samedi 16 décembre 2017

“One Planet Submit” et futur de l’homme

Chacun a pu constater que comme les autres grand-messes célébrées pour conjurer le sort de la Terre et de ses habitants, “One Planet Submit” a ignoré le fait démographique.

Comment est-il possible que soit ainsi escamotée la cause première de tous nos maux, qu'est notre propre surpopulation ? Et cette fois, non contents de vivre la tête dans le sable, nos dirigeants, premiers responsables de l’avenir de l’humanité, ont commencé par tirer un trait sur la plus grave des erreurs commises par eux-mêmes et leurs prédécesseurs. N’est-ce pas trop facilement oublier que les uns et les autres ont tous et depuis toujours encouragé la croissance incontrôlée du nombre de « consommateurs que sont les hommes, avant toute opinion et autres considérations » (Gaston Bouthoul) ?

Car tous savaient, contrairement à ce que voudrait faire croire le discours d’ouverture du Président Macron. Ci-après quelques extraits pour rappel : « Ceux qui étaient avant nous avaient une chance, ils pouvaient dire : “On ne savait pas”. Et c’était vrai. Depuis une vingtaine d’années, on sait et on sait à chaque fois un peu plus, parce qu’il y a eu les travaux remarquables du GIEC qu’on va continuer à financer, à protéger, les travaux d’énormément de scientifiques internationaux grâce à qui il y a encore quelques semaines, un appel de 15 000 scientifiques [dont seulement une minorité se montre soucieuse de démographie humaine] a été lancé quand on était ensemble à la COP à Bonn présidée par Fidji. Maintenant, on sait très bien. »

Nul ne croira qu’un Président de la République et sesconseillers éclairés puissentignorer que de tous temps la démesure et les dangers de la surpopulation humaine ont été dénoncés. Les Grecs anciens, notamment, l’ont fait bien avant Malthus, et sans se limiter comme luiau risque alimentaire ouau sort des plus déshérités.Un tel déni serait-il à porter au compte de la politesse due à l’assemblée, ou à un alignement sur tous ces pouvoirs moins soucieux du bonheur que du nombre de ceux sur lequel ils reposent, qu’il s’agisse de fidèles, de sujets, de citoyens, de partisans, etc. ?

Il est une autre hypothèse :Et si nos dirigeantsne pouvaient plus entendrenitenir d’autresdiscours que ceux inspirés par une science et des techniquesdéjà occupées à autre chose ? Par exemple, àl’émigration vers des lieux moins inhospitaliers qu’est en train d’acheverde le devenir notre planète ; les conséquences de siècles d’obscurantisme, d’imprévoyance et de gaspillage n’ayant plusqu’à être balayéessous le tapis, avant d’allerailleurs commettreles mêmes erreurs.

Quand Le Président Macron dit, encore dans son discours d’ouverture : « Et le défi de notre génération, c’est d’agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, pour mettre en œuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies pour que nos enfants et peut-être même nous-mêmes, nous puissions choisir notre avenir, choisir notre planète et pas subir le réchauffement, le dérèglement climatique, la disparition de pays vulnérables et une transformation profonde »,
ou dans son intervention de clôture :
« Nous avons commencé aujourd’hui à rattraper un peu de terrain dans ce champ de bataille, parce que des décisions concrètes sont prises, parce que nous avons été poussés justement à prendre ces engagements mais tout commence sur ce terrain-là. Et donc ce que je souhaite c’est que dans les prochaines semaines et les prochains mois nous puissions encore accélérer, que chacun cherche à avoir le leadership de cette bataille parce qu’elle n’a besoin que de leaders et que de jeunes leaders partout dans le monde qu’on ne connaît pas encore et qui vont émerger et qui vont innover.
La deuxième chose, c’est que maintenant nous avons besoin de transparence et de capacité à rendre compte et donc la plateforme mise en place servira à cela. Et ensuite je souhaite que chaque année nous nous retrouvions sous ce format, avec là aussi des initiatives nouvelles, avec des compte- rendus de ce qui a été fait et de ce qui n’a pas été fait et avec un point sur nos réussites et nos échecs. Nous avons maintenant besoin chaque année d’avoir une “réunion de chantier”. Vous êtes toujours les bienvenus à Paris mais je serai toujours heureux aussi d’aller dans les pays qui souhaitent reprendre la suite de ces réunions de chantier. En tout cas, merci d’avoir été présents pour ce « One Planet Summit », merci d’avoir décidé collectivement de ne pas accepter la défaite, de refuser le fatalisme et de dire que si aujourd’hui nous avions commencé à perdre un peu de terrain dans cette bataille, nous avons décidé aujourd’hui de la gagner avec détermination, avec force, en prenant des engagements et en les tenant ! »,
chacun est en droit de se demander de quels défis il s’agit et quel terrain a été rattrapé, alors que l’augmentation de notre population est de 280 000 individus chaque jour, soit annuellement près de 100 millions ou la population de la Belgique, de la France et des Pays-bas réunis. À quoi bon réduire la pollution, si dans le même temps le nombre de ceux qui la génèrent par leurs besoins augmente ?

Reste à imaginer où cela mène l'humanité. Peut-être sur Mars pour l’élite de ses représentants, mais la multitude des autres, faite de la grande majorité de ces onze milliards de terriens que comptera la planète dans quelques décennies ; que deviendra-t-elle, avec ou sans décroissance ? Est-elle condamnée, avec sa descendance, à rester sur Terre jusqu’à ce que mort s’ensuive – dans les pires convulsions – , avec l’aide de robots qui se substitueront à elle pour accomplir ses ultimes tâches et lui servir de fossoyeurs ? Une telle hypothèse semble relever de la science-fiction la plus sombre ; pourtant, il suffit de jeter un coup d’œil sur le tableau ci-après, extrait du “Précis de pyramidologie sociale”* pour voir qu’elle est parfaitement fondée.

Évolution de la population par catégories sociales selon la croissance démographique 

*Ouvrage de l’auteur du présent article (dont l’ébauche a été soumise en son temps à l’Élysée).

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