« Le revenu de base, encore appelé revenu universel ou allocation universelle, est une somme d'argent versée par une communauté politique à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation ou absence de travail.» Wikipedia
Outre une littérature abondante, de nombreux blogs et sites internet traitent d’un sujet encore chargé d’utopie, et permettent de l'approfondir.
Sans se préoccuper de ce qu'est fondamentalement leur condition, et bien avant que Marx les y aient invités, les hommes ont pratiqué la lutte des classes pour tenter d'améliorer celle des plus défavorisés d'entre eux. Depuis, refusant obstinément cette condition dans ce qu'elle a de plus irrémédiable, ceux qui s'en plaignent et plus encore ceux qui prétendent les secourir, s'épuisent à la manière d'insectes face à la vitre qu'ils ne voient pas, dans l'illusion que l'amélioration du bien-être de l'humanité est le résultat de leur lutte, alors que c'est aux progrès technique et scientifique qu'elle est due. Ce n'est en effet pas un hasard si ces conditions de vie se sont améliorées et continuent de le faire, précisément depuis l'industrialisation des activités humaines, telle que ces progrès l'ont permise – en dépit de la résistance de ceux dont ils menacent souvent les emplois – et que les écarts sociaux et les frustrations qui en résultent pour l'immense majorité des individus continuent de croître, suscitant imperturbablement les mêmes revendications. C'est ainsi que l'être humain ignore obstinément les raisons et la mesure dans lesquelles la recherche d'une amélioration de son sort par les voies qu'il emprunte l'aggrave au contraire toujours plus. L'accroissement incessant des inégalités sociales et de la pauvreté en est la preuve accablante. Il faut rappeler à ce propos, qu'alors que la population humaine est passée de 250 millions d'individus à bientôt 8 milliards, le nombre de pauvres profonds est aujourd'hui de l'ordre de 1 à 2 milliards, soit au minimum 4 fois ce qu'était la population humaine totale – toutes conditions sociales confondues – au début de notre ère, quel que soit le nombre de ceux qui échappent à la pauvreté "ordinaire". Dès lors, se pose la question de savoir comment réduire les inégalités sociales autrement que par la lutte des classes.
Pour y parvenir, la reconnaissance d'au moins trois vérités fondamentales s'impose :
1°Richesse et pauvreté existent l’une par l’autre et quelles soient d'ordre matériel ou immatériel, elles sont des composantes incontournables de la condition humaine, quels que soient les aléas de la naissance et du parcours de chacun durant son existence, de même que les efforts dont il soit capable, concurremment avec ses semblables.
C'est ainsi qu'à l'exception du plus riche de tous – occupant cette position jusqu'à ce qu'un autre prenne sa place – et de ceux qui totalement démunis se situent au niveau zéro de la richesse, chaque être humain est le riche ou le pauvre de plus riche ou de plus pauvre que lui.
2°Fondée sur les inégalités de ceux qui la composent, telles qu'elles résultent de la relativité évoquée au point précédent,la structure de la société des homme est incontournablement pyramidale et les individus s'y répartissent, dans leur interdépendance,selon leur niveau de richesse, non limitativement matérielle il faut le rappeler.
Nota:Les pourcentages indiqués dans les figures illustrant cet article,peuvent varier en fonction de déformations circonstancielles de la pyramide sociale.Pour toutes précisions d'ordre méthodologique, voirhttps://pyramidologiesociale.blogspot.com/2016/11/figures.html
3° Si la richesse n’a pas d’autres limites que l’appétit de ceux qui la convoitent et les ressources dont ils la tirent, la pauvreté en a une, qui est le niveau zéro de la richesse, là où se situent les pauvres profonds et au-dessous duquel nul être humain ne peut descendre. Et c'est là qu'est paradoxalement la solution pour éradiquer la pauvreté profonde. Car si la relativité entre richesse et pauvreté ne peut être abolie, la pauvreté profonde peut être éradiquée, en "isolant"ceux qui en sont frappés du niveau zéro de la richesse, par le revenu universel (RU). Voir. figure ci-après.
Au nom des principe d'égalité et d'universalité, cet "isolant" (montant du RU) doit garantir à tous ses bénéficiaires la satisfaction de leurs besoins vitaux et de leur dignité, sans pour autant en compromettre le financement, ce que permettrait l'affectation à de telles fins des aides existantes qui deviendraient ainsi sans objet.
À condition de ne pas en rester à une mesure d'assistance parmi d'autres, concernant les seuls pauvres, le bénéfice d'un revenu véritablement universel, instauré progressivement partout dans le monde, en tenant compte de la situation de chaque pays pour en contrôler les effets migratoires, ne s'arrêterait pas là et présenterait non limitativement les avantages suivants :
- - Le RU étant suffisant pour vivre décemment en garantissant à chacun la satisfaction de ses besoins vitaux ainsi que l'accès au progrès, ceux qui souhaiteraient bénéficier du superflu seraient libres de travailler pour se le procurer, dans la limite du supportable par l'environnement et ses ressources.
- - Fondé sur le partage d'un temps libre en augmentation plutôt que sur celui d'un travail humain en voie de raréfaction, l'éradication du chômage et de la misère dont il est généralement assorti serait ainsi possible, le risque de manque de main d’œuvre étant par ailleurs progressivement écarté par la robotisation des tâches, dont la généralisation déjà largement engagée pourrait être poussée sans en craindre les effets privatifs d'emplois.
- - Toutes les catégories sociales bénéficiant du RU, riches comme pauvres seraient libres, toujours dans le respect de l'environnement et de ses ressources, de s'enrichir, payant un impôt proportionnel à cet enrichissement, finançant entre autres charges collectives celle du RU.
- - Comme évoqué ci-dessus, le RU aurait pour effet de décourager l'expatriation de tous ceux dont c'est le seul recours, dès lors qu'ils souhaitent accéder à le meilleures conditions d'existence ou plus banalement s'extraire de leur misère profonde.
Mais ainsi instauré, le RU mettrait-il fin à la lutte des classes ? Ne faut-il pas compter avec l'obstination de ceux qui sont davantage intéressés par l'appauvrissement des riches que par l'éradication de la pauvreté profonde ; réaction d'irréductibles frustrés et envieux, à qui il importe davantage d'appauvrir les riches, voire d’œuvrer à leur utopique disparition, que de secourir les pauvres.
Ne faudra-t-il pas en outre penser à ceux dont les pauvres sont la raison d'être et qui seraient ainsi privés d'une cause qui leur est chère ? Qu'ils se rassurent ; si les inégalités devant l'instruction, l'éducation et surtout de la santé, peuvent se réduire par un relèvement du niveau de vie de ceux qui en souffrent – ce que permettrait le RU –, elles présentent des aspects qui échapperont toujours aux mesures les plus efficaces.