mercredi 2 janvier 2013

Taxation à 75% : absurdité fiscale ou démagostupidité ?

La spoliation ne saurait être épargnée aux nantis, puisqu'ils sont réputés l'avoir eux-mêmes exercée pour être ce qu'ils sont. Et s'il est possible de s'enrichir honnêtement, ceux qui se trouvent dans ce cas ont la malchance de dégager cette odeur de soufre qui répugne à certains, au point de vouloir leur mort.


Par bonheur, les caisses de l’État ayant apparemment des vertus purificatrices, il s'agit pour l'heure de prendre l'argent, de gré ou de force, là où il est. Exiger, la contribution des plus riches à l'effort de la nation, proportionnellement à leur fortune, paraît en effet à nos responsables politiques un moyen du redressement qui prime sur les économies qu'ils pourraient faire sur leur propre train de vie.

Mais peut-être importe-t-il de ne pas tuer la poule aux œufs d'or ; d'avoir conscience que trop d'impôt tue l'impôt et qu'à partir d'un certain niveau de prélèvement, le remède est pire que le mal.

Quand la pression fiscale atteint la spoliation pure et simple, l’État ne fait rien d'autre que porter atteinte au droit de propriété de ses citoyens. Il décourage alors l'esprit d'entreprise de ceux qui sont capables d'en faire preuve, privant l'individu du fruit de ses efforts, de ses talents, de ses mérites, de son épargne, au profit de politiciens et de fonctionnaires qui en vivent statutairement ainsi que d'autres qui, séduits par des promesses démagogiques, finissent par tout attendre d'un État distributeur de richesses dont ils n'ont pas à se soucier de l'origine.
La France, plus que toute autre nation peut-être, a connu au cours de son histoire, divers épisodes durant lesquels des pans entiers de sa société, peuplés des individus les plus utiles à son développement, aussi bien intellectuel qu'économique, persécutés pour des raisons notamment politiques et religieuses, l'ont quittée pour aller se réfugier à l'étranger, dans des pays qui ont su profiter de l'aubaine. Qu'il s'agisse de protestants chassés à plusieurs reprises par l'intolérance religieuse, d'aristocrates proscrits par les révolutions, d'entrepreneurs poussés administrativement ou fiscalement à l'exil, le plus souvent au nom d'un protectionnisme aveugle, ils sont l'exemple dont il serait spécialement bon de se souvenir par les temps qui courent.

Les responsables de ces saignées imposées au pays, ont négligé et continuent d'ignorer, que la richesse d'une société profite à tous ses membres et qu'y porter atteinte a pour conséquence un appauvrissement généralisé. La structure de toute société est incontournablement pyramidale, quel qu'en soit le régime politique. Il existe des riches sous tous les pouvoirs, le désir de le devenir relevant d'une volonté strictement individuelle qu'il faut se garder de décourager, sauf à se condamner à une paupérisation généralisée, au détriment premier des classes les plus défavorisées, qu'ils aident à vivre, que certains de ses représentants l'admettent ou non. Le pire égalitarisme ne saurait priver ceux qui en ont véritablement envie de devenir riches et de s'y appliquer en toutes circonstances, la première condition de leur réussite étant précisément de le vouloir, quelles que soient les difficultés leur étant opposées. Au-delà de la satisfaction de leurs besoins fondamentaux, tous les individus ne sont pas sujets au désir de s'enrichir, mais la réussite de ceux qui en ont envie profite à tous, et que ce soit à eux-mêmes en premier lieu ne saurait leur être reproché.

Or, la simple observation met clairement en évidence que l’écrêtement de la pyramide sociale, tel qu'il résulte de la redistribution forcée des richesses situées à son sommet, n'a pas les effets escomptés bien au contraire. Si, comme représenté dans la figure publiée par ailleurs, l'augmentation de sa richesse étire la pyramide vers le haut, lorsque cette même richesse décroît la pyramide se tasse et sa base s'étend proportionnellement à cette réduction en hauteur. À noter qu'une telle observation – qui vaut à population constante –, est aggravée en cas d'augmentation de la population, la base de la pyramide accueillant naturellement et mathématiquement la plus grande part de cette population.

Changent par contre les écarts de richesse, les plus riches s'éloignant des plus pauvres ou s'en rapprochant suivant le cas. Les écarts s'étirent dans le cas de la pyramide "riche", et il s'ensuit un enrichissement à tous les niveaux. Les écarts se tassent dans le cas contraire, le sommet de la pyramide se rapprochant de sa base, et la richesse est proportionnellement réduite à tous les niveaux. En d'autres termes, l'accroissement de richesse profite à tous et sa réduction a l'effet inverse. Plus les riches sont riches moins les pauvres sont pauvres, à l'exception de ceux que le sort condamne à vivre au niveau zéro de la pyramide sociale donc de la richesse.

La simple boucle formée par un fil de quelques dizaines de cm dont les extrémités ont été nouées permet d'en faire la démonstration. Il suffit de fixer trois épingles au mur, dont l'une figure le sommet d'un triangle isocèle et les deux autres sa base, de telle sorte que la boucle de fil tendue autour des épingles représente le périmètre d'un triangle figurant lui -même une pyramide en coupe. Il suffit de déplacer les deux épingles déterminant la base de ce triangle pour constater qu'à aire constante, donc à volume constant pour la pyramide représentée en coupe, plus cette base est réduite plus le sommet est élevé, et inversement. Sans omettre que la variation de la base de la pyramide est le carré de celle observée pour le triangle.

Pour les irréductibles qui voudraient obstinément s'en tenir à l'élimination du sommet de la pyramide, ce à quoi conduit, – par évasion fiscale – une surtaxation des revenus les plus élevés, il leur suffit de sectionner la partie du fil qui en délimite le sommet. Ce fil une fois renoué et l'épingle la plus haute ayant été abaissée pour tenir compte de la réduction par le haut de la population totale inscrite dans la nouvelle pyramide, la forme de cette dernière n'aura rien perdu de son caractère incontournable. Sectionné, son sommet se reforme naturellement, les plus fortunés des riches ayant survécu à l'opération en forment toujours le sommet. Cette aptitude, généralement réservée au Phénix, n'est pas sans ajouter au caractère, jugé détestable par certains, de la pyramide sociale.

Il faut en retenir que quel que soit l’État dont elle peut schématiser la structure sociale, la pyramide est plus ou moins élancée ou "riche", selon que son économie est plus ou moins développée et florissante ; qu'elle est en développement, qu'elle stagne ou est en récession. Le PNB national et individuel en témoignent mais rien ne change structurellement et les pyramides sociales nationales, comme la mondiale dans laquelle elles s'inscrivent, continuent imperturbablement de présenter l'empilement de leurs niveaux de richesse et leurs écarts, d'autant plus grands qu'elles sont élevées, d'autant plus réduits qu'elles se tassent. Et alors que les hommes s'affrontent pour savoir laquelle des deux solutions est la plus équitable, le compteur démographique continue de tourner et le nombre de pauvres croît dans des proportions sans cesse plus préoccupantes.

Ceux qui, à tort ou à raison, préconisent la décroissance ou simplement une croissance zéro, seraient bien avisés de réfléchir et préciser que ce sont les plus malheureux d'entre nous qui seront les premiers à en faire les frais, selon le mécanisme ainsi décrit.

Pour tenter d'aller plus loin dans la réflexion, nous pouvons rapporter la pyramide sociale correspondant à la population terrestre supposée au début de notre ère, à celle que permettent d'imaginer la situation et les chiffres en vigueur 2000 ans plus tard. C'est l'objet d'un autre schéma. Outre leur taille, ces pyramides se différencient par leur élancement, car s'il est certain que la pyramide sociale mondiale à l'époque du Christ était moins volumineuse, puisque constituée d'un 28ème de la population actuelle, il est fortement probable qu'elle était aussi plus plate, ne serait-ce qu'en raison de niveaux de vie n'ayant pas encore été améliorés, ni surtout différenciés, par le progrès et plus précisément par la révolution industrielle et ses suites, qui ont touché la plupart des nations. Accessoirement, pour les mêmes raisons, l'inexistence sociale a probablement de nos jours une signification qu'elle n'avait pas il y a vingt siècles, le progrès matériel en ayant été porteur pour l'essentiel. C'est lui en effet, et surtout le mauvais partage des richesses dont il est assorti, qui distendent les écarts entre les habitants de la planète, dans une pyramide nettement plus riche.

Il résulte en tout cas de ce qui précède au moins une autre question : mis à part l'objectif idéaliste et inatteignable d'une éradication de la pauvreté, qui rappelons-le ne peut disparaître en raison de son caractère relatif, pourquoi la pauvreté extrême survit-elle ? Par l'effet de quelle résistance ? pourquoi au XXIe siècle, près de 200 ans après la révolution industrielle et les progrès matériels qu'elle a permis d'accomplir en tous les endroits de la planète ; quand la mondialisation est gage de la plus large diffusion en tout, existe-t-il encore, vivant en marge de ceux qui en bénéficient dans une mesure il est vrai très variable, des êtres humains frappés de pauvreté absolue, jusqu'à être dépourvus d'existence sociale ?
La comparaison des deux pyramides sociales appliquées à la population mondiale, à deux millénaires de distance, permet d'observer que si les proportions de riches et de pauvres n'ont pas variées, à critères de segmentation inchangés, le nombre de pauvres a augmenté dans une mesure nettement plus forte que celui des riches, du simple fait que la base de la pyramide est naturellement et irrémédiablement plus peuplée que son sommet. L'enrichissement général de la société a profité néanmoins aux trois segments de la pyramide, au profit relatif de la pauvreté, comme en témoigne le niveau atteint par toutes les couches de son segment, à l'exception du niveau zéro. Ce constat est capital en cela qu'il dément l'idée aussi dogmatique que simpliste selon laquelle l'augmentation de richesse due au travail de tous serait en totalité confisquée par les riches, les pauvres ne faisant que participer à sa création sans en tirer le moindre bénéfice.

C'est donc une vision qui mériterait d'être approfondie, plutôt que de s'obstiner à la nier ou à vouloir renverser une pyramide sociale inamovible. Cet aspect de l'évolution du rapport entre riches et pauvres au cours du temps semblant peu perçue, ne pourra bien entendu être accepté sans réticence par tous ceux qui refusent de considérer la société autrement qu'à la manière dont la présentent les croyances et dogmes les plus répandus, tant philosophiques que politiques ou religieux. Il s'agit en effet d'admettre la pyramide sociale pour ce qu'elle est fondamentalement, richesse et pauvreté ayant été de tous temps condamnées à y cohabiter dans leur relativité, et de comprendre ainsi les conditions dans lesquelles peuvent être réellement et durablement réduits des écarts, plutôt que de lutter aveuglément pour une utopie.

Comment ne pas considérer en effet, comme nous l'enseigne l'histoire, qu'une révolution chasse l'autre ... jusqu'à la suivante. La société des hommes est, a toujours été et sera jusqu'à sa fin, irrévocablement faite d'inégalités. L'exception y domine la règle, l'élite la masse, le pouvoir le peuple, la force la faiblesse, l'intelligence la sottise, le savoir l'ignorance, la richesse la pauvreté etc. dans tous leurs aspects. Et le nombre n'arrange rien. Tout au plus un partage toujours aussi difficile à arracher à l'égoïsme humain, parvient-il parfois à faire passagèrement illusion. Mais quand bien même un magicien parviendrait à instaurer ce partage, la marée humaine viendrait aussitôt en noyer les résultats sous son flot incessant et son poids. La démographie ne cesse en effet d'alimenter la pyramide sociale en pauvres proportionnellement de plus en plus nombreux, en évacuant inexorablement vers l'inexistence sociale ses membres les plus déshérités, sans omettre la manipulation d'indices et autres indicateurs permettant d'ajuster le nombre de pauvres aux nécessités politiciennes du moment.

En même temps, du fait du progrès et de l'accroissement de la richesse globale de la société, l'écart entre les les plus riches et les plus pauvres croît dans l'exacte mesure de cette richesse, laquelle est au demeurant autant due au désir, voire à la cupidité, manifestés par tous les représentants de l'espèce humaine qu'à l'insatiabilité des seuls riches, à l'exception des plus pauvres d'entre les pauvres, trop occupés par leur lutte pour ne pas sombrer dans l'exclusion sociale. Et là encore faut-il ne pas confondre misère profonde avec pauvreté et pauvreté avec inconfort.

À défaut de cette prise de conscience – en réalité peu probable tant sont profondément ancrées nos peurs et les croyances derrière lesquelles nous nous abritons –, notre société est promise à une structure toujours pyramidale mais semblable à celles des fourmis ou des abeilles, tellement plate que les écarts de richesse y sont quasiment nuls. N'est-ce pas l'idéal de tous ceux qui, portés d'eux-mêmes ou démagogiquement poussés à oublier un sort qu'aggrave chaque jour le nombre, pensent qu'il suffit de l'égalitarisme pour atteindre à la justice et au bonheur ?

Ils ignorent ou négligent le fait que la vie est faite d'épreuves – bien inégalement réparties il est vrai –, et que son intérêt réside précisément, quels que soient le sort dont nous a doté notre naissance et les aléas d'un partage réalisé de gré ou de force, dans nos efforts pour les vaincre par nous-mêmes.

mardi 1 janvier 2013

Schéma - Pyramides sociales "riche" et "pauvre


vendredi 14 décembre 2012

Pyramide sociale, fin du monde et meilleurs vœux

La fin du monde est pour demain ! Fin du monde ou fin de l'humanité ? Dans un cas comme dans l'autre, deux choses sont sûres : l'évènement passerait inaperçu à l'échelle de l'univers et, qu'il s'agisse de la seule espèce humaine ou de son habitat, cette fin est dans l'ordre des choses. Tout ne naît-il pas pour mourir un jour.?
Pour en rester à l'homme, puisqu'au fond c'est bien la seule chose qui l'intéresse, avec stupidité à en juger par l'état dans lequel il a mis et continue sans vergogne de mettre la planète qui l'abrite, il se pourrait bien que cette fin soit proche. Peut-être s'agira-t-il d'une fin n'ayant rien à voir avec l'un de ces films prétentieux qui voudraient nous en donner une idée apocalyptique. Certes les flammes, l'eau et toutes les forces de la nature (peut-être vengeresse) y prendront part, ce dont nous avons un avant-goût par les catastrophes dont des moyens d'information toujours plus performants nous livrent régulièrement les images, mais les préparatifs d'un autre type de séisme, plus pernicieux et auquel l'homme est plus intimement lié, sont en voie d'achèvement. Il se pourrait bien que la fin de l'année qui s'achève, peut-être même plus précisément le 21 décembre, soit le moment où se mettra en marche le mécanisme de notre anéantissement. Tout est en place, à l'issue d'une longue préparation qui est allée en s'accélérant au cours des deux derniers millénaires, avec l'aide des sciences et du progrès. Le simple franchissement d'un point de non retour pourrait alors être daté comme sonnant notre fin.
Ceux qui avaient prévu l'évènement pour l'an 2 000 ne se seraient trompés que d'une douzaine d'années, ce qui est bien peu de chose avouons-le. Et si les Mayas sont eux aussi dans l'erreur, accordons leur le handicap de moyens de calcul moins sophistiqués que les nôtres. Ils ont pu néanmoins être capables d'évaluer, en simples observateurs méticuleux de leurs propres mœurs – qu'ils considéraient peut-être comme celles partout en vigueur – ce à quoi elles conduiraient ? Quant à la forme que devrait prendre leur prédiction, qu'ils aient vu les hommes promis à leur fin dans des délais déterminés est une chose, que cette fin doive être collective, subite et violente, ou précédée d'une agonie plus ou moins longue en est une autre qui pouvait ne pas les préoccuper. Seul le résultat pouvait les intéresser, qui dans les deux cas serait le même : la fin de l'humanité.
N'est-il pas dès lors permis d'imaginer – d'autant plus que cette structure leur était familière – qu'ils surent entrevoir dans un lointain futur, la pyramide sociale, sa base hypertrophiée par le nombre, fissurée, gangrenée par les inégalités de toutes sortes qui ne pouvaient aller qu'en s'aggravant, exploser et s'écrouler sous son propre poids, avec des soubresauts plus ou moins violents, pour parvenir enfin à cette égalité à laquelle ils ne semblent cependant pas avoir cru, par laquelle tous les hommes se situent enfin au même niveau, celui auquel ils se rejoignent infailliblement au moment de leur mort.
À en croire Pareto, 5 milliards et demi d'hommes peuplant la base de la pyramide sociale, font de nos jours le bonheur du milliard et demi logeant au-dessus d'eux, selon un mécanisme naturel, incontournable et vieux comme le monde, ce que les Mayas ont par conséquent pu concevoir, par la simple observation de leur propre société. Ils ont pu de même se livrer à un calcul parfaitement à leur portée, leur faisant prévoir qu'à proportions inchangées, le temps où la population des hommes croîtrait, comme c'est le cas de nos jours, au rythme quotidien de 250 000 individus, l'explosion générale deviendrait inévitable.
L'heure n'en a-t-elle pas sonnée ou n'est-elle pas sur le point de le faire ?
Trop peu scientifique pour être simplement lisible ! diront les uns. C'est omettre que l'intuition – jointe à des facultés d'observation perdues depuis – est ce qui a nécessairement tenu lieu de sciences aux premiers penseurs, qu'ils aient été précolombiens ou autres. C'est surtout se satisfaire de contorsions intellectuelles dont la vanité est pourtant attestée par l'état de la société aujourd'hui, le progrès matériel étant loin de faire le compte.
Excès de pessimisme ! diront les autres. Mais qu'y-a-t-il de pessimiste dans le fait de considérer que 7 milliards d'êtres humains, auxquels s'en ajoutent quotidiennement 250 000, constituent un poids trop lourd pour la planète et mènent à la catastrophe écolo-sociale ? Ne s'agit-il pas plutôt d'anticipation par réalisme et bon sens ?
Ceci dit, rien ne presse. Une minorité d'hommes a encore de beaux jours à vivre. Quant à la grande majorité des autres, il lui reste à patienter dans la résignation ou à mener ses habituelles révolutions, lesquelles n'ont jamais rien changé au grand ordre naturel des choses.
N'en déplaise aux catastrophistes, aux amoureux de grands spectacles et d'effets spéciaux, soyons heureux. Nous pourrons encore échanger nos vœux d'heureuse année nouvelle pour 2013.

lundi 19 novembre 2012

L'ascenseur-descenseur social


« Le monde ne vaut que par ses extrêmes et ne vit que par ses moyens »
Paul Valéry

Voir schémas :

Pyramide "riche"
Richesse et pauvreté "verticales"
Écarts amplifiées
Misère circonscrite
Plus de riches
Moins de pauvres "profonds"
L'ascenseur social fonctionne

Pyramide "pauvre"
Richesse et pauvreté "transversales"
Écarts réduits
Moins de riches
Misère plus diffuse
Des pauvres "profonds" plus nombreux
Le "descenseur" social est en service

Il serait curieux de pousser le raisonnement pour obtenir des pyramides différenciées à l'extrême, au point que la pyramide pauvre soit tellement plate que l'ascenseur-descenseur n'y soit plus d'aucune utilité – rêve des égalitaristes–, ou qu'au contraire, l'apex en soit si élevé que pas plus l'appétit que la capacité des hommes ne puissent suffire à l'atteindre. Quel mathématicien se livrera à une telle modélisation ?

Évoquées par ailleurs, les conséquences des variations de la richesse collective et de la croissance démographique sur la pauvreté et le nombre de pauvres, sont ici revisitées en relation avec la notion d'ascenseur social. Il y apparaît que la fonction de ce mécanisme s'inverse et qu'il se transforme en "descenseur" lorsque au lieu de croître, la richesse collective diminue, avec pour effet majeur la réduction des écarts des inégalités sociales, la pyramide conservant aussi implacablement que logiquement sa structure en toutes circonstances.

Toute poussée démographique s'imputant majoritairement aux couches inférieures de la pyramide, par simple proportionnalité, ce sont celles-ci qui ont le plus à souffrir des pannes d'ascenseur social lorsqu'elles se produisent. Et lorsqu'il se transforme en descenseur, sous l'effet d'une paupérisation généralisée de la société, c'est cette même base qui doit accueillir les victimes des déclassements survenant dans les couches moyennes et supérieures.
Sans omettre les effets de ces déclassements infligés particulièrement aux couches médianes (classe moyenne), du simple fait de leur situation intermédiaire. Elles subissent en effet le double impact des déclassements s'opérant aux étages supérieurs et de ceux dont elle est elle-même directement victime.

Compte tenu de ce risque permanent de blocage et d'inversion de l'ascenseur social aggravé par la surpopulation et le poids écologique qui en résulte, il est clair qu'à défaut d'éradication des inégalités, la gestion la moins mauvaise de celles-ci, dans l'intérêt de tous, repose sur l'acceptation et le développement d'une structure sociale médiane, combinant une démographie contrôlée, un niveau de richesse limité, et la tolérance alliée à la solidarité ; sachant qu'à plus de riches moins de pauvres et à  moins de riches davantage de pauvres.

Schéma - L'ascenseur-descenseur social


Le livre La pyramide sociale - Monstrueux défi