Faisant preuve de cette candeur que seules peuvent inspirer les grandes utopies, l’auteur d’un article récemment publié sur Agoravoxhttps://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/migrants-207685#forum5304173conclut« Enfin, il sera toujours préférable de se rappeler que l’homme est grégaire, et donc solidaire, plutôt que flatter à des fins électorales les plus mauvais instincts des électeurs, plutôt qu’attiser le réflexe xénophobe qui pourrit le climat de l’Europe humaniste sans rien résoudre des problèmes sur lesquels il prospère. Cela coûterait moins cher qu’une guerre, et même les multinationales qui cherchent de nouveaux consommateurs y trouveraient leur compte. »
C’est méconnaître, d’abord que l’instinct grégaire ne porte pas systématiquement à la solidarité – ne serait-ce pas plutôt le contraire ? La multitude n’est-elle pas précisément la cause de la cacophonie, de l’incompréhension et de conflits puis des violences qui s’ensuivent, compte tenu du fait qu’il y a autant de “vérités” que d’êtres humains, qui de plus privilégient par atavisme leur intérêt personnel ? C’est ensuite lourdement se tromper, en pensant que les multinationales ont besoin de chercher de nouveaux consommateurs. Ne leur suffit-il pas que naissent des êtres humains en nombre suffisant ? Ces êtres humains qui avant toute opinion ou toutes autres considérations, sont des consommateurs et pour cela des producteurs, ou en d’autres termes, autant d’agents économiques par lesquels l’humanité prospère et s’enrichit sans limites depuis qu’elle existe. Un agent économique, c’est qu’est chacun de nous, depuis avant sa naissance jusqu’après sa mort, les marchés prénatal et funéraire n’étant en rien anodins et générant d’ailleurs eux aussi leurs multinationales. Et c’est à la cadence de 250 à 280 000 supplémentaires quotidiennement, soit près de 100 millions par an ou la population de la Belgique, de la France et des Pays-Bas réunis, ou encore 10 fois celle de la Suède, pays dont il s’agissait dans l’article précité que ces agents économiques se mettent spontanément au service, non seulement des multinationales, mais de toutes les formes de développement économique. Il semble pourtant échapper au plus grand nombre que c’est la première raison par laquelle les multinationales existent. Point besoin de multinationales pour servir une population de “taille humaine”. Ce ne sont pas les multinationales ni leurs actionnaires qui font les consommateurs, ce sont les consommateurs qui provoquent leur création, par la démesure de leur population, entraînant celle de leurs besoins. Ceci avec toutes conséquences sur les ressources nécessaires à la satisfaction de ces derniers puis sur la démesure des déchets qui en résultent, comme sur celle des flux économiques dans lesquels les uns trouveront de quoi s’employer et d’autres de s’enrichir. N’en déplaise aux frustrés qui ne voient que ce dernier aspect du processus – en omettant l’avantage qu’en tire la puissance fiscale, dont chacun peut comprendre que ceux qui le subissent puisse exploiter tous les moyens d’y échapper que leur offre un arsenal juridique lui-même trop démesurément compliqué pour ne pas comporter des failles qu’exploitent les plus malins.
Tant que la population humaine croîtra, les multinationales se créeront et se développeront, tout simplement pour répondre à ses besoins massifs, auxquels les microstructures relevant d’un passé démographique révolu sont dorénavantincapables de répondre efficacement.
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