mardi 31 décembre 2019

À propos de “l'héritage Piketty”


Ainsi Thomas Piketty propose-t-il d’attribuer quelques dizaines de millers d'euros à chacun pour réduire les inégalités sociales, en s'appuyant sur une abondance de chiffres dont certains sont pour le moins contestables, à en croire par exemple l’extrait suivant d'un article publié par Libération :(cf.https://www.lci.fr/international/les-pays-du-g7-sont-ils-vraiment-les-champions-des-inegalites-2129962.html) et plus précisément son dernier paragraphe : « Les inégalités peuvent être mesurées grâce au coefficient de Gini. C'est un indicateur synthétique sur la distribution des revenus qui varie de 0 à 1. Ici, il sera multiplié par 100, afin d’obtenir un pourcentage. Cet indicateur fonctionne de la manière suivante : dans le cas idéal, chaque habitant touche exactement le même revenu, le coefficient de Gini est alors nul. Dans le pire des cas, un seul habitant capte l’intégralité du revenu et le coefficient de Gini est alors égal à 100. Donc, plus le pourcentage est élevé, plus le pays est inégalitaire. ». Sans pondération par la démographie ni l'économie – sans parler de l’aberration consistant à amalgamer revenu et patrimoine, quelle est la valeur des références de notre généreux distributeur des deniers d’autrui, et avec lui de bien d’autres experts en sciences dites humaines qu'il inspire ? Ne négligent-ils pas que dans un transfert aussi sommaire que celui qu’ils préconisent, quel que soit le montant alloué et le nombre de ses bénéficiaires, le sommet de l’échelle des richesses de la société ne cesse pas de coïncider avec celui de la pyramide sociale ? Cette dernière ne pouvant que s'élever d’autant, sans que son niveau zéro change d’un iota. Seul en résulte un creusement des inégalités sociales qui y règnent et ne cessent d’augmenter depuis toujours, avec la population humaine et un développement économique résultant de ses besoins.

C'est pour n’avoir jamais pris en compte le caractère, irrémédiable autant qu’exécrable, du niveau zéro de cette richesse, auquel logent la multitude des plus démunis d’entre nous, par différence avec son sommet, qui n’a pas d’autres limites que celles des ressources dont est tirée cette même richesse et l'ambition de ceux qui la convoitent, que les “pauvres profonds” – vivant avec moins de 2 dollars par jour – se comptent actuellement par milliards.

Autre exemple de l’invalidité des chiffres de référence de nos experts en sciences humaines : le fait que leurs évaluations du nombre de ces pauvres profonds va du simple au triple –, soit plusieurs fois la population de la planète au début de notre ère, toutes conditions sociales confondues ; quel que soit le nombre de ceux qui échappent à la pauvreté profonde : riches, représentants des classes moyennes et pauvres “ordinaires”.

Il n'est probablement pas de pire idée, pour exacerber la frustration du plus grand nombre, que d'accorder à tous un patrimoine censé égaliser leurs chances. N'est-ce pas en effet oublier ces autres moyens que sont – sans oublier la chance – le talent, l'ambition, l'énergie, etc. , distribués aussi inégalement que toute autre richesse et par lesquels seule une minorité s'est toujours montrée capable de faire fructifier son avoir ?

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