samedi 15 juillet 2017

L’humanité est paralysée par sa démographie

« Si les hommes ont des obligations, à l’égard des êtres qui ne sont pas encore ; elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent, de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux. » Condorcet :  

Si partout dans le monde tous ces maux perdurent et s’amplifient, si le chômage et la pauvreté augmentent, si les inégalités sociales se creusent, si les revendications et les violences se multiplient, si le climat et l’environnement se dégradent chaque jour davantage, si les pires désordres qu’ait connu l’humanité s’annoncent, la raison première en est l’augmentation démesurée de la population mondiale, et cela est démontrable :
À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en comptait 7 milliards 20 siècles plus tard, dont 1 milliard et demi de pauvres profonds. L’homme a ainsi créé 5 fois plus de miséreux qu’il y avait d’êtres humains de toutes conditions sur Terre au début de son entreprise civilisatrice, quels que soient les bénéfices – au demeurant fort inégaux – que les autres aient pu en tirer.

Or, chaque jour 280 000 êtres humains supplémentaires déferlent sur la planète, soit plus de 100 millions chaque année, pour aggraver son pillage et ses conséquences, et leur nombre dépassera bientôt les 10 milliards.

Même si la transition démographique mondiale, que certains promettent un peu légèrement depuis trop longtemps, finit par se manifester et s’étend au monde entier, nous consommons déjà le double de ce que la Terre peut nous offrir (et il ne s’agit pas d’alimentation). Il devient donc plus qu’urgent que les experts de toutes sortes, que les responsables politiques, religieux et scientifiques, de tous niveaux, dans tous les domaines, et que toutes les bonnes volontés dépassent leur vision surannée ou doctrinaire de la société. Sans oublier leurs conceptions parcellaires de l’économie et de l’écologie, ramenées aux seuls climat, énergie, pollutions et autres ressources, qui ne sauraient dissimuler l’essentiel, à savoir le fait démographique.

La survie de notre civilisation et peut-être même celle de l’humanité dépendent de l’ajustement du nombre des humains à ce qu’il reste de la capacité de leur habitat à les faire vivre. C’est la voie incontournable de leur salut et elle est réelle, quelques générations pouvant suffire à revenir – par une simple dénatalité respectueuse de la dignité humaine* – à une population qui chaque jour angoisse un peu plus et devient moins gouvernable. Certes, d’autres problèmes surgiront, tels que le vieillissement de cette population, mais eux seront passagers aussi difficiles qu’ils puissent être à surmonter.


* Par l’éducation et l’amélioration des conditions de vie des plus défavorisés, afin de les encourager et les aider à réduire leurs taux de natalité, partout où ils aggravent leur propre misère avant de la faire partager au reste de la planète.

jeudi 11 mai 2017

De la pyramide du Louvre à la pyramide sociale

Combien de ceux qui se sont réunis au Louvre pour célébrer la victoire d’Emmanuel Macron, ont-ils conscience de ce que représente socialement la pyramide ? En tout cas, en dépit de sa transparence, celle du Louvre ne le révélant pas spontanément, conscients ou non, ceux qui dansaient autour devraient s’en préoccuper, tant il est vrai qu’il soit plus que jamais indispensable que les vérités de la pyramide sociale soient clairement reconnues par chacun.

« Montrer que les intérêts de la France passent avant ceux d’un parti ; c’est comme cela que l’on peut rompre avec les vieilles habitudes politiques »proclament les vertueux, mais cela ne suffira pas. Les causes de notre situation et des polémiques sans nombre et sans fin qu’elles suscitent ne datent pas d’aujourd’hui et ne se limitent pas à la France, qui ne fait, dans une large mesure, que subir une évolution contre laquelle sont désarmés ses représentants les mieux intentionnés, les plus compétents et les plus expérimentés. Comme les autres pays, et plus encore si elle veut conserver son rang dans le concert des nations, la France doit compter avec une mondialisation inexorable, allant bien au-delà des aspects économiques et sociaux auxquels se limitent tous ceux qui la regardent se renforcer chaque jour, en croyant qu’il suffise de veiller frileusement à la sauvegarde d’un passé révolu. Dans cette nouvelle donne, notre pays est confronté au premier des dangers de la mondialisation qu’est la surpopulation planétaire, dans ses prémices et son accélération progressive, avec la menace de son déferlement partout où des frontières tombent chaque jour, quels que soient les murs et autres barrières dressées par ceux qui ignorent autant un progrès qui n’en a que faire que l’asphyxie promise par le surnombre. Sujet tabou entre tous, mais qui ne nous impose pas moins en partage son cortège d’extrémismes et autres déraisons, nés de désordres, de misères et de violences, ne faisant que traduire le désarroi des plus vulnérables, suivis d’une élite de plus en plus impuissante, faute d’une prise de conscience qu’interdisent en premier lieu ses croyances et ses utopies.

Quel état-major politique ; dequel parti sont ceux quipeuvent ignorer une situation mondiale dans laquelle le sort des nations est irrémédiablement et chaque jour davantage lié à celui des autres ? Qui peut ne pas voir que laglobalisation est invincible parce que fruit du progrès, mais aussi parce qu’elle est profitable aux plus déshérités des êtres humains, qui y trouventl’espoir d’aller soigner leurs maux là où des moyens d’information sans bornesleur apprennent que la vie est plus douce ?

Pour avoir une idée desaberrations qui masquentcette réalité, il suffit de se rappeler le comportementde la plupart descandidats à l’élection présidentielle, ayant fait sans vergogneargument des échecs de ceux dont ils briguaient la place, après avoir tout fait pour les y conduire lorsqu’ils étaient eux-mêmes dans l’opposition. Leur propre action n’a-t-elle pas alors été de réduire à néant leurs moindres initiatives ? Sans s’interroger sur les raisons pour lesquelles ils avaient dû subir le même sort lorsqu’il a pu leur arriver de gouverner. Ils ont ainsi oublié que l’opposition elle-même est un pouvoir et lalégèreté avec laquelle celui-ci est trop souvent exercé, mais ils négligent surtout en permanence les fondamentaux dela société – quand ils se sont donné la peine de les approfondir, voulant à tout prix y substituer une construction dictée par leurs seules idéologies.

À quand des politiques capables de faire taire ces idéologies plus aveugles les unes que les autres, qui les fait être systématiquement contre, au nom d’intérêts partisans, pour se renier quelque temps après ? C’est ce que ne peut plus supporter une société bloquée par la vision étriquée de doctrinaires aussi intolérants qu’ignorants. Or ce changement d’attitude repose avant tout sur une parfaite conscience des raisons pour lesquelles les luttes sociales sont aussi anciennes que l’homme et dureront aussi longtemps que lui, sans pouvoir trouver d’autres solutions que de compromis. La simple observation de la pyramide sociale suffit à s’en convaincre.

Sans aller jusque-là, les électeurs semblent fairespontanément consensus ; reste à ceux qu’ils éliront à en faire autant.Mais les nouveaux élus seront-ils capables de dépasser cette profession de foi proclamée récemment par l’un d’entre eux pour aider Macron à trouver sa majorité: « libérer notre avenir français et européen de la catastrophe environnementale, de la casse sociale, de la faillite démocratique, de l’abandon des valeurs républicaines » ?


Où est l’incontournable globalisation dans cette vision d’un observateur qui tient manifestement salorgnette par le mauvais bout ?

lundi 27 mars 2017

Nous allons vers l'anarchie mondialiste

Nous n'allons pas vers la démondialisation, mais vers l'anarchie mondialiste

En réponse à l'article de Nicolas Baverez récemment paru dans le Figaro, la mondialisation étant aussi irréversible que ses causes, ce n'est pas  vers la démondialisation que nous allons, mais vers l'anarchie à l'échelle planétaire.
La mondialisation est le fruit d'un progrès par définition irréversible et traduit l’enrichissement général de la société mondiale tel qu'il en résulte. Mais au-delà de ce qu'en dit Nicolas Baverez, si elle est le résultat de révolutions des technologies de l’information, auxquelles il faut ajouter celle des communications, la mondialisation puise surtout sa puissance et sa vitalité dans cette montée d’une société ouverte dont il parle. Or cette montée se poursuit inexorablement sous la poussée de la démographie et de l'activité humaine qui ne cesse d'augmenter avec elle, ne serait-ce que pour satisfaire les besoins d'une population croissant depuis que l'homme existe.
Le seul moyen d'éviter cette anarchie mondialiste et les malheurs qui l'accompagneront, toujours plus profonds, est de réguler la démographie mondiale, en vue de mettre un terme à la prolifération humaine et à la démesure des écarts de condition sociale qui en résulte.
Voir schéma ci-dessus et lire à ce sujet : Surpopulation humaine - La cause de tous nos maux.
Note concernant le schéma : Par rapport à une échelle de richesse qui va du zéro – inamovible – des plus défavorisés au maximum – sans limites – un moment donné, où se situe le plus riche d’entre tous les hommes, le positionnement de chacun s’opère à la fois par rapport à cette échelle et dans sa relativité. C’est donc dans cette relativité intemporelle, que sont précisément permises les comparaisons, entre périodes différentes.

samedi 4 février 2017

Inégalités sociales et démographie

L'amalgame est un procédé dialectique tellement séduisant qu'il en est abondamment fait usage, ce qui n'est pas sans tromper l'opinion. Il en est ainsi pour les inégalités sociales, sujet d’autant plus flou que les réactions qu’il suscite sont passionnées et nombreuses. La confusion est ainsi plus ou moins volontairement introduite entre égalité sociales et égalité devant la loi – voire égalité tout court. Mais le pire est quand l'amalgame est pratiqué entre inégalités et différences, les pourfendeurs des premières n'hésitant pas à ignorer les secondes. De même qu’en en sont ignorées ou négligées les causes profondes ou quand sont comparées des fortunes qui n’ont plus rien de personnel à des salaires individuels, voire à des allocations, dans une totale confusion entre patrimoine, investissement, revenu, etc. Rien de surprenant dès lors à ce que la lutte contre les inégalités sociales ne mène qu’à exacerber la frustration de ceux dont les talents, l'ambition ou la volonté sont insuffisantes pour changer leur sort. Un essai de recentrage n’est donc peut-être pas inutile.

La pauvreté – comme la richesse – et les inégalités sociales sont des composantes structurelles de la société, inévitables dans leur relativité. En prendre conscience serait le premier pas à faire pour espérer les maîtriser, à défaut de pouvoir les éradiquer. La preuve en est largement administrée par une histoire sociale au cours de laquelle les raisonnements, les doctrines, les méthodes et les moyens appliqués pour les combattre ont nullement empêché qu'elles augmentent et s'exacerbent. Pourtant, l'homme refuse d'ouvrir les yeux sur ce qu'est aussi fondamentalement qu'irrémédiablement sa condition et la mesure dans laquelle la vie sociale de chacun en dépend. Il préfère, avec une obstination sommaire devant tout à sa vanité, tenter d'obtenir par la force ce que la nature lui refuse. Et les plus éminents experts que ces questions interpellent n'échappent pas à ce véritable déni de réalité.

En occident comme ailleurs, dans les pays développés comme dans les autres, la société des hommes est, a toujours été et sera jusqu’à sa fin, faite d’inégalités. L’exception y domine la masse ; le pouvoir y domine le peuple, la force la faiblesse, l’intelligence la sottise, le savoir l’ignorance , la richesse la pauvreté etc. ; dans tous leurs aspects. Et plus les richesses augmentent – qu’elles soient d’ordre matériel ou immatériel –, plus s’accroît l’écart entre le sommet d'une pyramide sociale qui
n’a pas d’autres limites que l'ambition humaine et les capacités de la planète et une base reposant sur la pauvreté absolue, au-dessous de laquelle nul ne peut descendre. Il négligent simplement ce faisant, que la richesse de la société augmente avec sa population, dont le premier rôle est de la produire, donc de s'enrichir.


Il existe des chiffres et un mécanisme vieux comme le monde, dont il faudrait avoir
clairement conscience avant de tenter quoi que ce soit d’utile pour secourir durablement les plus nécessiteux d’entre nous, qu'il s'agisse de continents, de nations, de régions, comme d'individus : À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en compte bientôt 8 milliards, dont 1 à 2 milliards vivent dans un état de pauvreté profonde. La pyramide sociale planétaire s'est développée du fait de l'activité des hommes et la richesse collective qui en résulte a crû de même, l'une et l'autre jusqu'à l'atrophie. Et la croissance démographique a affectée la structure de la pyramide sociale proportionnellement à la part de la population de chacune des catégories sociales qui l'occupent et s'y répartissent à raison de 3,7 % de riches, 26,3 % de représentants des classes moyennes et 70 % de pauvres*. L’homme et le progrès dont il est porteur ont ainsi multiplié en 20 siècles, sans que nul ne semble en être conscient, le nombre de miséreux, au point qu'ils représentent de nos jours plusieurs fois ce qu'était celui des individus de toutes conditions vivant sur terre au début de leur entreprise. Et la population continue d'augmenter, au rythme quotidien actuel de 280 000 âmes, en suivant cette incontournable répartition. C'est ainsi que la démographie partage la pauvreté plus généreusement que la richesse et que s'accroissent les inégalités sociales, dans un foisonnement de doctrines les plus alambiquées les unes que les autres n'en tenant aucun compte, alors que le seul combat qui vaille, contre la pauvreté et pour la réduction des inégalités sociales, est d'abord d'ordre dénataliste, avec pour autre conséquence salutaire de soulager la planète de ses premiers prédateurs et de redonner à la société des dimensions qu'exigent sa saine gouvernance
Pourtant les hommes, dans leur immense majorité n'envisagent ce combat que sous forme de luttes plus ou moins violentes contre un ordre qu'ils s'obstinent à méconnaître, voire nier, au motif qu'ils ne sauraient se ranger dans une pyramide, à la manière de n'importe quelle espèce hiérarchisée. Et loin de les appeler à plus de circonspection, leurs guides politiques, religieux, scientifiques, en rajoutent à grand renfort de théories toutes oublieuses de ce qu'est notre condition première. Or à quoi servent les plus brillantes spéculations si elles font l'impasse sur les fondamentaux d'une condition qu'elles se donnent pour objectif de maîtriser ?

* Surpopulation Mondiale – La cause de tous nos maux

vendredi 9 décembre 2016

De l’hérédité sociale



Certains reprochent aux riches d’être gros et gras par l’amaigrissement des pauvres, quand d’autres leur reprochent d’être sveltes quand ce qui distingue les pauvres est leur obésité. Disons plus simplement qu’ils leur reprochent d’être riches, même quand ils n’y sont pour rien ; pas plus en tout cas que ceux qui, étant pauvres, le tiennent avant tout de leurs parents, lesquels ont eu le malheur d’être pauvres avant eux.

C’est en tout cas omettre que pauvreté et richesse existent l’une par l’autre dans une société, représentée par une pyramide sociale peuplée de riches et de pauvres, qui s’y répartissent depuis les plus démunis à sa base jusqu’AU plus riche à son sommet.

Nous savons que si la population de la pyramide sociale est répartie en 3 catégories : riches, classes moyennes et pauvres, face à une échelle de richesse dont le niveau zéro coïncide avec celui de la base de cette pyramide, la population de chacune de ces catégories sociales est respectivement de : 70 % pour les pauvres 24,3 % pour les représentants des classes moyennes 3,7 % pour les riches. Ce qui signifie que sur 100 êtres humains qui naissent (et il s’en ajoute quotidiennement 280 000 à la population mondiale, soit plus de 100 millions chaque année), 70 s’ajoutent aux pauvres, environ 24 aux représentants des classes moyennes et un peu moins de 4 aux riches.

Selon la segmentation adoptée de la pyramide sociale, il naît de 6 à 20 pauvres pour un riche, sachant qu’un pauvre ne peut enfanter que des pauvres, comme un riche enfante des riches (quelle que soit l’évolution de la condition de chacun au cours de son existence). Et les inégalités croissent imperturbablement avec l’enrichissement global de la société depuis qu’elle existe. Ces chiffres sont inéluctables, en dépit de leurs variations circonstancielles, et indiquent clairement que le problème des inégalités sociales et de la pauvreté est avant tout, et incontournablement, d’ordre démographique.

Et pourtant , les plus pauvres ont du mal à le concevoir et sont les plus obstinés à refuser de l’admettre. Or quelle attitude plus insensée de leur part (encouragée par ceux qui compatissent sommairement à leur situation, en y trouvant souvent leur propre compte, ne serait-ce que moralement ou idéologiquement), que celle qui consiste à se plaindre de leur condition, en s’y offrant toujours plus nombreux ! Existe-t-il une meilleure manière de servir les intérêts de ceux par qui ils se plaignent d’être exploités que de se mettre en rangs toujours plus serrés à leur disposition ? À plus forte raison quand la lutte des classes, censée contraindre les riches à cesser cette exploitation, s’est avérée impuissance à changer le cours des choses dans une mesure significative, à en juger par la permanence des revendications des plus défavorisés, depuis que l'homme existe, et l’augmentation incessante de leur nombre.

Ne suffirait-il pas que l’ensemble de la population – donc majoritairement les pauvres – soit moins nombreuse, pour que se réduise la pauvreté, sachant comme dit plus haut, qu’elle est, comme la richesse, relative ?

Dans la structure immuablement pyramidale de notre société, la pauvreté et sa croissance incessante sont d’ordre d’abord démographique, et il est illusoire de compter y remédier par le partage, quels que soient le nombre, la variété, et l’efficacité, des modes de redistribution, contraints comme volontaires que s'efforcent d'inventer philanthropes et autres utopistes.

Le sort des pauvres dépend d’abord d’eux-mêmes. Des pauvres moins nombreux se multiplieraient moins – y compris à égalité de fécondité avec les riches – et pourraient être d’autant moins nécessiteux qu’ils auraient ainsi moins de raisons de chercher à assurer leurs vieux jours par leur descendance ; explication suprême, au demeurant crédible, de l’augmentation de la pauvreté dans le monde. Sans compter les bénéfices, pour tous, d’un retour à une population humaine compatible avec les ressources (mieux partagées) de la planète qui l’abrite.

Notre hérédité n'est pas seulement d'ordre biologique. Si la science permet dorénavant des manipulations pouvant corriger notre héritage génétique ou pour le moins le modifier, il n'en demeure pas moins, probablement pour longtemps encore, que chacun hérite à sa naissance de la condition sociale de ses parents, sans que qui que ce soit n'y puisse rien changer. C'est ainsi que des parents pauvres ne peuvent donner naissance qu'à des pauvres, quelle que soit l'évolution de leur condition par la suite ; et il en est de même pour les riches. Et ce n'est pas le déclassement d'une infime minorité de la population qui puisse altérer la relativité d'un ordre des choses qui doit tout à un mécanisme aussi inconditionnel que naturel. Le dosage incontournable de la population en catégories sociales s'applique au contraire à ces déclassements pour les compenser inéluctablement, selon le principe des vases communicants.

Ignorant une redistribution par l'impôt pouvant atteindre des taux aux allures de véritable spoliation, tout autant que les fondamentaux de la condition humaine, des utopistes sociaux laissant les scientifiques s'occuper de notre génotype, aimeraient rebattre les cartes en abolissant l' héritage matériel, mesure emblématique entre toutes de la lutte des classes, mais c'est sans compter avec la plus puissante des facultés humaines : l'imagination, ni avec cette aspiration qui est, immédiatement après la survie, d'améliorer son sort et celui de sa descendance.

C'est en outre et surtout ignorer une réalité qui régit à tous égards la condition humaine: Si notre promotion sociale résulte d'un progrès qui bénéficie à tous les membres de la société, elle touche chacun selon son positionnement dans l'échelle sociale, tel qu'il en a hérité à sa naissance. Le jeu des circonstances, des talents et des efforts fait le reste pour ce qui est de sa promotion individuelle. Là encore, le nombre et la répartition de la population jouent leur rôle : d'une part l'augmentation du nombre de pauvres peut donner l'impression d'une amélioration de leur condition, précisément du fait que les bénéfices du progrès s'étendent à tous (élévation générale du niveau de vie) et pourtant l'ascenseur social collectif est un leurre. Hormis ce qui peut résulter de notre solidarité, voire de notre charité, à l'égard des nécessiteux, chacun ne peut compter que sur ses propres capacités et efforts pour tenter d'améliorer sa condition, à défaut de pouvoir s'en extraire