vendredi 13 juillet 2018

Pyramide sociale et Revenu Universel

Lettre ouverte à tous ceux qui se préoccupent du “Plan pauvreté”
et du futur de l'humanité


— La pauvreté affecte l’espèce humaine en raison de la perception qu’ont ses représentants de leur condition, ce qui leur confère la volonté de vouloir toujours l'améliorer, assortie de la capacité d’y parvenir ; ce qui les distingue des autres espèces animales.

— Existant l’une par l’autre dans leur relativité, richesse et pauvreté sont distribuées pyramidalement, quelles que soient les politiques sociales menées pour tenter de limiter les effets de cette incontournable inégalité structurelle.

 Selon les hasards de son héritage, tant génétique que social, l’être humain naît plus ou moins riche et doté des facultés qui permettent à chacun de faire face aux aléas de l’existence.

Ces vérités, fondamentales autant que structurelles, ne peuvent être ignorées dans le combat, pour les pauvres et contre la pauvreté.


Le négliger ou le nier, c’est lutter contre un ennemi trop mal connu pour avoir la moindre chance de le vaincre. Cette réalité peut être observée et confirmée par des calculs simples, apparentés à la loi de Pareto appliqués à une population distribuée pyramidalement. Il en résulte, par exemple, la connaissance de la mesure dans laquelle les pauvres sont condamnés à être plus nombreux que les riches. Ainsi, 14 % de la population – les riches – se partagent 50 % de la richesse collective, alors que les autres 50 % vont aux 86 % restant de la population, constitués des pauvres, dont les pauvres profonds.


Dans le cas d’une partition de la population totale en 3 catégories sociales : riches, classes  moyennes et pauvres, le premier tiers de la richesse collective va à la première catégorie, qui représente 3,7 % de la population, alors que le deuxième tiers échoit aux classes moyennes, qui en représentent 26,3 %, et que le tiers restant va à la catégorie sociale des pauvres – dont les pauvres profonds –, soit à 70 % de la population.


Mais l’étude de la pyramide sociale conduit aussi à constater un fait aussi exécrable qu’irrémédiable et inacceptable, particulièrement lourd de conséquences et pourtant jamais dénoncé par aucun expert en sciences humaines, ni par un quelconque partisan d'un revenu de base, du moins à la connaissance de l'auteur. Ce fait peut s'énoncer comme suit :

“Si la richesse n’a pas d’autres limites que l'appétit et les facultés de ceux qui la convoitent, ainsi que les ressources dont ils la tirent, la pauvreté a la sienne, qui est le niveau zéro de cette même richesse”.

Il est nécessaire, à quiconque veut y changer quoi que ce soit, de tenir compte de cette réalité fondamentale, plutôt que de s'obstiner dans une archaïque lutte des classes qui n’a jamais rien changé pendant des millénaires au sort des plus déshérités d'entre les êtres humains, quels qu’aient été les arguments et les efforts déployés depuis Spartacus jusqu’aux révolutionnaires et théoriciens modernes – de droite comme de gauche – qui y demeurent obstinément attachés, même si parfois inconsciemment. C’est seulement en tenant compte des réalités factuelles énoncées ci-dessus et indissociables du caractère pyramidal de la société, que pourra être réduite autant que faire se peut la pauvreté, et éradiquée la pauvreté profonde. En se gardant au demeurant de confondre ces deux états, ce qui ne peut qu'exacerber le sentiment de frustration qu'inspire leur sort à ceux qui vivent au niveau zéro de la richesse. La misère (1) dont ils sont frappés est une plaie ouverte depuis toujours au flanc de l’humanité, qui peut être guérie en y consacrant une partie de la richesse considérable créée et accumulée collectivement au cours des siècles, plutôt que par l'impossible écrasement de la pyramide sociale, à travers celui des riches qui en occupent le sommet, ce qui n'aurait pour effet que l'appauvrissement de l'ensemble de la société. Il suffit pour s’en convaincre, de considérer que le nombre de ceux qui vivent au plus près du niveau zéro de la richesse, qui est de nos jours plusieurs fois ce qu’était la population humaine, toutes conditions confondues, il a deux millénaires. Il faut en effet savoir que quel que soit le nombre d'êtres humains qui échappent à la pauvreté “ordinaire” de nos jours, 1 à 2 milliards d'êtres humains souffrent de pauvreté profonde en vivant avec moins de 2 dollars par jour, soit 4 à 8 fois les 250 millions de Terriens, de toutes conditions sociales, qui peuplaient la Terre en l’an 1 de notre ère.

En résumé, la pyramidologie sociale (2) conduit à préconiser le relèvement de la base de la pyramide du même nom, par rapport au niveau zéro de l'échelle de richesse collective qui lui est associé, plutôt que son illusoire écrasement.

Ceci est possible, par instauration de ce revenu universel ayant déjà fait couler beaucoup d’encre, à condition de tenir compte des réalités énoncées ci-dessus.


Faute de cela, toute tentative ne sera qu’un tâtonnement de plus conduisant à l’échec.




« Il s’agit de remplacer un enchevêtrement compliqué de dispositifs fiscaux, sociaux et familiaux, sans oublier diverses dispositions du droit du travail, par un seul outil redistributif intégré.» - Marc de Basquiat - AIRE, Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence.
« … des expérimentations de revenu de base se concrétisent en France et en Europe, c’est le moment de créer une véritable force citoyenne pour peser dans le débat et aboutir à l’instauration d’un revenu réellement inconditionnel, individuel et universel ! »  - MFRB, MOUVEMENT FRANÇAIS POUR UN REVENU DE BASE (Camp de base du MFRB : Août 2018)
De nombreux auteurs traitant du revenu universel, les adresses de quelques sites internet sont proposées à ce sujet en fin d'articles (3) .

Quelles qu'en soient les conclusions, reste à faire en sorte que la raison triomphe de la misère partout dans le monde, sachant que ce triomphe ira bien au-delà de celui escompté. Il permettra, puisque la misère en est unanimement reconnue comme la cause, de venir à bout du premier des maux de l’humanité qu’est une surpopulation dont les besoins dépassent désormais largement les ressources que lui offre son habitat


Toujours pour des raisons liées à la structure incontournablement pyramidale de la société, les pauvres s’y multiplient en effet d’autant plus vite que leur pauvreté est profonde. Le relèvement de leur niveau de vie par un Revenu Universel Minimum et Inconditionnel (RUMI) entraînera un alignement des taux de fécondité des plus pauvres sur celui des catégories sociales pour lesquelles une descendance nombreuse n’est pas le seul moyen de lutter contre les aléas de l’existence et en particulier de la vieillesse. C’est ainsi que le RUMI contribuera, de manière et dans une mesure déterminante, à la régulation indispensable de la démographie humaine, telle que la réclame de toute urgence la nature, sans compter la nécessité de répondre à un transhumanisme avançant à grand pas et dont les conséquences sur le marché du travail, donc sur les conditions d’existence de l'humanité, seront considérables.


1 - Entre autres définitions de la pauvreté et de la richesse, voir :
2 - Pour la définition de ce qui est nommé ici richesse collective, ainsi que pour tous détails d’ordre
méthodologique concernant le raisonnement proposé, voir :
3 - Sélection de sites traitant du Revenu universel :

samedi 16 juin 2018

Inéluctables et croissantes inégalités sociales

Article révisé le 03/022024

Contrairement à la pauvreté, qui a pour limite le niveau zéro de la richesse, au-dessous duquel règne l’exclusion sociale, la richesse n’en connaît pas d’autre que l’appétit de ceux qui la convoitent et les ressources dont ils la tirent, avec toutes conséquences sur un environnement commun et l’inexorable creusement des inégalités sociales, depuis que l’humanité existe.

Quelle que soit l’idée que chacun puisse se faire de la justice sociale, nul ne peut être indifférent au fait qu'après vingt siècles de civilisation, le nombre de pauvres profonds dans le monde soit devenu plusieurs fois ce qu’était la population humaine totale de la planète, toutes conditions confondues, quel que soit le nombre de ceux qui échappent de nos jours à la misère ; outre les effets d'un progrès scientifique et technique qui a considérablement changé les conditions d’existence de tous, partout dans le monde.

Mais se satisfaire de ce constat pour prétendre en changer les effets ne suffit pas. C’est ignorer d’une part l’aspiration de chacun à améliorer sa condition et d’autre part le fait que richesse et pauvreté existant l’une par l’autre, chacun est le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que lui. Là est ce qui rend les inégalités sociales inéluctables, tout en renvoyant aux termes de l’équation à résoudre pour les réduire autant que possible ; les termes de cette équation étant les suivants :

— Richesse collective de l’humanité, entendue comme la somme des richesses naturelles et résultant de l’ensemble des activités et autres apports de tous les membres de la société. À noter le qualificatif naturelles, qui souligne le fait que la richesse de la collectivité n’est pas le fruit de la seule industrie de ses membres, mais inclut ceux de la prédation irréversible qu’ils exercent sur leur environnement commun.
— Population humaine concernée, dans son intégralité, par le partage de cette richesse collective.
— Activités nécessaires à la satisfaction des besoins de l’ensemble de la population ; « Tout être humain [étant] avant toute autre activité ou toute autre opinion un consommateur » (Gaston Bouthoul in Traité de sociologie, tome II, p. 180 – Payot 1968.), la condition sociale de l’être humain est le fruit de la relation existant entre ses besoins – vitaux et superflus, puisqu’à la différence des autres animaux l’homme s’en invente – et les innombrables activités notamment économiques, contribuant à l’accroissement incessant de la richesse collective.
— Caractère incontournablement pyramidal de toute structure sociale fondée sur l'interdépendance hiérarchisée de ses membres comme l’est la société humaine,

Plus les être humains sont nombreux, – ce qui est le cas depuis qu’ils existent –, plus l’économie est prospère et plus s’accroît l’enrichissement collectif, les plus riches étant par définition les premiers servis. C’est ainsi que s’est développée jusqu’à la démesure l'indissociable binôme économie/population – celle-ci conditionnant celle-là et non l'inverse – ainsi que le volume de la pyramide sociale en représentant le peuplement, entraînant l’éloignement incessant de son sommet par rapport à sa base, le creusement des inégalités entre riches et pauvres augmentant d’autant, quelle que soit la vision aussi partiale que romantique qu’a proposé Marx de l’opposition entre riches et prolétaires ; vision à laquelle se réfèrent depuis, avec davantage d’obstination que de discernement, autant les partisans du capitalisme que ceux d'une archaïque lutte des classes.













Avec l’augmentation prévue de la population mondiale (cf. projections de l’ONU), les inégalités sociales ne pourront que se creuser encore – dans leur intemporelle relativité –, du simple fait de l'augmentation de la population mondiale, compliqué de sa globalisation.

La pauvreté étant infiniment plus facile à partager que la richesse, les flux migratoires qui se sont maintenant solidement établis, sont irréversibles et ne feront que gonfler, les nations ne pouvant indéfiniment rester indifférentes au sort de populations pléthoriques fuyant les désordres et violences de natures politique, religieuse, ethnique, économique, climatique, etc. qui s’amplifient et se multiplient partout dans le monde. Tous les pays sont concernés, les politiques et les digues les plus protectionnistes étant vouées à céder sous la force de la déferlante démographique à attendre spécialement d’Afrique, continent dont la population miséreuse est appelée à doubler avant la fin du présent siècle.

Et s’il est encore possible de limiter les inégalités sociales et d’en compenser les effets, autrement que par des moyens comme la redistribution par l’impôt notamment, sachant qu’il s’agit là de palliatifs toujours insuffisants et qui ne changent rien aux causes fondamentales de ce qu’ils combattent, nous devons être conscients du fait que l'origine de tous les maux dont souffre l'humanité est avant tout d'ordre démographique.

L’effectif de l’humanité n’a jamais été régulé au-delà de ce qu’ont pu provoquer les guerres et les épidémies petites et grandes, contrairement à ce qu’il en a été pour d’autres espèces peuplant la planète, placées sous le régime de la sélection naturelle, parfois avec l’aide de l’homme qui aurait été avisé de penser à lui-même. Mais rares sont les leaders politiques qui ont le courage d’aborder cette question, et inexistants les responsables religieux à qui le dogme interdit d’en traiter, les uns et les autres étant au demeurant plus soucieux du nombre de leurs fidèles et électeurs que de leur bien-être.

Sans compter la réponse qu’attendent dorénavant un environnement saccagé et pillé ; une biosphère vouée à un déséquilibre compromettant la survie de toutes les espèces, et des ressources en voie d’épuisement, une population moins nombreuse aurait pour effet la réduction de ses besoins et par conséquent celle de sa production et de son enrichissement. C’est seulement sur ces bases que pourrait être obtenu le rapprochement de la base et du sommet de la pyramide sociale, exprimant une réduction des écarts de richesse, donc des inégalités sociales, et que l’effet de celles-ci pourrait être corrigé, dans les conditions d’une meilleure gouvernance à tous les niveaux de la société.

Certains prônent la frugalité pour tous dans une société dont la démographie est abandonnée à une hypothétique transition par laquelle la population mondiale décroîtrait d’elle-même après être passée par un maximum au cours du siècle prochain. Mais il y a lieu de tenir compte de l’aspiration de l’homme à améliorer sa condition et celle de ses enfants, espérant en cela dans le progrès et visant les conditions de vie des mieux lotis que lui-même et non celles des plus pauvres. À quoi servirait l’effort de frugalité d’une population croîssant sans cesse ?

Les inégalités sociales sont avant tout liées à notre démographie et leur réduction passe par une dénatalité qui s’impose au monde, massivement et d’urgence, pour bien d’autres raisons mettant en cause la survie de l’espèce humaine. Ceci requiert en premier lieu une prise de conscience générale, ce qui est loin d’être le cas, et un effort d’éducation sans précédent bien qu'insuffisant, partout où règnent les taux de natalité les plus élevés. Faute de cela, nous serons 9 milliards dans 25 ans et plus de 11 au début du prochain siècle, avec les déséquilibres sociaux dont chacun peut imaginer les conséquences désastreuses, au détriment premier des plus défavorisés.

vendredi 18 mai 2018

Contre la croissance démographique

Article emprunté à : https://www.populationmedia.org/


La star du sport automobile prend la tête de la course contre la croissance démographique

Leilani Munter



LONDRES (Thomson Reuters Foundation) - L'une des meilleures conductrices de voitures de course au monde, Leilani Munter, a pris la tête d'une campagne visant à réduire la surpopulation - et a promis de ne pas avoir d'enfants elle-même.
 
Munter, dont le travail comme doublure photo pour l'actrice Catherine Zeta-Jones a financé sa carrière de course, est devenue cette semaine mécène de l'organisme de bienfaisance Population Matters basé au Royaume-Uni.
 
La sportive américaine, une fois classée parmi les 10 meilleures conductrices de Sports Illustrated, a déclaré que la croissance démographique était l'une des plus grandes menaces au monde et que les femmes ne devraient pas être jugées négativement pour avoir choisi de ne pas avoir d'enfants.
 
Les Nations Unies estiment que la population mondiale augmente de 83 millions d'habitants par an, le nombre de personnes sur la planète devrait atteindre 9,8 milliards en 2050, contre 7,6 milliards actuellement.
 
"Ne pas avoir un enfant a été le meilleur moyen pour moi de réduire mon impact sur la planète", a déclaré Munter, 44 ans, à la Thomson Reuters Foundation dans une interview téléphonique mercredi.
 
"Si vous regardez les chiffres, la terre est finie, et la race humaine ne peut pas continuer à croître à l'infini avec seulement autant de ressources."
 
Les autres clients de l'organisme de bienfaisance comprennent le naturaliste David Attenborough, l'actrice anglaise Susan Hampshire et la primatologue britannique Jane Goodall.
 
Se décrivant comme une «vegan, hippie poussin» sur le site de Population Matters, Munter a déclaré que les femmes étaient sous pression pour avoir des familles, quelque chose qu'elle a combattu depuis qu'elle était à l'université et qu'elle était d'accord avec son mari.
 
Un législateur au Japon a récemment essuyé des critiques sur les médias sociaux après avoir déclaré que les femmes devraient avoir au moins trois enfants, car les femmes sans enfants risquaient de devenir des fardeaux financiers pour l'État.
 
"Nous devons normaliser le choix d'être sans enfant", a déclaré Munter, appelant à plus d'éducation sur le contrôle des naissances.
 
Les chiffres des Nations Unies montrent en moyenne que les femmes ont 2,5 enfants dans le monde, mais l'Afrique reste la région où la fécondité est la plus élevée avec 4,7 enfants par femme.
 
"Là où les femmes et les filles ont l'autonomisation économique, l'éducation et la liberté, elles choisissent d'avoir des familles plus petites", a déclaré Population Matters sur son site internet.
 
"Lorsque la taille des familles est plus petite, cela permet également aux femmes d'acquérir une éducation, de travailler et d'améliorer leurs opportunités économiques."

samedi 5 mai 2018

Un autre Marx



 Un autre Marx

L’humanité a commémoré le 5 mai 2018, dans la discrétion, le 2ᵉ centenaire de celui qui a donné son nom à une doctrine socio-politique dont ont dérivé tant d’autres. Que penser de son incidence sur la condition humaine ? Voici en tout cas résumé un point de vue qui considère le marxisme comme la pire théorie qu’y ait jamais existée.


Avec ce romantisme rhénan que Wagner magnifiera avec tambours et cuivres, pour le plus grand plaisir d’un autre prophète de sinistre mémoire, Marx a nourri sa pensée des idées révolutionnaires ayant fleuri partout dans le monde depuis que la société des hommes y règne et plus spécialement à l’époque dite “des lumières”, qu’a suivi en occident l’avènement de l’industrie et des grands moyens de communication et de propagation des idées. Et cette pensée s’est développée, en dépit – ou profitant – des désordres qui ont agité le monde depuis. C’est ainsi que le marxisme a prétendu répondre, au fil de sa dramatique histoire, à l’attente des êtres humains les plus démunis, encouragés par les héritiers de ces utopies qui font oublier à l’homme les réalités d'une condition devant tout aux incontournables hasards de leur naissance.

Portée par l’extrême misère d’un prolétariat cristallisé de fraîche date, grossi de millions de serfs vivant un autre temps aux confins de l’Europe, le marxisme a rapidement enfanté du communisme, qui suscitera à son tour, par réaction, ces autres fléaux qui perdurent en certains endroits de la planète, après notamment le fascisme du Caudillo, celui du Duce, puis le nazisme. Mais le marxisme et ses schismes n’en sont pas pour autant exempts de ce qui est reproché à ces idéologies qu’ils ont si largement contribué à faire naître et qui sur bien des points lui ressemblent.

Si la misère la plus profonde et la révolte qu’elle peut susciter peuvent être considérées comme les raisons de son avènement, il n’en demeure pas moins que le marxisme, de même que ses résultats, sont au plus haut point contestables, pour trois raisons majeures :


1° - Absence d'humanisme et d’éthique.

La lutte des classes à outrance, avec pour objectif la prise de pouvoir par le prolétariat – qu’elle préconise comme le seul moyen de parvenir à la justice sociale – est ni plus ni moins qu’une incitation à la haine, aussi incompatible avec l’humanisme qu’ignorante des réalités de la condition humaine. La lutte des classes s’est donc traduite par des guerres civiles aux innombrables victimes, dont une centaine de millions de morts, soit davantage que ceux qu’ont provoquées les deux guerres mondiales du XIXe s. Et ces guerres civiles, fondées sur l’incompréhension, l’intolérance et la haine, perdurent en certains endroits de la planète, promettant de naître ailleurs.

2° - Dépendance, corporatisme et nouvel obscurantisme.

C’est le marxisme qui a incontestablement généré le syndicalisme avec ses dogmes aussitôt consolidés par ceux du religieux et du politique, qui ont vite opéré leur OPA ; partiellement réussie comme en attestent les liens étroits existant entre les principaux syndicats et l’Église d’une part ainsi qu'avec les partis politiques d’autre part.
Ces mariages peuvent d’ailleurs apparaître comme autant d’alliances face au progrès scientifique et technique et à l’enrichissement qu’il génère, au motif qu’il contribue au développement du capitalisme. Ce qui n’empêche pas ceux qui se considèrent sans vergogne comme des progressistes, de créditer la lutte des classes des moindres avancées sociales, alors qu’elles sont avant tout le fruit de ce progrès scientifique et technique. Quoi qu’il en soit, en échange “d’avantages acquis” – dogme syndical entre tous – d’une manière ou d’une autre, le monde des travailleurs s’est vu coiffé d’un pouvoir supplémentaire, comme si ceux qu’il subissait déjà ne lui suffisaient pas, ce qui est loin de répondre à la promesse d'émancipation promise par Marx. Sans omettre que le syndicalisme, conquête de la lutte des classes livrée au nom du prolétariat, n'entretient désormais qu'un lointain rapport avec celui-ci.


3° - Ignorance des dimensions démographique et environnementale, inhérentes à tout processus économique et social.

L’homme est avant toute autre considération un consommateur qui, par différence avec les autres êtres vivants, s’invente des besoins ; ce que Marx semble avoir ignoré, de même qu’il ne semble pas avoir conçu que si la pauvreté a pour limite le niveau zéro de la richesse, cette dernière n’en a pas d’autres que l’appétit de ceux qui la convoitent et les ressources de la planète dont elle est tirée. Que n’a-t-il été guidé par l’évidence voulant que le meilleur moyen de priver les profiteurs de la main d’œuvre qui les enrichis, serait qu’elle cesse de proliférer et avec elle ses besoins, dont la satisfaction contribue toujours plus à l’enrichissement de la société, à commencer par les plus ambitieux et gourmands de ses membres ? Comment ceux qui ont le plus à se plaindre de leur sort peuvent-ils au contraire être encouragés et s’obstiner à condamner leur descendance à une existence qui ne peut être que pire que la leur, en raison de leur nombre croissant sans cesse en se multipliant à une cadence qui peut être supérieure à 6 fois celle des riches, selon la segmentation de la pyramide sociale ? Mais le peuple est pour le marxisme comme pour tous les pouvoirs, un instrument dont la force s’affirme d’abord par le nombre. Pas une église, pas un parti, pas un syndicat, pas la moindre collectivité, qui ne cherche à augmenter sa puissance par le nombre de ses fidèles, de ses membresde ses adhérents ou de ses partisans.

Faute de pouvoir échapper à des inégalités résultant d’un sort aveugle auquel nul être vivant ne peut échapper à sa naissance, quels que soient les aléas de son existence par la suite, ne devons-nous pas limiter notre ambition à en compenser les effets, sans pour autant vouloir la mort de l’autre ?

Plutôt que cela le marxisme, imitant tous les pouvoirs, n’a su que chercher à accroître ses troupes, fournissant ainsi à ceux qui les exploitent, un effectif sans cesse grandissant. De ce point de vue, l’analyse à laquelle se livre Marx de la population humaine n’a de réaliste et d’utile que de souligner son caractère universel, en ce sens que chacun d’entre nous est plus ou moins dépendant de tous les autres. Par contre, sa classification et son invention de l’AIR (armée industrielle de réserve), qu’il organise et représente arbitrairement, non sans ce romantisme déjà évoqué et un sens de l’organisation bien germanique, sont d’un parti-pris n’ayant d’égal que son ignorance, voire son puéril refus de la condition humaine, telle que l’illustre si parfaitement la pyramide sociale.



Et cette ignorance s’est aggravée chez Marx de celle dont font preuve la plupart de ceux qui, promettant le bonheur à l’humanité, négligent ce qu’est la richesse collective de l’humanité et d’ajouter la démographie, à l’indissociable relation existant entre entre économique et social*.







lundi 16 avril 2018

Des insuffisances de l’entretien Macron-Bourdin-Plenel


Une fois de plus un chef d’Étatzappe l'incidence de la situationplanétairesur cellede son pays et ce ne sont pas ses interlocuteurs, prisonniers de la pensée dominante et troppréoccupés de leuregomédiatique, qui l’auraient entraîné dans l’évocation d’une problématique de cette envergure. De nombreux auditeurs, dont les responsabilités l’exigent ou simplement capables de s’extraire de leur quotidien au moins le temps d’un entretien de ce genre, en serait pourtant curieux. À croire que la représentation que peut constituer une émission à caractère politique et le jeu de ses acteurs valent plus que le sort de l’humanité et celui de dizaines de millions de citoyens tel qu’il en découle.

Pourtantc'est là,bien au-delà de l’hexagone,que se situe la cause première, en même temps que la solution de problèmes auxdimensions dorénavant imposéespar la mondialisation à tous lesmécanismes économiques, financiers et sociaux. Etque cettemondialisation soit accusée à tort ou à raison d'avoir été un choix politique des uns ou des autres etd'être à l'origine des maux dont souffre l'économie française comme, à des degrés divers et sous diverses formes, celle de tous les pays du monde, n’y change rien. La mondialisation est là, résultat d'un progrès inéluctable – auquel chaque être humain a œuvré en tant que consommateur – s'étant notamment manifesté en matière d'information et de communication et par lequel les frontières entre les États sont tombées et continuent de le faire les unes après les autres ;les flux migratoires politiques, ethniques, religieux, climatiques, etc. en attestent quotidiennement, avec toutes conséquences sur la vie de toutes les nations.

C'est par cela que sont bousculés les schémas traditionnels auxquels continuent imperturbablement de se référer les économistes et ceux qui les écoutent ; comme si bientôt 10 milliards de terriens et la déferlante quotidienne de 280 000 êtres humains supplémentaires (soit près de 100 millions par an) était une peccadille sans incidence sur les conditions d’existence des pays, non seulement les plus pauvres – dans lesquels elle se manifeste en premier lieu –, mais sur celle des pays riches, où se déverse une part grandissante de ce surplus de population qu'ils ne sont pas préparés à accueillir, étant de plus incapables de fournir à ceux qui le composent le travail qu'ils viennent y chercher.

Il en est alors comme de l'arbre qui cache la forêt. La dette, le chômage, des croyances obscures et archaïques ; des égoïsmes identitaires et corporatistes ; le sectarisme des uns et des autres, les savants raisonnements et les indices au service de leurs seuls inventeurs, masquent l'essentiel, qu'est la démesure d'une population chaque jour plus difficile à nourrir autant qu'à gouverner, ce que chacun peut comprendre.

Quand donc un chef d’État en exercice se décidera-t-il à tenir à ses concitoyens ce langage d’adultes, plutôt que de leur promettre d’appliquer à leurs maux des remèdes qui ne peuvent être, dans un tel contexte planétaire, que cautère sur jambe de bois ?

C’est d’autant plus nécessaire que c’est aussi cette démesure mondiale qui est à l’origine des inégalités sociales que tant de bonnes intentions ont combattues au cours des siècles et qui n’ont pour autant pas cessé d’augmenter.

Avec ou sansMacron, Bourdin et Plenel,plus le temps passe plus la population augmente (1 à 7 milliards en 1 siècle et 11 milliards à l'horizon 2100) et avec elle ses besoins vitaux comme superflus et la nécessité de les satisfaire, d'où une croissance économique ininterrompue générant toujours plus de profits pour tous, à commencer par les plus riches, par simple effet d’échelle et de proportion, les pauvres se multipliant structurellement 6 fois comme ces riches.Ainsi va un progrès qui a pour effetsd’accroître richesse et pauvreté, dans leur relativité, et de développer la pyramide sociale dans ses trois dimensions, dont sa hauteur, ce qui éloigne toujours plus son sommet de sa base et creuse les écarts qui en résultent, entre les catégories sociales et les individus dont elles sont faites.
Pendant ce temps-là les hommes en restent à leur quotidien surévalué ou à leurs fantasmes égalitaires, et débattent en affichant une compassion dévoyée à l’égard des plus démunis, dont la clientèle ne cesse de croître face à la prospérité de ceux qui prétendent hypocritement ou sottement les défendre.