jeudi 6 février 2014

Toujours à propos de "COMPTE à REBOURS", de Alan Weisman.

L'intérêt suscité par mon article publié ici et par plusieurs média en ligne sous le titre :
"À lire ABSOLUMENT : COMPTE À REBOURS, de Alan Weisman"*,
m'engage à partager avec ceux qu'intéressent les question de développement, de démographie et d'environnement, un certain nombre de citations et d'extraits tirés de ce livre, dans l'espoir qu'ils leur donneront l'envie de le lire en entier.
Je précise qu'il ne s'agit pas uniquement de lignes émanant de l'auteur, mais aussi bien de propos tenus par divers personnages qu'il lui a été donné d'interviewer


Citations
- C'est Dieu qui engendre les enfants. Et il leur trouve une place à tous ...
- Dieu a créé ce problème [la surpopulation] et Il lui apportera une solution.
- Dieu ne dit pas : « Soyez féconds et multipliez-vous à l'infini ou autant que vous pouvez ... ». Il dit : « Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la Terre ».
- En 2020 tous les Israéliens boiront de l'eau d’égout recyclée, mais il n'y en aura peut-être pas pour tout le monde.
- Dans l'histoire de la biologie, toute espèce qui a surexploité ses ressources a vu sa population s'effondrer.
- Ce sont essentiellement les pays pauvres qui contribuent à l'accroissement de la population.
- Le moteur de l'agriculture n'est pas la volonté de nourrir l'humanité, mais le profit.
- Les progrès de la production alimentaire ont pour conséquence que la Terre abrite plus d'affamés que jamais.
- ... chacun de nous est en compétition avec tout être vivant de la planète pour se nourrir et s'assurer un espace vital.
- Dans le Coran, le Prophète conseille aux parents de ne pas faire plus d'enfants qu'ils n'ont les moyens d'en élever.
- Si nous voulons un monde plus riche, nous devons faire baisser les chiffres de la population. Les deux choses vont ensemble.
- Soit tout le monde, en moyenne, consomme moins, soit nous avons moins de consommateurs.
- La transition vers [un monde]à la population réduite impliquera, au moins pendant un temps, une proportion très élevée de gens âgés.
- La vie moderne requiert une planification moderne.
- à propos du préservatif : No Glove, No Love. (Pas de capote, pas d'amour). In Rubber We Trust. (Nous avons foi en la capote). Weapons of Mass Protection. (Armes de protection massive).
- ... il n'y a pas un seul problème sur la Terre qui ne serait moins grave si nous étions moins nombreux.
- Chacun a le souvenir d'un monde qui était meilleur. Moins peuplé. Plus agréable. Où l'on se sentait plus libre.


Extraits
- Comme aimait à dire Yasser Arafat : La meilleure arme de l'Organisation de libération de la Palestine, c'est l'utérus des Palestiniennes.
- Les haredim sont encore minoritaire en Israël, mais ils s'acharnent à changer cet état de fait. Et leur tactique est simple : ils procréent. Les familles ultra-orthodoxes comptent en moyenne près de sept enfants ; les fratries de dix ou plus ne sont pas rares ... un quotidien de Jerusalem cite un haredi qui se vante d'avoir 450 descendants.
- Rio 1992 - Sommet de la Terre :
Invoquant le caractère sacré de la vie humaine, le Vatican affirma que les pauvres étaient les victimes et non les responsables de la dégradation de l'environnement.... L’Église eut aussi une influence considérable sur les négociations préliminaires et réussit à faire supprimer l'expression planification familiales et le mot contraception des ébauches de la déclaration commune ... Le Saint-Siège n'a pas cherché à éliminer les questions relatives à la population ; il a simplement tenté d'en améliorer la formulation, déclara le Vatican lorsqu'il eut obtenu satisfaction.
Pour les multinationales qui étaient les principaux sponsors du Sommet, l'accroissement des populations était synonymes à la fois de main d'œuvre peu coûteuse et de marchés toujours plus vastes.
- La population optimale ne signifie pas le nombre maximal d'individus susceptibles d'être entassés dans les différents pays comme des poulets en batterie, mais le nombre d'humains qui peuvent mener en même temps une vie confortable, agréable, et sans compromettre les chances des générations futures de connaître le même sort. Dans cette optique, chaque membre de cette population optimale doit avoir au minimum la garantie d'être nourri, logé, scolarisé, soigné, de ne souffrir d'aucun préjugé, racial, ou autre, et de gagner sa vie.
Il ne s'agi[ssai]t pas là de mettre fin aux inégalités, les forces économiques qui les produisent sont trop puissantes, [de même que] l'égoïsme et le nombrilisme propres aux humains
- Il est impératif que les émissions de carbone des riches diminuent radicalement. mais si l'on veut voir s'instaurer un semblant d'égalité, les pauvres émettront quant à eux davantage de carbone. Et plus nous serons nombreux, plus ce chiffre sera élevé.
- [Au Pakistan] e taux de chômage, à deux chiffres, croît avec la population. ... Une nation remplie de jeunes gens en colère n'est pas une nation stable, et une nation déstabilisée où trop de citoyens manquent d'eau et sont entraînés dans le chaos est une source d'inquiétude pour toute la planète.
- En 1947 [Karachi] comptait moins d'un demi-million d'habitants. Ce chiffre a été multiplié par 42 : ils sont aujourd'hui [en 2013] 21 millions.
- L'étalon de mesure de presque toutes les économies a toujours été celui de la croissance. Les exceptions – les communautés coopératives ou les sociétés qui pratiquent le potlatch [Cérémonie, pratiquée notamment par les tribus indigènes d'Amérique du Nord, au cours de laquelle des clans ou des chefs de clans rivalisent de prodigalité, soit en détruisant des objets, soit en faisant des dons au rival qui est contraint à son tour à donner davantage (ATILF). Par ext. : Système de dons/contre-dons dans le cadre d'échanges non marchands (Wikipedia)] ont peut-être beaucoup à nous apprendre, mais elles sont si rares qu'elles semblent confirmer la règle. Pour jauger l'état de santé de l'économie, les medias regardent si l'immobilier a grimpé ou chuté. Peu importe que chaque nouvelle maison amplifie le mouvement d'étalement urbain, supprime un morceau supplémentaire de l'environnement naturel et exige des ressources considérables pour être raccordée aux différents réseaux urbains – eau potable, égouts, électricité, routes, etc. Peu importe car cette maison [désirée par celui qui la fait construire ou l'achète] représente un profit pour les promoteurs et les agents immobiliers, ainsi que du travail pour les menuisiers, les maçons, les plombiers, les électriciens, les peintres, les poseurs de parquet, les jardiniers, les terrassiers et les marchands de meubles. Sans compter les emplois que son entretien contribuera à maintenir.
Mais que se passe-t-il, alors, si nous sommes moins nombreux et avons besoin de moins de maisons, de moins de biens ? Comment s'opère la transition vers une société de plus petite taille, avec moins de consommateurs chaque année – et moins de travailleurs, aussi, qui remplissent les coffres des services sociaux, nécessaires pour faire vivre et soigner les gens âgés, improductifs, de cette société contractée ?
Qu'arrive-t-il ensuite, si nous parvenons bel et bien à un nombre optimum d'humains qui utiliseront et recycleront les ressources de la nature à un rythme plus lent, qui permettra à ces ressources de se reconstituer – si nous trouvons en somme le juste équilibre avec la planète qui nous fait vivre ? Maintenir un tel niveau idéal impliquerait de ne jamais plus croître pour le dépasser.
Cet objectif est-il réaliste ? Pourrons-nous un jour avoir la prospérité sans la croissance ?
- La science économique traditionnelle prêche la croissance perpétuelle, qui implique non seulement l'invention permanente de nouveaux produits mais aussi la recherche constante de nouveaux consommateurs. C'est une des raisons pour lesquelles la plupart des économistes sont traditionnellement favorables à l'augmentation des populations. L'autre raison, c'est que plus il y a de gens, plus il y a de réserve de main-d'œuvre, plus il y a de travailleurs pour occuper les emplois disponibles et moins cher ils peuvent être payés.
Malheureusement, sur une planète dont les ressources sont par définition limitées, une économie fondée sur la croissance sans fin n'est pas plus perpétuelle qu'une chaîne de lettres ou une pyramide de Ponzi, deux arnaques qui nécessitent toujours davantage de participants ... jusqu'à ce que l'édifice tout entier s'effondre.
- Certains Japonais ont recours à une forme extrême de contraception : [ils n'ont] pas de relations sexuelles. Ce n'est pas aussi dramatique qu'il y paraît ...
- L'appauvrissement des sols et des océans, bien réel et inéluctable, se manifeste pour l'essentiel [à l'égard] d'une frange croissante du bas de la société humaine : des gens affamés, qui sont aujourd'hui, au début du XXIe siècle, plus nombreux que ne l'était l'ensemble des humains vivant sur terre avant que l'industrialisation n'accélère la multiplication de nos populations ...

- Nous ignorons si la fin de l'humanité est proche. Nous savons qu'elle pourrait survenir ... Mais ce ne sera pas la fin de la Terre même si c'est notre fin à nous. La nature poursuivra son chemin après nous.

* Flammarion - Déc. 2013

6 commentaires:

  1. "C'est Dieu qui engendre les enfants. Et il leur trouve une place à tous".

    .....????? je mettrais des nuances, beaucoup de nuances, trop de nuances peut-être....

    je crois aux forces de l'esprit. mais aussi aux paroles sensées :

    Eph 5.29 : " Car jamais personne n'a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin."

    ce n'est pas "croissez et multipliez n'importe comment.

    les parents ont des devoirs et celui de nourrir leurs enfants est l'un des premiers.

    bien à vous,

    RépondreSupprimer
  2. teysseire2/08/2014

    "Chacun a le souvenir d'un monde qui était meilleur. Moins peuplé etc..".C'est la dégradation de ce monde qui est impardonnable. La disparition de la beauté de la terre, sa dévastation qui est imputable à l'homme. Crime sans absolution car sans réparation possible.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'ose quant à moi espérer – ou j'en ai encore la candeur – que le crime est encore réparable ; à condition toutefois que ceux qui en sont responsables, réagissent de toute urgence.
      Et ces responsables sont les pouvoirs qui dominent la société, à commencer par le pouvoir religieux qui, comme les autres, pour faire croître et/ou entretenir le nombre de ceux sur lesquels il règne, abuse de leur crédulité et de leur angoisse existentielle – agnostique, sans plus, je précise ce point de vue dans mon article intitulé "pyramide sociale et pyramides antiques", dont je me permets de recommander la lecture à ceux qui ne le connaissent pas encore.
      Bien sûr la communauté scientifique, par vanité, soumission, et des pratiques trop souvent sans conscience, ainsi que le pouvoir politique, par un manque de discernement n'ayant d'égales que sa lâcheté et sa démagogie, sont aussi responsables des désordres de portée incalculable vers lesquels se dirige la société, mais c'est aux religions d'éclairer ceux qui sont incapables de s'en rendre compte par eux-mêmes, sur ce qu'est réellement la condition humaine, et d'engager chacun à en tenir compte avec toute l'humilité qui devrait s'imposer à ce qu'il lui reste de bon sens.

      Supprimer
  3. Weisman...pouah, des noms comme ça !

    RépondreSupprimer
  4. Anonyme2/15/2014

    BONJOUR CLAUDEC !

    Dans mon article sur la pyramide sociale, je voulais seulement mettre en évidence le principe de la "locomotive" que sont les entrepreneurs riches et essayer de convaincre le petit français qu'il bénificie de la traction de cette locomotive loin devant.
    Ceci dit en ce qui concerne la Palestine, en matheux que je suis, je prends les données démographiques et sociales :
    -Israël est un pays démocratique de 8.120.300 habitants dont 1.656.600 arabes musulmans.
    -L'Etat Palestinien (Gaza + Cisjordannie) est un pays merdique de 4.148.000 habitants.
    Nota: Israël considère toujours qu'il fait partie intégrante du Grand Israël depuis 1967, avec le Golan qui comporte 19.000 Musulmans Druzes.

    Avec un peu d'intelligence, le monde musulman du "Grand Israël" (ancienne Palestine) avec ses 5.823.600 arabes musulmans (contre 6.463.700 juifs) et avec un fécondité de 5,2 enfants par femme (contre 3,05 des femmes juives), a très peu d'années à attendre pour prendre le contrôle, démocatiquement, de toute la PALESTINE.

    Sans doute qu'il ne savent pas compter ou qu'ils ne croient dans la démocratie et l'honnêteté des Israëliens.

    Mais ce n'est QUE mon avis !

    KHAYAM

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour KHAYAM
      Merci de votre commentaire.
      Si je partage votre avis sur l'aveuglement des uns et des autres, partout dans le monde, vous comprendrez que je ne souhaite pas m'arrêter au cas d'Israël et de la Palestine, ce blog voulant traiter d'un principe qui nous gouverne tous, bien au-delà des Etats, des religions et des idéologies.
      Au sujet de ce que vous appelez le principe de "locomotive", je pense publier ici même, sous peu, un article qui devrait s'intituler "Capitalisme et pauvreté".
      Cordialement

      Supprimer

Merci de votre contribution