit la
nécessité d’y croire comme à une réponse tardive aux
avertissements si souvent qualifiés de fantaisistes ou abusivement
pessimistes d’experts se heurtant à la cécité de l’opinion,
leaders en tête. C’est ainsi que perdure le tabou dont est frappée
la dimension pourtant prépondérante de la démographique humaine
mondiale et ses retombées sur tous les pays, dont la France.
Sans
entrer dans le détail d’orientations et de politiques dont la
diversité et les divergences promettent autant de problèmes que de
retards qui pourront s’avérer fatals, trois grandes tendances se partageront le paysage politique français. Non dénuées
d’arrière-pensées idéologiques, elles réclament le maintien de
la croissance, son gel, ou contradictoirement la décroissance. Or, ni
l’une ni l’autre de ces options ne sera praticable, précisément parce qu’elles
sont toutes trois dépourvues de leur dimension démographique, voire
humaine.
Négliger
cette dimension, est en effet ignorer que le progrès dont profitent
et est porteuses la croissance comme son gel, est ce qui distingue
l’humanité des autres espèces animales. C’est par le progrès
qu’elle a amélioré sans cesse sa condition, jusqu’à la
démesure. Et ce n’est pas le déplacement des êtres humains vers
d’autres planètes, ou le transport en sens inverse des matières
premières qui commencent à leur manquer qui y changeront quoi que ce
soit, le coût de tels voyages en réservant le bénéfice à une
infime minorité de Terriens.
L’histoire
de l’humanité est, avant toute autre considération, celle du
binôme économie-population, celle-ci conditionnant celle-là et non
le contraire, ce que les écologistes comme la plupart des économistes semblent ignorer. C’est l’accroissement de l’effectif humain qui est
nécessaire et autorise le développement économique, dans une
relation indissociable et au détriment d’un environnement dont les
ressources peuvent être supposées inépuisables tant qu’elles
restent inconnues ou à inventer, donc non chiffrables. Mais il n’en
est pas de même des déchets de cette relation, du fait d’une
augmentation incessante du nombre de
consommateurs-producteurs-pollueurs, en attendant les déchets de ces
déchets. Ceux-ci continueront de détruire tout ce qui est
indispensable à la vie sur Terre, de l’eau à l’air, en raison des besoins que chaque être humain supplémentaire augmente et sait si bien se créer pour faire tourner ses industries.
La
transition démographique est telle qu’après que la population
humaine mondiale ait crue, en moyenne, d’environ 10 500
individus quotidiennement depuis le début de notre ère – selon un
calcul à la portée du premier venu –, ce chiffre sera, selon
hypothèses haute ou basse des projections de l’ONU, de l’ordre
de 125 000 à plus de 300 000 dans moins d’un siècle,
après 250 000 en l’an 2 030.
La
question prioritaire qui se pose aujourd’hui est en conséquence :
Vaut-il mieux le progrès et un bien-être inégal pour 3 ou 4
milliards d’humains pratiquant une écologie dénataliste, dans le
respect de leur environnement social et environnemental, ou une
indigence égalitariste et le saccage de la planète, par bientôt 11 à 16 milliards de super-prédateurs continuant de proliférer
dans la frustration du plus grand nombre d'entre eux et ses conséquences mortifères ?
L’équilibre
social y trouverait son compte, puisque le nombre de
pauvres serait le premier impacté. En effet, pour
des raisons structurelles devant tout au caractère
incontournablement pyramidal de notre société, sur 100 humains qui
naissent, 86 vont grossir les rangs des “pauvres”, pour 14 qui
vont rejoindre ceux des “riches”
Quant
à ceux qui y trouveraient à redire, au prétexte que les pauvres
seraient précisément les plus concernés, dans leur nombre faute de pouvoir
l’être dans leur proportion, au nom de quoi contestent-ils
qu’une société comportant des pauvres moins nombreux ne soit pas
préférable à celle dans laquelle ils le sont toujours plus à se
plaindre de souffrir au service des riches, dont les effectifs
seraient au demeurant eux aussi réduits, au prorata de leur
représentation dans la pyramide sociale.
À
noter pour conclure, qu’une écologie dénataliste, acceptée et pour cela enseignée intensivement et d’urgence, partout dans le monde, garantirait l’éthique d’une telle démarche, à laquelle une augmentation quotidienne de la population de 220 000 individus ne peut être que contraire.
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