jeudi 11 juin 2020

Mourir et ne pas naître

Sous le titre “La pandémie va-t-elle changer notre rapport à la mort ?”, Courrier International relayait début juin 2020 un article émanant de THE SPECTATOR, que tout lecteur autorisé pourra consulter dans les archives de ces journaux.

T
C'est le commentaire d'un lecteur signant g.jo.c qui est repris ici in extenso, pour donner une idée de la mesure dans laquelle l'éthique est sommairement victime du tabou dont a été trop longtemps frappé tout problème posé par la population, et a fortiori la surpopulation humaine. Il en est comme si la question de sa démographie avait pour seul objet la durée de vie de chacun, en passant à la trappe l'autre grande plaie de l'humanité, après la mort et la maladie, qu'est la pauvreté profonde – à ne pas confondre avec la pauvreté tout court, laquelle existe par la richesse et réciproquement – à laquelle sont condamnés tous ceux qui naissent et vivent à la base de notre pyramide sociale ; niveau zéro de la richesse collective, aussi fatal que structurellement inexpugnable ; ceci au nom de la défense de la natalité.

D'un point de vue éthique, les propos ci-après peuvent être rapprochés de ceux ayant fait l'objet des articles suivants, publiés ici même :
Voir accessoirement les articles consacrés au revenu universel (R.U.M.I.).

---------------------
« PROLOGUE -19-20…

L’épidémie du covid-19 qui règne actuellement met dramatiquement en lumière l’hypocrisie et la couardise de nos sociétés face à la notion de suicide assisté. Elles refusent celui-ci sous des prétextes confus de “respect de la vie’’. Mais face aux circonstances actuelles les uns prônent l’immunisation collective, acceptant des morts qui auraient pu être évitées tenant compte des moyens médicaux disponibles. En d’autres termes une non-assistance en personnes en danger qui ne dit pas son nom. D’autres se retrouvent obligés de choisir entre “ceux-qui-ont-le-plus-de-chances-de-survivre’’, au prix de l’abandon des plus vulnérables, consentants ou pas. Ils instaurent ainsi une forme d’euthanasie forcée, non-désirée, pire encore qu’un suicide volontairement décidé, mais qui souhaite être facilité.

“Les vieillards, il faudrait les tuer jeunes’’ Alfred JARRY


FAUT-IL FAVORISER l'IVG…ou l’IVV ?

‘’Le premier novembre 2016 un homme de plus s’ajoutera à la population mondiale…..’’
C’est entendu, d’après le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) nous serons 7x109 humains en 2011. Certes nous vivons mieux que nous ne vivions à 3x109 humains en 1991, sur foi de son IDH (Indice de Développement Humain) qui s’est amélioré de près de 20%. Nous serions, toujours d’après la même source, 9x109 humains en 2050 (?!), quand les ressources de la Terre commenceront à plier sous le poids. La disposition d’eau potable deviendra principalement problématique pour plus de 15% d’entre nous (et cela malgré le ‘’dévouement’’ de SUEZ Environnement et autres VEOLIA S.A….) Les autres ressources indispensables commenceront elles aussi à manquer, d’abord pour des raisons de gaspillage (25% aujourd’hui…), de coulage, de freinte et de mauvaise répartition, puis tout simplement par l’épuisement de ressources non renouvelables.
L’espérance de vie, pour des raisons dues essentiellement à l’amélioration des conditions d’hygiène (grâce en partie aux plastiques…), a parcouru des courbes de croissance faramineuses dans les dernières décennies. Elle frôle, en moyenne femmes-hommes, les 80 ans dans les pays dit développés, avec des sommets à 87,5 et a progressé, sur 10 ans à peine, de 45 aux 53 ans dans les pays les moins favorisés. Les statistiques de la qualité dans la longévité sont, elles aussi encourageantes (quoique…). Six français sur dix ne deviendront pas infirmes, quel que soit l’âge de leur mort ; (quant aux quatre autres…là…). A 75 ans seuls 5% seront en “mauvaise santé” ; (mais après ça…) Et à 80 ans près de trois quart vivront autonomes (À quel prix ? Quant à l’autre quart il n’en est pas question…).
La natalité par contre à tendance à diminuer partout drastiquement, sauf dans les pays à très faible taux d’éducation-enseignement et où l’espérance de vie est inférieure à 60 ans. Elle diminue à tel point que le renouvellement de population ne se fait plus dans un grand nombre de “pays du vieux Monde”. Suite à cette régression on peut penser qu’un maximum de peuplement mondial sera atteint avec 15, voire 12 ou au contraire 10 milliards d’individus.

C’est cependant trop, dans la logique du discours dominant, eu égard à l’affaiblissement des ressources, et la dégradation de l’environnement et un frein doit être mis à l’expansion prévue.


LA LOGIQUE BORNÉE DE L’VG
Le discours, toujours dominant, affirme que le contrôle de la fertilité en vue d’obtenir celui du nombre des naissances est la seule voie possible pour contrôler le surpeuplement. Pour y arriver il est préconisé de réduire la pauvreté et d’améliorer l’éducation, en particulier chez les femmes. Noble projet, à première vue. Examinons-le de plus près :
  • On favoriserait donc la réduction de la natalité chez les ethnies où la dure loi de la Nature fait que ne subsistent que les souches les plus résistantes. Alors que dans les pays à faible taux de natalité, on constate en moyenne un affaiblissement du génome en dépit d’une amélioration du niveau de vie et en réalité de plus en plus à cause de cette amélioration-même et de son obtention en dépit de toute logique raisonnable. Les moyens préconisés pour atteindre l’objectif décrit sont éminemment suspects :
  • La cible prioritairement féminine éveille de nombreuses interrogations : concurrence générique ? Concentration sur le segment considéré comme le plus malléable et le plus ‘’faible’’ ?
  • Réduction de la pauvreté. Obtenue par quels moyens ? Sur quels critères ? Quels types de moyens, d’industries ?
  • Amélioration de l’éducation. Avec quels objectifs ? En utilisant quelles normes de savoir ? En préconisant quelles “valeurs” de civilisation et de société ?
Tous points d’ ? pour lesquels les réponses sont peu clarifiées, c’est le moins qu’on en puisse dire. D’autant que l’objectif premier est loin d’être raisonné. En effet la réduction “naturelle” de la fertilité est acceptable, bien qu’elle doive être examinée dans ses motivations. Par contre une réduction statistique aidée a beaucoup de chances d’aboutir, comme beaucoup d’actions humaines à large prétention d’action sur un fiasco, ou sur des métastases inattendues souvent fâcheuses (voir la Chine et la Russie de L’U.R.S.S).
Réjouissons ou lamentons-nous et passons aux choses sérieuses.

LA RÉALITÉ "VIE "
Toute la problématique en rapport avec le surpeuplement –prétendu- et son contrôle – hasardeux – tourne autour de la notion de la vie et de sa sacralisation. Il est donc utile d’en examiner le contenu.
Une erreur couramment commise est d’opposer le concept “vie” à celui de “mort”. L’erreur se trouve dans le fait que “l’heure de la mort” est le terme inverse et opposé dans la ligne du temps à “l’heure de la naissance”, celle-ci n’étant en réalité en rien celle de “la Vie”. Cette dernière, apparue il y a 3,7 milliards d’années, transcende largement le tout, en étant aussi bien au-delà de l’une qu’en de ça de l’autre. Pour nous, vertébrés mammifères, il n’y a lieu de ne parler que “d’existence’’ et non de se gargariser de “notre vie’’. D’autre part la conviction d’une appartenance de la vie au sacré provient en ligne droite de la cérébralisation de l’homme et des réponses données à ses interrogations anxiogènes sur l’origine des choses et le sens de la mort.
L’IVG ne devrait donc en aucune façon être admise comme une mesure de confort. Ce sont bien les mentalités qui devraient évoluer, grâce au binôme éducation-enseignement. Et l’enseignement aussi bien des femmes que des hommes. Des hommes surtout peut-être, ce qui atténuerait peut-être simultanément une recrudescence apparente des transgressions sexuelles (…bien qu’il y ait beaucoup à dire, d’autre, à ce sujet…).

LE DÉFI DE L’IVV
En réalité, quand on y pense, il est aberrant de chercher à réduire la progression du nombre d’humains en commençant par freiner l’apport en vies nouvelles, dans le même temps où l’unité-étalon de vie s’allonge, entraînant un nombre relatif de plus en plus important d’individus âgés (https://www.populationpyram... voir par régions et pays). La logique tout comme un esprit de bonne gestion voudrait que l’on abandonne toute idée de contrôle des naissances en vue de diminuer le nombre d’habitants de la Planète et que l’on implante au contraire une morale socio-psychologique favorable à l’ IVV : l’interruption volontaire de vieillesse. Certes notre réflexe instinctif comme notre logique de pensée réagissent par un mouvement de recul devant cette alternative. Il est plus aisé d’accepter l’idée de l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse ou plus généralement tout ce qui permet de contrôler la fertilité, féminine (et moins souvent masculine on se demande pourquoi ?...), à cause de la conception que nous, occidentaux en particulier, avons de la Vie, que nous confondons avec l’existence individuelle, située entre la naissance et la mort. De plus il existe un "pas vu, pas connu" d’un IVG un rien hypocrite de la part de ceux que ne la subissent pas.
Pour les esprits férus d’arithmétique, ne serait-il pas, par exemple, plus logique de se baser sur le coefficient "espérance de vie" calculé sur base de l’année de la naissance pour fixer celle –théorique bien entendu( !)- de sa mort ? Et d’aménager ce calcul en y appliquant une série de coefficients au gré de considérations personnelles, intégrant divers facteurs subjectifs. Un piège moral qu’il semblerait cependant raisonnable d’éviter une fois le "grand âge" atteint serait celui qui consisterait à se laisser aller –uniquement- à des sentiments de lassitude, de refus –prématuré- de la souffrance ou de dépression. Il suffirait (!) pour cela de décider in tempore non suspecto d’une période “expiratoire’’. Certes il y a lieu de s’assurer, dans la mesure du possible, que le “choc’’ auprès des proches soit réduit au minimum.

Traumatiser autrui autant que soi-même par la manière de mettre fin à l’existence serait stupide quand il y a moyen de faire autrement. De même faut-il vérifier que notre existence n’est plus en aucune façon d’un réel soutien pour les tiers. Mais il faut rester mesuré et ne pas oublier que le hasard pourrait aussi en décider à contretemps et qu’il n’est pas raisonnable de vouloir décider de tous les éléments.

Mais voilà, notre société est abusée par la réaction générique de survie à tout prix, alors que dans le monde animal celle-ci n’anime que les individus en pleine possession de leurs capacités tant physiques que cérébrales, ceux sur le déclin étant écartés par le groupe où s’éloignant volontairement. Le résultat est que dans la société humaine le suicide ‘’civilisé’’ est quasi impossible (sauf en Suisse, sous assistance et si les moyens financiers le permettent, ainsi que dans certaines autres régions –Oregon, parties du Canada- mais toujours avec des restrictions et des contrôles préalables). Ailleurs le corps médical tenu par les lois se refuse, autrement que dans des cas déjà désespérés gérés par la loi, à offrir une aide. Mais il s’agit alors d’euthanasie et non de suicide. Celui-ci en est réduit à ses seules formes violentes, exécutées en état de prostration et traumatisantes pour les proches : pendaison, armes à feu, saignées artérielles, noyades, barbituriques. Bien que ces derniers, beaucoup moins mortifères, ne sont délivrés que sur prescription médicale, elle-même jugulée par la loi.

On se demande pourquoi le droit n’est pas accordé de décider de manière raisonnée de sa mort alors que celui qui veut se la donner dans un mouvement désespéré ne pourra en être empêché. Il y a donc lieu de lutter, sur tous les fronts, pour “Le droit à l’IVV’’ et la mise en place d’une procédure qui ne traumatise personne, mais ne donne pas non plus de droit d’opposition, mais uniquement de consultation.

G.J.C Enghien, 21 novembre 2016 »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre contribution