vendredi 1 mars 2019

Revenu universel et lutte des classes


« Le revenu de base, encore appelé revenu universel ou allocation universelle, est une somme d'argent versée par une communauté politique à tous ses membres, sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation ou absence de travail.» Wikipedia
Outre une littérature abondante, de nombreux blogs et sites internet traitent d’un sujet encore chargé d’utopie, et permettent de l'approfondir.


Sans se préoccuper de ce qu'est fondamentalement leur condition, et bien avant que Marx les y aient invités, les hommes ont pratiqué la lutte des classes pour tenter d'améliorer celle des plus défavorisés d'entre eux. Depuis, refusant obstinément cette condition dans ce qu'elle a de plus irrémédiable, ceux qui s'en plaignent et plus encore ceux qui prétendent les secourir, s'épuisent à la manière d'insectes face à la vitre qu'ils ne voient pas, dans l'illusion que l'amélioration du bien-être de l'humanité est le résultat de leur lutte, alors que c'est aux progrès technique et scientifique qu'elle est due. Ce n'est en effet pas un hasard si ces conditions de vie se sont améliorées et continuent de le faire, précisément depuis l'industrialisation des activités humaines, telle que ces progrès l'ont permise – en dépit de la résistance de ceux dont ils menacent souvent les emplois – et que les écarts sociaux et les frustrations qui en résultent pour l'immense majorité des individus continuent de croître, suscitant imperturbablement les mêmes revendications. C'est ainsi que l'être humain ignore obstinément les raisons et la mesure dans lesquelles la recherche d'une amélioration de son sort par les voies qu'il emprunte l'aggrave au contraire toujours plus. L'accroissement incessant des inégalités sociales et de la pauvreté en est la preuve accablante. Il faut rappeler à ce propos, qu'alors que la population humaine est passée de 250 millions d'individus à bientôt 8 milliards, le nombre de pauvres profonds est aujourd'hui de l'ordre de 1 à 2 milliards, soit au minimum 4 fois ce qu'était la population humaine totale – toutes conditions sociales confondues – au début de notre ère, quel que soit le nombre de ceux qui échappent à la pauvreté "ordinaire". Dès lors, se pose la question de savoir comment réduire les inégalités sociales autrement que par la lutte des classes.


Pour y parvenir, la reconnaissance d'au moins trois vérités fondamentales s'impose :

Richesse et pauvreté existent l’une par l’autre et quelles soient d'ordre matériel ou immatériel, elles sont des composantes incontournables de la condition humaine, quels que soient les aléas de la naissance et du parcours de chacun durant son existence, de même que les efforts dont il soit capable, concurremment avec ses semblables.
C'est ainsi qu'à l'exception du plus riche de tous – occupant cette position jusqu'à ce qu'un autre prenne sa place – et de ceux qui totalement démunis se situent au niveau zéro de la richesse, chaque être humain est le riche ou le pauvre de plus riche ou de plus pauvre que lui.

Fondée sur les inégalités de ceux qui la composent, telles qu'elles résultent de la relativité évoquée au point précédent,la structure de la société des homme est incontournablement pyramidale et les individus s'y répartissent, dans leur interdépendance,selon leur niveau de richesse, non limitativement matérielle il faut le rappeler.
Nota:Les pourcentages indiqués dans les figures illustrant cet article,peuvent varier en fonction de déformations circonstancielles de la pyramide sociale.Pour toutes précisions d'ordre méthodologique, voirhttps://pyramidologiesociale.blogspot.com/2016/11/figures.html

3° Si la richesse n’a pas d’autres limites que l’appétit de ceux qui la convoitent et les ressources dont ils la tirent, la pauvreté en a une, qui est le niveau zéro de la richesse, là où se situent les pauvres profonds et au-dessous duquel nul être humain ne peut descendre. Et c'est là qu'est paradoxalement la solution pour éradiquer la pauvreté profonde. Car si la relativité entre richesse et pauvreté ne peut être abolie, la pauvreté profonde peut être éradiquée, en "isolant"ceux qui en sont frappés du niveau zéro de la richesse, par le revenu universel (RU). Voir. figure ci-après.

Au nom des principe d'égalité et d'universalité, cet "isolant" (montant du RU) doit garantir à tous ses bénéficiaires la satisfaction de leurs besoins vitaux et de leur dignité, sans pour autant en compromettre le financement, ce que permettrait l'affectation à de telles fins des aides existantes qui deviendraient ainsi sans objet.


À condition de ne pas en rester à une mesure d'assistance parmi d'autres, concernant les seuls pauvres, le bénéfice d'un revenu véritablement universel, instauré progressivement partout dans le monde, en tenant compte de la situation de chaque pays pour en contrôler les effets migratoires, ne s'arrêterait pas là et présenterait non limitativement les avantages suivants :
  • - Le RU étant suffisant pour vivre décemment en garantissant à chacun la satisfaction de ses besoins vitaux ainsi que l'accès au progrès, ceux qui souhaiteraient bénéficier du superflu seraient libres de travailler pour se le procurer, dans la limite du supportable par l'environnement et ses ressources.
  • - Fondé sur le partage d'un temps libre en augmentation plutôt que sur celui d'un travail humain en voie de raréfaction, l'éradication du chômage et de la misère dont il est généralement assorti serait ainsi possible, le risque de manque de main d’œuvre étant par ailleurs progressivement écarté par la robotisation des tâches, dont la généralisation déjà largement engagée pourrait être poussée sans en craindre les effets privatifs d'emplois.
  • - Toutes les catégories sociales bénéficiant du RU, riches comme pauvres seraient libres, toujours dans le respect de l'environnement et de ses ressources, de s'enrichir, payant un impôt proportionnel à cet enrichissement, finançant entre autres charges collectives celle du RU.
  • - Comme évoqué ci-dessus, le RU aurait pour effet de décourager l'expatriation de tous ceux dont c'est le seul recours, dès lors qu'ils souhaitent accéder à le meilleures conditions d'existence ou plus banalement s'extraire de leur misère profonde.

Mais ainsi instauré, le RU mettrait-il fin à la lutte des classes ? Ne faut-il pas compter avec l'obstination de ceux qui sont davantage intéressés par l'appauvrissement des riches que par l'éradication de la pauvreté profonde ; réaction d'irréductibles frustrés et envieux, à qui il importe davantage d'appauvrir les riches, voire d’œuvrer à leur utopique disparition, que de secourir les pauvres.

Ne faudra-t-il pas en outre penser à ceux dont les pauvres sont la raison d'être et qui seraient ainsi privés d'une cause qui leur est chère ? Qu'ils se rassurent ; si les inégalités devant l'instruction, l'éducation et surtout de la santé, peuvent se réduire par un relèvement du niveau de vie de ceux qui en souffrent – ce que permettrait le RU –, elles présentent des aspects qui échapperont toujours aux mesures les plus efficaces.

vendredi 8 février 2019

Favoriser la stabilisation de la population pour les générations futures


Encore un article emprunté à https://www.populationmedia.org/


3 février 2019
Note du rédacteur: Ce commentaire est de James S. Andrews, herpétologiste / biologiste de la faune, président du groupe consultatif scientifique sur les reptiles et les amphibiens du Vermont Endangered Species Committee, coordonnateur du projet Vermont Reptile and Amphibian Atlas et chercheur et enseignant associé aux forêts familiales du Vermont à Bristol. Il enseigne également l'herpétologie et l'ornithologie sur le terrain à l'Université du Vermont, est l'un des membres fondateurs de la Salisbury Conservation Commission et est l'organisateur du compte des oiseaux de Noël de Middlebury. De plus, il collabore avec la Vermont Agency of Transportation pour aider à minimiser les impacts de l’infrastructure de transport et du trafic sur la faune.

Lesrécentes déclarations du gouverneur Phil Scott sur son désir d'attirer davantage de personnes dans le Vermont afin de stimuler notre économie sont décevantes. Nous devons maintenant réaliser qu’un modèle économique qui repose sur une croissance continue des populations et sur l’augmentation de leur utilisation des ressources naturelles qui en résulte est insoutenable. Les gens continueront d'émigrer au Vermont depuis d'autres États et aux États-Unis depuis d'autres pays. C'est très bien. Nous devrons nous adapter à cela. Cependant, nous ne devrions pas inviter des personnes ici ou dépenser de l'argent pour les faire venir sur la base d'un modèle économique obsolète et non durable. Nous devrions embrasser et célébrer la stabilisation de la population en cours.

La plupart des pays développés ont connu une baisse de leur taux de natalité. Il faut que cela se produise pour que notre planète survive, et il est préférable que cela se produise plus tôt que plus tard. La stabilisation de la population mondiale est nécessaire pour la disponibilité à long terme d’eau propre, d’air pur, de nourriture adéquate, de ressources forestières adéquates, de possibilités de loisirs de plein air de qualité, de réduire notre empreinte carbone et de réduire au minimum les surfaces imperméables tout en maintenant les populations d'animaux sauvages et les écosystèmes sains et nous dépendons. La stabilisation de la population mondiale ne nécessite pas d’action radicale telle que la limitation légale de la taille de la famille. C'est ce qui se passe ici et il est possible de le faire ailleurs simplement grâce à l'éducation et au transfert des ressources de base nécessaires vers les régions de la planète qui en ont le plus besoin.

J'ai souvent entendu l'argument selon lequel l'augmentation de la population d'une ville augmenterait l'assiette fiscale et réduirait les impôts fonciers. J'avais des doutes que c'était vrai. Un jour, j'ai demandé à un membre du personnel de notre commission de planification régionale du comté d'Addison de calculer le taux d'imposition foncière des villes du comté d'Addison par rapport à la population de ces villes. Les taux d'imposition n'étaient pas plus bas pour les villes plus peuplées. En fait, ils étaient légèrement plus élevés. La raison en est que, à mesure que les villes se développent, les coûts pour les personnes supplémentaires augmentent. Ces coûts incluent plus de dépenses routières, plus d'égouts et de conduites d'eau, plus de lignes électriques, plus de besoins en matière de santé, plus d'incendies, plus de contrôle, plus de pollution, plus d'enseignants et plus de responsables municipaux, pour ne citer que quelques exemples. Tous ces services nécessitent des fonds supplémentaires. Il est vrai que les villes plus peuplées collectent et dépensent plus d’argent et que certains types d’entreprises peuvent réduire les impôts. Mais davantage de personnes ne signifie pas une réduction des taxes foncières et les sommes supplémentaires collectées ne compenseront que partiellement les coûts supplémentaires liés à l’augmentation du nombre de personnes.

Ce type de croissance se fait au détriment des ressources de notre planète, de notre qualité de vie, de la santé de nos écosystèmes vitaux et de nos enfants. Cela va également à l'encontre ou annule complètement tout gain que nous pourrions espérer réaliser avec la réduction de notre empreinte carbone, la lutte contre la pollution, la satisfaction des besoins en matière de santé, la réduction de la perte et de la fragmentation de l'habitat, la satisfaction de nos besoins énergétiques et le maintien d'écosystèmes sains qui soutiennent la vie.

Le Vermont a ici une opportunité de montrer au monde comment maintenir une économie saine avec une population stable. Il faudra un certain ajustement créatif des modèles économiques traditionnels à divers niveaux, mais il faut le faire, et nous nous sommes présentés avec une opportunité merveilleuse et nécessaire que nous devrions saluer. Un logement abordable, de bonnes conditions de travail et des salaires décents sont certes des objectifs louables pour les personnes déjà présentes et pour ceux qui décideront de migrer ici, mais la réalisation de ces objectifs ne devrait pas être le résultat d'un modèle de croissance perpétuelle obsolète et insoutenable. Montrons au monde que nous comprenons ce que la durabilité est et comment faire les ajustements nécessaires tout en maintenant une économie en bonne santé qui ne nécessite pas une croissance perpétuelle de notre population ou notre utilisation des ressources. Notre objectif principal devrait être de laisser une planète en bonne santé à nos petits-enfants. La croissance démographique continue et l'utilisation croissante des ressources naturelles ne nous permettront pas d'atteindre cet objectif.

vendredi 25 janvier 2019

Changer les normes sociales et les comportements pour le bien de la planète et des hommes


Changer les normes sociales et les comportements

pour le bien de la planète et des hommes



Article d'actualité, fort bien documenté, emprunté à Population Media Center
Auteur :Patrícia Dérer- 24 janvier 2019

«Ce n’est qu’un flocon de neige dans l’avalanche, une goutte dans l’océan», a-t-on encore dit de cet argument ,dans le cadre de la lutte contre les défis mondiaux par des actions individuelles. Et pourtant, des milliers de militants écologistes travaillent pour changer nos normes sociales et nos comportements individuels avec des campagnes visant à créer un monde meilleur. Et ils ont raison de le faire. Leurs tentatives consistent notamment à modifier les modes de consommation pour s'éloigner de la viande et des antibiotiques, refuser les emballages en plastique, promouvoir un comportement de transport sans ressources fossiles, etc.
Les récents succès rapides du mouvement #MeToo, la montée des régimes végétaliens, le changement rapide de l’élimination des plastiques à usage unique, nous permettent d’espérer que des changements positifs d’attitudes se répandront rapidement.

Dans un article récent de "Science" , Centola et ses collègues montrent de manière expérimentale que convaincre seulement un quart du groupe peut déclencher un effet domino persuasif et modifier le comportement de tout le groupe1. Ce résultat prometteur découle de la notion même de normes sociales en tant que modèles de comportement qui s’imposent de manière autonome au sein d’un groupe: tout le monde se conforme, tout le monde doit se conformer et tout le monde veut se conformer, alors que tous les autres doivent se conformer2. Il existe cependant des points de basculement, dans lesquels une minorité suffisamment importante - la masse critique - peut changer brusquement la norme sociétale de l'ensemble du groupe, notamment en combinaison avec les bonnes politiques de motivation3 .

Les possibilités et les limites des changements de normes sociales en tant que moyen de résoudre des problèmes à grande échelle ne sont pas encore bien comprises et il n'est pas facile de déterminer si des schémas de comportements préjudiciables à l'environnement peuvent être brisés de façon permanente par des normes sociales modifiées. Par exemple, dans quelle mesure les normes peuvent-elles être modifiées dans différents contextes culturels (par exemple, dans des sociétés laïques et dans des sociétés fortement religieuses)? Pourtant, les normes de fécondité modifiées et en évolution constante et le ralentissement connexe de la croissance démographique dans de nombreux payssont loin d'être la règle commune, mais ils sontun excellent exemple de la manière dont la modification des normes sociales contribue à relever les défis environnementaux et sociaux à grande échelle. En parallèle, à petite échelle, un nombre réduit de naissances espacées peut entraîner des avantages personnels en termes de santé et de bien-être pour la famille. Ainsi, la poursuite du déclin de la fécondité accélérée par les programmes de planification familiale qui incluent des changements actifs des normes sociales est souhaitable. En revanche, il est avéré qu'une fécondité élevée et la croissance démographique associée sont préjudiciables, en particulier dans le contexte du changement climatique.

Traditionnellement, la plupart des sociétés ont des normes qui influencent ou régulent la fertilité. Celles-ci comprennent non seulement le nombre idéal d'enfants, mais aussi l'âge normal du mariage, le statut des femmes dans la famille et la société et l'acceptation d'une forme d'utilisation de la contraception. S'agissant de ces dernières, contrairement à la croyance répandue, dans 52 pays en développement, les besoins non satisfaits en matière de contraception ne sont pas principalement attribués au manque d'accès. Les preuves suggèrent plutôt que les normes sociales en vigueur, les obstacles informationnels et socioculturels sont les causes principales telles que la désinformation, les fausses croyances et les mythes& 5 .
RPM raisons de ne pas utiliser de contraceptifs
Remarque: La valeur de chaque barre est une moyenne non pondérée des réponses dans 52 pays. 
* le répondant a déclaré un sous-fonds ou une inféconde
** Comprend une petite proportion de femmes citant des inconvénients liés à l' utilisation de la méthode. Source: (Population Media Center 2018), données basées sur (Sedgh at al. 2016)

L'autre question est de savoir s'il existe même une demande de contraception. Les preuves montrent que dans de nombreux pays en développement d'Afrique, le principal facteur de non-utilisation de la contraception et de fécondité élevée est la norme sociale liée à la taille de la famille souhaitée, qui peut même dépasser le taux de fécondité total réel. En moyenne, en Afrique occidentale et centrale, la taille de la famille souhaitée est supérieure de 0,6 enfant à l'ISF réel, ce qui peut déjà être très élevé (comparez l'idéal du Niger de 9,5 à l'effectif réel de 7 enfants par femme 6 ) .

EDS = Enquêtes démographiques et sanitaires. Source de données: (Sedgh et al.2016)


Globalement, il est important d'assurer l'accès à une planification familiale sûre et bon marché partout dans le monde, mais de nombreux pays ont un besoin urgent de modifier les normes traditionnelles influençant la fécondité, établies depuis longtemps et largement pratiquées. Heureusement, des outils efficaces sont utilisés avec beaucoup de succès.

Jetons un coup d'œil à l'organisation qui a le plus de succès et qui influe sur les normes en matière de fertilité, d'égalité des sexes, de santé reproductive et de protection de l'environnement. Le Population Media Center élabore des normes sociales et sensibilise les visiteurs tout en les divertissant. Depuis cette initiative atouché plus de 500 millions de personnes dans plus de 50 pays. PMCdiffuse des feuilletons télévisés et des séries radiophoniques dans plus de 20 langues à l'aide de la technique Sabido 7. Miguel Sabido a été l’un des pionniers dans l’utilisation de la télénouvellepour lutter contre des problèmes sociaux tels que l’analphabétisme, les grossesses précoces et le nombre élevé de grossesses non désirées au cours des années 1970 au Mexique. PMC suit cette méthode bien documentée basée sur plusieurs théories psychologiques et psychosociales, en créant des spectacles inspirants qui encouragent le public à apprendre les comportements positifs et à éviter les comportements oppressifs en développant des liens affectifs avec des personnages fictifs.

La théorie du changement du Population Media Center.

Les émissions suivent un processus du parcours du héros basé sur des problèmes, avec des caractères supplémentaires spécifiques qui permettent de modéliser différents perspectives, actions et conséquences. Par conséquent, la désinformation populaire, les rumeurs et les mythes (par exemple, concernant l'utilisation de la contraception) peuvent être subvertis de manière rentable et sans contrecoup. On peut soutenir que le travail le plus important de PMC consiste à surveiller l'impact de leurs divertissements par les médias de masse. Au Nigéria, par exemple, 67% des clients en matière de santé de la reproduction ont cité un drame radiophonique PMC comme principale motivation pour se rendre à la clinique. Les auditeurs d'un drame nigérian différent savaient beaucoup mieux où obtenir des préservatifs (96% contre 64% pour les non-auditeurs). L'impact est également mesurable dans le domaine de la protection de l'environnement: les auditeurs d'un feuilleton radiophonique diffusé en Papouasie-Nouvelle-Guinée étaient nettement plus actifs dans les activités de conservation de la mer que les non-auditeurs (22% contre 8%). PMC travaille dans les pays en développement et développés; Aux États-Unis, ils font actuellement un excellent travail pour réduire le nombre de grossesses non désirées et d’avortements chez les adolescentes, par le biais de séries qui informent les adolescents sur la santé sexuelle et reproductive.
En savoir plus sur l'activité normative de l' évolution sociale Population Media Center ici , ou écouter un épisode de podcast avec le fondateur de PMC, William Ryerson, ici !
 
Références:
    1. Centola, D., Becker, J., Brackbill, D. et Baronchelli, A. Preuves expérimentales de points de basculement dans les conventions sociales. Science (80-.). 360, 1116-1119 (2018).
    2. Young, HP L'évolution des normes sociales. Annu. Rev. Econom. 7, 359 à 387 (2015).
    3. Nyborg, K. et al. Les normes sociales comme solutions. Science (80-.). 354,42–43 (2016).
    4. Sedgh, G., Ashford, LS et Hussain, R. Besoins non satisfaits en matière de contraception dans les pays en développement: examen des raisons pour lesquelles les femmes n'utilisent pas de méthode . (2016).
    5. Population Media CenterComprendre et surmonter les préjugés contre la contraception: arguments en faveur d'une intervention selon les normes sociales . (2018).
    6. Madsen, E. Qu'y a-t-il derrière la démographie jeune de l'Afrique de l'Ouest et du Centre? Taille de famille souhaitée élevée. Nouveau temps de sécurité167–190 (2015).
    8. Barker, K. Diffusion de nouvelles normes comportementales: théories sous-jacentes à la méthode divertissement-éducation. dans le Manuel de la communication pour le développement et le changement social (éd. Servaes, J.) 293–326 (Springer, Singapour, 2018).

vendredi 18 janvier 2019

Au Sahel: la planification familiale face au changement climatique


Traduction d'un article de Rachel Mueller emprunté à https://www.populationmedia.org.

À lire et à méditer, à l'heure où une mondialisation irréversible, résultant d'un progrès voulu par le plus grand nombre, a aboli les frontières entre les hommes. Toutes les misères de l'humanité, ne sont-elles pas ainsi appelées à se répandreun peu plus chaque jour ?


L'éducation à la planification familiale et la gestion des risques liés au changement climatique vont de pair dans la région africaine du Sahel, avec des prévisions de températures plus élevées et de croissance de la population.

Le Niger et d'autres pays de la région du Sahel en Afrique sont confrontés à une combinaison brutale des taux de croissance démographique les plus élevés du monde et des effets dévastateurs du changement climatique - une combinaison qui provoque des catastrophes. Certains scientifiques estiment à présent que la planification familiale pourrait contribuer à soulager quelque peu les deux problèmes.

«Ici au Niger, lorsque nous parlons de changement climatique, nous parlons de renforcement de la résilience», a déclaré Sani Ayouba, directrice exécutive de Jeunes volontaires pour l'environnement (JVE) basée à Niamey, au Niger. Ce besoin de résilience a incité Ayouba à fonder JVE, qui s'attaque aux défis environnementaux nigériens en mobilisant les jeunes et les femmes et en renforçant le leadership au niveau local. Récemment, JVE a commencé à inclure l'éducation à la planification familiale dans sa programmation «comme un autre moyen d'adaptation», a-t-il déclaré lors d'une interview.

La planification familiale, au sens large, offre aux femmes la possibilité d’agir de manière proactive quand et si elles ont des enfants en utilisant la contraception ou en retardant ou en évitant la grossesse par d’autres moyens. Dans des régions comme le Sahel, où les taux de fécondité sont plus élevés que dans la plupart des pays, selon une enquête de la Banque mondiale de 2016, l'éducation et les efforts en matière de planification familiale aboutissent à des familles moins nombreuses. Les petites familles signifient moins de bouches à manger, une adaptation importante pour les habitants du Sahel confrontés à la hausse des températures et menaçant ainsi la sécurité alimentaire. Une population moins nombreuse peut également contribuer à réduire l'empreinte carbone.

C'est un territoire difficile. Certains font valoir que la responsabilité de réduire la population mondiale pour des raisons climatiques ne devrait pas incomber aux pays dont l'empreinte carbone est de minimis , comme c'est le cas du Niger.

«Tout ce que nous pouvons faire pour ces pays qui ont très peu d’empreinte carbone, c’est de les aider à s’adapter», déclare Malcom Potts, professeur émérite à la School of Public Health de l’Université de Californie à Berkeley et cofondateur de Organizing to Advance Solutions dans le Sahel (OASIS).

En outre, s’agissant de la planification familiale, «la question est aussi une question culturelle et également une question de religion», a déclaré Ayouba. Les gens ne veulent pas limiter le nombre d'enfants qu'ils ont parce qu'ils considèrent les grandes familles comme une marque de civisme, a-t-il déclaré. "Même s'ils n'ont rien, ils pensent qu'avoir plus d'enfants fait partie de la [richesse de la vie]." Mais comme les conditions environnementales ne cessent de s'aggraver et que la croissance démographique ne montre aucun signe de ralentissement, «nous devons envisager une trajectoire de deux à trois décennies», a déclaré Potts en parlant de ce qu'il considère comme un besoin urgent de mettre en œuvre des stratégies de planification familiale. "Les gros problèmes mettent longtemps à se dévoiler."

Prévisions pour le Sahel: plus chaud, plus de gens, plus de faim

Les températures dans le Sahel devraient augmenter de 7 à 10 degrés Fahrenheit d'ici 2050 et augmenter de 3 degrés Fahrenheit supplémentaires d'ici à 2100.

Selon des estimations conservatrices de la croissance démographique dans la région, leur nombre passera de 100 millions en 2010 à 340 millions en 2050. Par ailleurs, dans une étude réalisée par l'Université de Lund en Suède, les habitants du Sahel ont utilisé 41% du carbone disponible dans le paysage en 2010, soit plus que le double des 19% en 2000.

«Alors que la population devient totalement incontrôlable», a déclaré Potts, «il y aura beaucoup de personnes très affamées».
Des organisations comme OASIS utilisent la planification familiale et l'autonomisation des femmes pour réduire la croissance démographique et lutter contre les effets du changement climatique.
Alisha Graves, cofondatrice de Potts of OASIS, définit l'autonomisation comme la capacité de faire des choix de vie importants ou stratégiques et d'agir en conséquence. «La planification familiale ne consiste pas à dire aux femmes ce qu'elles doivent faire, mais à leur donner ce qu'elles veulent», a-t-elle déclaré, citant sa collègue, Ndola Prada, MD, médecin et démographe médical.
Bien que 5% seulement des femmes mariées nigériennes âgées de 15 à 49 ans utilisent des contraceptifs modernes, 20% des enquêtes démographiques et de santé menées en 2013 par OASIS ont déclaré que leur désir de planification familiale n'était pas satisfait. En comparaison, le taux d'utilisation de la contraception par les femmes aux États-Unis est de 61,7% .

Bétail en train de dépérir et de mourir

OASIS a été créé en 2012 lorsque Potts a examiné la croissance de la population associée à l'impact du changement climatique au Sahel. Il a conclu qu’au milieu du siècle, des centaines de millions de personnes «regarderont leurs récoltes et leur bétail se faner et mourir». 

«Je comprends pourquoi les gens ont peur de parler de [planification familiale]», a déclaré Graves, «mais même garantir aux femmes une santé et des droits sexuels et reproductifs sera mis à l'épreuve par une croissance démographique très rapide, car il n'y aura même pas d'agents de santé. pour leur donner les informations dont ils ont besoin. "

En dépit des controverses inévitables liées aux activités de planification familiale, les experts affirment qu’elle peut très bien réduire le taux de fécondité d’un pays. Relever l'âge de mariage des filles et les maintenir à l'école sont également essentielles pour réduire le taux de fécondité d'un pays.
Par exemple, augmenter l'âge de mariage des filles de cinq ans pourrait réduire de 15 à 20% la croissance démographique future, selon la démographe Judith Bruce et John Bongaarts, vice-président du Population Council, écrivant dans le livre de 2009 A Pivotal. Moment: population, justice et défi environnemental .
«Il y a un lien direct avec le temps que vous restez à l'école et votre fécondité, car vous êtes susceptible de vous marier plus tard. Vous êtes plus susceptible de vouloir travailler en dehors de la maison et avoir les moyens de le faire », a déclaré Graves. «Vous êtes plus susceptible de pouvoir négocier avec votre mari les décisions concernant la taille de la famille et de déterminer si vous pouvez accéder aux services de santé.»
À l'échelle mondiale, le soutien à la planification familiale augmente régulièrement. L'USAID a investi près de 200 millions de dollars dans la santé maternelle et infantile et la planification familiale en 2017 au Sahel, contre près de 150 millions de dollars en 2014. Le budget global de l'USAID pour cette catégorie pour 2017 s'élevait à 1,1 milliard de dollars.

Une étude réalisée par le Guttmacher Institute a montré que les efforts de planification familiale de 1999 à 2014 ont augmenté dans les quatre domaines mesurés: politiques, services, évaluation et accès. L'étude a mesuré l'effort potentiel que chaque pays pourrait consacrer à la planification familiale. Avec 60,3% de l'effort potentiel, c'est en Asie que l'effort a été le plus fort en 2014, mais c'est en Amérique latine que l'augmentation a été la plus forte, à 10,1%.

Avant la création d'OASIS, des chercheurs du Centre Bixby de Berkeley se sont associés à l'Initiative sur la population et la santé en matière de reproduction d'Ahmadu Bello de l'Université du Niger pour lancer un programme destiné aux populations haoussa du nord du Nigéria. Le programme a enseigné aux filles en dehors de l'école et leur a donné des modèles féminins locaux. Grâce à ce programme en 2012, 97% des filles ont été inscrites à l'école secondaire en 2012, contre 36% en 2007. L'âge du mariage a été retardé de 2,5 ans, passant de 14,9 à 17,4 ans.
OASIS prévoit de lancer un programme similaire avec le peuple haoussa au Niger au début de 2019.
«La jeune fille, sa famille et ses futurs enfants, bénéficient de toutes sortes d'avantages», a déclaré Mme Graves. «Des avantages économiques, mais aussi des implications pour la santé et l'éducation de ses enfants.»
JVE aussi exprime son optimisme quant à sa capacité à changer de culture. Ayouba a parlé de la prise de conscience croissante par la communauté des problèmes climatiques et de l'acceptation de la planification familiale. "Ils sont propriétaires de certains [des] programmes", a-t-il déclaré. Les objectifs de JVE pour l'avenir sont d'étendre ses programmes d'un mois et d'un an sur trois à cinq ans, a déclaré Ayouba.
«Nous nous considérons comme une sorte de centre d’excellence en matière de bonnes pratiques en matière de changement climatique», a déclaré Ayouba.

Auteur : Rachel Mueller est journaliste, documentariste et étudiante à la Graduate School of Journalism de l’Université de Californie à Berkeley. Elle écrit sur la santé, l'environnement, l'Afrique et le genre.