Article révisé le 27/02/2024
Au
moment où, comme un hommage au marxisme, la France
est sous les feux de la rampe médiatique, avec
le classement mondial de ses écoles
d'économie ; les pavés et proclamations de
l'oracle Piketty ; le Nobel
décerné à Esther Duflo ; l'élévation du non moins
nobelisé Joseph Stiglitz à la dignité de
docteur honoris causa de l'ENS de Lyon, etc.
l'humanité compte. 1 à 2 milliards de pauvres profonds, soit
4 à 8 fois sa population 2 millénaires plus tôt, toutes conditions
confondues ; à une époque généralement considérée comme le
début de son entreprise civilisatrice à l'échelle planétaire.
Ceci quel que soit le nombre de ceux qui ont le bonheur d'échapper à
la pauvreté “ordinaire” ; sachant que dans sa relativité, 86% des êtres
humains – "les pauvres de tous niveaux" – se partagent aussi
mathématiquement qu'incontournablement 50% d'une richesse commune
accumulée au cours des siècles et profitant par définition à
tous, l'autre moitié allant au 14% restant : "les riches".
Nous sommes loin du
fameux 1% censé s'approprier 80% de cette richesse, dans un délire
de frustration se nourrissant d'un amalgame à la Prévert, entre
PNB, PIB, patrimoines individuels et commun, capital, investissement,
revenu, salaire, rente, rémunération du travail et du capital,
satisfaction de besoins vitaux et superflus, etc.
Après
les innombrables jacqueries et révolutions qu'a connu l'humanité au
cours des millénaires, l’extrême misère d’un prolétariat
occidental cristallisé de fraîche par une industrialisation
naissante et celle au moins équivalente de millions de serfs vivant
un autre temps aux confins de l’Europe ont suscité ce
marxisme qui inspirera à son tour, par réaction ou surenchères,
ces autres fléaux qu'ont été notamment le fascisme du Caudillo,
celui du Duce et le nazisme, le maoïsme, etc. autant de doctrines
qui perdurent et prospèrent sous diverses formes en de nombreux
endroits de la planète en ne faisant qu'aggraver la condition
humaine.
Or,
si la misère la plus profonde et la révolte qu’elle peut susciter
peuvent avoir légitimé son avènement, il n’en demeure pas moins
que le marxisme, de même que ses résultats, sont au plus haut point
contestables, par absence d’éthique, incitation à la haine, abus
idéologiques, corporatisme, et développement d'un obscurantisme
laïc n'ayant rien à envier au religieux. C'est pourtant ce
marxisme, sous couvert de compassion, qui constitue la référence de
la plupart des économistes et autres experts en sciences dites
humaines, de droite comme de gauche.
Mais
c'est surtout l'ignorance des dimensions démographique et
environnementale inhérentes à tout processus économique et social
qui caractérise nos maîtres à penser de toutes
tendances, nobélisés ou non ; probablement par
respect du tabou dont sont frappées toutes questions de population
et a fortiori de surpopulation. C'est leur compassion, dévoyée par
leurs idéologies, qui leur fait méconnaître que tous les maux de
notre société n’ont pas d’autre histoire que celle de la
relation économie-démographie, et que c'est ainsi qu'ils
s'interdisent et interdisent à ce dont ils prétendent non sans abus
faire une science :
— l'éradication
de la pauvreté profonde
— la
maîtrise des inégalités sociales
— la
réconciliation de l'humanité avec son environnement.
Sauf
à contester les fondamentaux ci-après :
- L'économie
résulte des besoins, vitaux et autres, des hommes et non le
contraire.
- Richesse
et pauvreté en tout, existent l’une par l’autre et sont
relatives, comme elles l'ont toujours été.
- Où
que ce soit et sous tous les régimes politiques, un pauvre ne peut
enfanter que des pauvres, comme un riche ne peut donner naissance
qu’à des riches ; quels que soient les aléas heureux ou
malheureux de l’existence de chacun par la suite.
- L’enrichissement,
individuel comme collectif, n’a pas d'autres limites que celles de
l’ambition de ceux qui le convoitent et les ressources dont ils le
tirent.
- C'est
cet enrichissement, qu'il soit obtenu dans
le libéralisme ou le collectivisme – qui
a toujours et partout permis de financer le progrès
scientifique et technique, pour toujours plus de développement
économique et d'amélioration de la condition
humaine.
Telle est fondamentalement cette condition, énoncée en autant de vérités
qu'il s'agit d'en maîtriser, par la raison plutôt qu'en
exacerbant un stérile antagonisme entre des catégories sociales
indissociables, riches et pauvres existant les
uns par les autres.
Les
hasards de sa naissance insèrent chacun dans la pyramide
sociale selon ses antécédents génétiques, sociaux et
culturels ; situation que la lutte des classes n’a jamais ni nulle
part changé d’un iota, avec ou sans suppression de l’héritage ;
mesure qui ne conduirait au demeurant qu’à accroître la richesse
collective autrement que par les voies habituelles que sont la
confiscation pure et simple ou l’impôt, sans modifier le caractère
pyramidal de la société,
lequel refuse toute forme d'égalitarisme comme d’égalité.
N'est-il
pas par contre remarquable que Marx, pas davantage que les experts en
sciences humaines de droite comme de gauche, du centre comme des
extrêmes, ait jamais dénoncé le fait que si l’enrichissement
individuel comme collectif n’ont aucune limites autres que le
nombre et l’ambition de ceux qui les convoitent et les ressources
dont ils les tirent, LA PAUVRETÉ A LA SIENNE, QUI EST LE NIVEAU ZÉRO
DE LA RICHESSE ?
C’est
cette situation qu’il faut vaincre ; non par des combats primitifs
qui en l’ignorant ne font que l’aggraver depuis toujours, mais en
inventant – sans a priori idéologique de quelque tendance que ce
soit – les moyens d'isoler la pauvreté de ce niveau zéro de la
richesse.
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