vendredi 6 septembre 2013

L'avenir des pauvres

L'avenir des pauvres


Histoire résumée de la pauvreté et avenir des pauvres, par la démographie

Qui regarde loin dans le passé, peut voir loin dans le futur.

Les éléments ci-après annulent et remplacent ceux précédemment publiés sous le même titre.
Ils tiennent compte de la révision à la hausse de l'estimation de la population du globe en 2100, telle qu'effectuée notamment par l'ONU et l'INED. Voir à ce sujet : http://economiedurable.over-blog.com/article-le-retournement-des-previsions-demographique-120602366.html



Pour ceux qui refusent de concevoir ou ne parviennent pas à imaginer la société humaine comme une structure pyramidale, avec son empilement de catégories sociales sur une base dorénavant hypertrophiée, voici une autre manière de la représenter, en même temps que son évolution au cours des siècles.


Population terrestre
An 1
(X 1)
An 1 800
(X 4)
An 2 000
(X 24)
Progression
en nombre
An 1/An 2 000
Projection
   An 2 100
(X 40)
Total
250 millions1
  1 milliard
6 milliards2
5,75 milliards
11 milliards3
Riches - 3.7%
9,25 millions
37 millions
220 millions
210 millions
407 millions
Cl. moyen. - 26.3%
65,75 millions
263 millions
1,58 milliard
1,514 milliard
2,9 milliards
Pauvres - 70%
175 millions
700millions
4,2 milliards
4,75 milliards
7,7 milliards

1 - évaluation de la population mondiale au début de notre ère
2 - Population mondiale à l'aube du XXIème s. selon l'ONU - Dont 1,5 milliard de pauvres profonds
3 - Estimation de la population mondiale vers l'an 2 100
Nota 1- Les pourcentages retenus pour la segmentation des terriens, en riches, représentants des classes moyennes et pauvres, sont hypothétiquement fondés sur la répartition moyennement admise pour l'an 2000 par les instances publiant des données à ce sujet (ONU, B.M., INED, ONG diverses).
Nota 2 - Compte tenu des différences relevées selon les sources, et de l'approximation des chiffres fournis, ces derniers ont été arrondis par défaut


Il y est donc probable qu'il y aura dans moins d'un siècle, si rien n'est fait pour intensifier d'urgence les efforts engagés pour juguler la croissance démographique, 7,7 milliards de pauvres, soit 10% de plus que la population mondiale à ce jour (2013), toutes conditions confondues. Et ceci quels que puissent être les résultats de la lutte spécialement menée contre la pauvreté profonde. Pour convaincre toutes les parties prenantes à lutter pour qu'il n'en soit pas ainsi, il suffit de considérer la réduction considérable du nombre de pauvres qu'aurait la moindre réduction en pourcentage de la population globale annoncée.

Pauvreté de la démographie

Pauvreté de la démographie


Pauvreté, inégalités, pillage des ressources naturelles sont autant de maux contre lesquels les politiques économiques et sociales des États, comme des collectivités qui les composent, ne peuvent avoir de sens que si sont pris en compte les fondamentaux de la démographie mondiale et les problèmes de surpopulation qu'elle génère inexorablement, au détriment d'une planète qui n'en peut plus et par voie de conséquence, des espèces qui la peuplent.

Ceux qui croient ou prétendent lutter contre la pauvreté ne cherchent-ils pas en fait, non pas un meilleur partage des richesses du monde mais à rejeter sommairement sur la seule collectivité le sort des pauvres, dans les sursauts d'une lutte des classes archaïque ? Ils s'obstinent à négliger ce faisant que chacun – quel que soit son sort, le doit en premier lieu à sa naissance. Par simple humanité, la responsabilité collective ne peut être écartée ; les antécédents et le poids de la société peuvent peser sur l'individu au point de le priver de réelles possibilités de réaction et il importe que cette même société lui apporte alors son aide. Mais elle devient elle-même impuissante lorsque ce poids atteint la démesure et un degré de complexité que rien ne peut plus démêler. Or parmi les facteurs de ce poids et de cette complexité figure indéniablement le nombre.


Donnons la parole à Alfred Sauvy, qui dénonçait déjà cette situation il y a plus de 50 ans, dans son livre "Malthus et les deux Marx" :
« En 25 ans [en 1963], le Monde a subi la plus grande transformation qu'il ait jamais connue. Dans l'espace d'une génération, sa situation a changé bien plus qu'en un siècle de Moyen Âge ou un millénaire de préhistoire.
Rien de saillant ne peut plus se produire en un point quelconque, qui n'ait sa répercussion sur le tour de la terre. En quelques secondes, se répand une nouvelle qui peut faire tomber des gouvernements nationaux ou ruiner des hommes placés à 10 000 km de là. Nulle autorité ne commande, nul ordre ne règle cet amas de 3 milliards d'hommes [devenus plus de 7 milliards en 2 100], plus différents de condition qu'ils ne l'ont jamais été, et cela au moment même où ils sont plus proches, plus voisins que jamais.
De ce chaos, de cet enchevêtrement d'intérêt, émergent deux problèmes fondamentaux :
- La menace d'une guerre atomique [... ]
- La croissance rapide de la population dans les pays les moins bien placés pour y faire face ; cette croissance implacable crée une hypothèque sans cesse alourdie, sur les ressources de la planète et risque de provoquer, quelque jour, une immense crise matérielle et morale [n'y sommes-nous pas maintenant plongés et au-delà ?].
Le premier problème, qui met en présence deux grands adversaires, les E.-U. et l'U.R.S.S. ... est assez bien connu dans ses lignes essentielles.
Le second a donné lieu à une littérature foisonnante, bourgeonnante qui, malgré d'excellents ouvrages a plutôt contribué à obscurcir la question. [ … ]
Ce qu'on appelle l'explosion démographique est survenu dans un monde ignorant tout de la démographie. Bannie des université, méprisée des économistes, inconnue de "l'honnête homme", cette science capitale a dû, pendant deux siècles, vivre à l'état sauvage. Pas un adulte sur 100 n'avait, vers 1950, reçu les rudiments les plus élémentaires de cette branche fondamentale. Et aujourd'hui encore, dans les milieux universitaires, elle est considérée comme une intruse, plus que comme une personne de la grande famille. Si on lui octroie une place, c'est pour en faire une sorte de pensionnaire, de locataire et, ainsi, éviter de lui donner ses possibilités de développement.
De toutes les responsabilités qui s'ouvrent et se prennent, celle des universitaires est particulièrement lourde. ».

Si nous ajoutons à cela la vision étriquée que certains démographes patentés ont de leur discipline, la prédiction rassurante de l'avenir de l'espèce humaine à laquelle les conduit le concept de transition démographique  (avec tout de même une population de l'ordre de la dizaine de milliards de terriens dans moins d'un siècle), le fait que soit excommunié – avec la complicité d'une certaine presse et de sa censure institutionnelle –, le profane ayant l'outrecuidance de contester cet optimisme, nous aurons une idée de ce qu'est cette misère de la démographie, faute de vouloir, ou de savoir, y mêler le minimum de sociologie et d'humanisme qui s'impose.

lundi 22 juillet 2013

Démographie sociale comparée sur 2 000 ans

Démographie sociale comparée sur 2 000 ans


La pyramide sociale : Évolution comparée du nombre de riches, de pauvres  et de représentants des classes moyennes, sur 2000 ans


20 siècles d'histoire devraient suffire à rendre irréfutable la preuve que les pauvres se multiplient inexorablement avec le temps et la croissance démographique, à un rythme nettement supérieur à ce qu'il en est pour les autres catégories sociales. La forme pyramidale de la société humaine, comme le milliard et demi de pauvres profonds qui peuplent sa base en l'an 2 000 – 6 fois la population de la terre au début de notre ère – doivent nous en convaincre, même si certains se refusent à l'évidence ou plus cyniquement relativisent, en rétorquant que dans le même temps la population totale a été multipliée par 26.


Quels que soient les arguments négationnistes, n'est-il pas dès lors aussi vain de prétendre supprimer les inégalités que la pauvreté ? Les inégalités, qu'elles soient sociales ou autres, naissent inlassablement avec chacun d'entre nous, et la pauvreté comme la richesse existent l'une par l'autre. En conséquence, les hommes réellement désireux d'améliorer durablement le sort des plus déshérités d'entre eux doivent faire acte de pragmatisme et adapter leur ambition à la mesure dans laquelle il est possible de réduire ces maux, plutôt que de se taper la tête contre leur mur, à la manière des mouches contre la vitre qu'elles ne voient pas.


Figure dans le tableau ci-dessous une simulation tentant d'évaluer la progression comparée, en nombre, de la population mondiale répartie en fonction de la richesse (ou de la pauvreté) de ses membres. Les proportions de ces populations sont celles généralement admises pour l'an 2000. Toute théorique, leur constance a été arbitrairement supposée pouvoir s'accorder avec l'augmentation de richesse globale due au progrès pendant deux millénaires, indépendamment de ce qui a pu en résulter quant à l'écart entre la base et le sommet de la pyramide sociale. Compte tenu de la controverse sur les estimations et les résultats des recensements aux époques en cause, les chiffres retenus peuvent être considérés comme des ordres de grandeur. Précisons par ailleurs que :
- La population terrestre en l'an 1 de notre ère est celle généralement attribuée à l'époque du Christ.
- La population en l'an 2 000 est celle des chiffrages communément admis à cette date, y compris le milliard et demi de pauvres vivant dans la misère extrême (moins d'un € par jour).

De tels chiffres pourraient bien entendu être soumis à expertise, mais les considérer comme possibles et non certains, n'est pas aller beaucoup plus loin dans une polémique qui ne change rien au fond. D'autant que les richesses considérables découvertes, créées et accumulées par les hommes en 20 siècles et spécialement depuis la révolution industrielle – en dépit d'un gaspillage non moins considérable – et nos conditions de vie doivent se comparer elles aussi à ce qu'elles étaient au début de notre ère. Il en résulte tout au plus des variations de pourcentage dans la répartition des populations chiffrées, ne changeant rien à la prolifération des pauvres, comparée à la croissance des populations des classes moyennes et riches.

La tendance enregistrée à partir de la fin du second millénaire, mettrait toutefois en évidence, selon plusieurs démographes, économistes et démographes, une augmentation significative de la proportion des représentants des classes moyennes, une partie de leurs membres étant déclassée vers le haut et une autre vers le bas, participant à l'augmentation du nombre de pauvres.

Expansion démographique mondiale sur 21 siècles
Populations comparées en nombre
à critères constants de segmentation de la pyramide sociale


Population terrestre
An 1
(X 1)
An 1 800
(X 4)
An 2 000
(X 24)
Progression
en nombre
An 1/An 2 000
Projection
   An 2 100
(X 40)
Total
250 millions1
  1 milliard
6 milliards2
5,75 milliards
11 milliards3
Riches - 3.7%
9,25 millions
37 millions
220 millions
210 millions
407 millions
Cl. moyen. - 26.3%
65,75 millions
263 millions
1,58 milliard
1,514 milliard
2,9 milliards
Pauvres - 70%
175 millions
700millions
4,2 milliards
4,75 milliards
7,7 milliards

1 - évaluation de la population mondiale au début de notre ère
2 - Population mondiale à l'aube du XXIème s. selon l'ONU - Dont 1,5 milliard de pauvres profonds
3 - Estimation de la population mondiale vers l'an 2 100
Nota 1- Les pourcentages retenus pour la segmentation des terriens, en riches, représentants des classes moyennes et pauvres, sont hypothétiquement fondés sur la répartition moyennement admise pour l'an 2000 par les instances publiant des données à ce sujet (ONU, B.M., INED, ONG diverses).
Nota 2 - Compte tenu des différences relevées selon les sources, et de l'approximation des chiffres fournis, ces derniers ont été arrondis par défaut


Concernant la pauvreté, il suffit d'appliquer à ces chiffres et notamment à la projection 2 100, le moindre pourcentage de réduction, pour apprécier la mesure dans laquelle il influencerait le nombre de pauvres, par simple effet de proportions.


Pour réduire la pauvreté et les inégalités sociales :
tuer les riches ou supprimer les pauvres ?


La tentation est dès lors de désigner ceux qui sont frappés par la pauvreté comme source de tout allègement significatif de la pyramide sociale, en même temps que premiers responsables de leur propre nombre et de ce qui peut être qualifié d'hérédité de la pauvreté. Quels que soient les effets de la société sur la position de chacun dans la hiérarchie sociale, chacun d'entre nous n'est-il pas avant tout l'héritier de la plus ou moins grande pauvreté (ou richesse) de ses géniteurs ?


Au demeurant, tous les pauvres ne sont pas malheureux de l'être. Mais avec les moyens d'information modernes, qui permettent à quiconque de comparer sa condition à celle d'autrui, à des milliers de kilomètres de distance et à des millions de dollars près, cette comparaison les conduit à s'intéresser à leur propre sort, autant et plus que les philanthropes et autres bonnes âmes qui s'en sont chargés jusqu'ici, avec une insuffisance flagrante, ne semblant pas concevoir que leur lutte, telle qu'ils la mènent, assure davantage la promotion de la pauvreté qu'elle change quoi que ce soit à une relativité incontournable. N'empêche que les pauvres résistent et entendent bien ne pas être sacrifiés au mieux-être général de la société. Qu'est en effet la perspective d'un allègement de la pyramide sociale, comparée au bonheur immédiat de vivre et à cet optimisme qui habitent chacun d'entre nous et lui laisse entrevoir, aux pires moments de son existence, l'éventualité de jours meilleurs ? Qu'ils se rassurent – et leurs protecteurs avec eux –, la réduction du nombre de pauvres peut résulter d'un ajustement démographique ne passant pas par leur extermination. Il s'agirait seulement de les convaincre de naître moins nombreux et de les y aider. Par cet effet purement mécanique selon lequel la pyramide croît en nombre, majoritairement par sa base, son allègement résulterait de l'effet inverse. Les classes aisées et les pays dans lesquelles ces classes sont les mieux représentées, qui tendent à "maigrir" en affichant les plus faibles taux de natalité en fournissent l'exemple. Elles sont d'ailleurs ainsi portées à refuser à leur tour leur propre sacrifice, ce qui devrait conduire la société entière à une lutte de classes toujours aussi vaine, livrée non plus au nom de la domination de l'une sur les autres mais pour la survie de chacune.


Le retour à une population mondiale mieux en rapport avec les capacités de la planète impliquerait toutes les catégories sociales ; les riches comme les classes moyennes et les pauvres, proportionnellement au nombre de représentants de chacune. En accord avec la structure immuablement pyramidale de leur société, les hommes continueraient à s'y répartir dans la même inégalité, seuls se distendant, selon les époques et la conjoncture, les écarts de richesse. L'autre effet éminemment souhaitable de telles orientations serait un moindre impact des pollueurs que sont les hommes sur l'environnement. En cela au moins, la réduction puis la stabilisation de la population générale, profiterait à tous.


Que les défenseurs des pauvres, allant jusqu'à promouvoir la pauvreté par une compassion les encourageant à se multiplier ; comme les ennemis des riches, qui considèrent que l'extermination de ceux-ci éradiquerait la pauvreté et apporterait l'égalité sociale, se fassent une raison, le salut de la société est ailleurs, il est dans un ajustement général de la population, aux ressources de la planète d'une part et aux capacités ainsi retrouvées des hommes à assumer leur propre gouvernance.

Comme déjà précisé, la prétention n'est pas ici de proposer des solutions mais de mettre en évidence une situation et d'imaginer tout au plus quelques grandes orientations pour y répondre. Laissons aux experts le soin d'entrer dans les détails, s'il n'est pas trop tard et pour autant qu'ils conviennent du défi fondamental que leur lance la pyramide sociale. De même, que les élites devront cesser de cultiver la pauvreté pour chercher à réellement la combattre. Refuser le rééquilibrage de la société par la dénatalité au prétexte que celle-ci entraînerait un vieillissement de le population et de moindres performances de la société, c'est d'abord instrumentaliser la pauvreté et reconnaître aux pauvres leur utilité, voire leur nécessité, puisque ce sont eux qui peuplent en grande majorité la pyramide sociale.

jeudi 18 juillet 2013

La pyramide sociale et la planète Terre

La pyramide sociale et la planète Terre



Après l'avoir considérée dans le temps et estimé la mesure dans laquelle 20 siècles de progrès ont influencé le nombre et la répartition de ses occupants en termes de richesses, la pyramide sociale peut être située dans l'espace, avec ce qui est son assise. Si outre leurs causes naturelles, ses déséquilibres internes sont aggravés par l'inconfort et la déraison de ses habitants, condamnés à vivre une inégalité structurelle, ils n'ont pas fait le choix du lieu sur lequel se dresse la pyramide sociale ni de son environnement. Les mouvements incessants, résultant des luttes qui se livrent à l'intérieur de cette pyramide, amplifiés par son poids en constante augmentation, peuvent par contre en ébranler les fondations et en compromettre l'équilibre au détriment, non seulement de l'humanité qui l'habite mais des autres espèces et de la planète elle-même.


Nul ne peut nier que le rapport entre l'atrophie de la pyramide sociale et son poids écologique soit devenu des plus précaires et touche de plus en plus fréquemment au catastrophique, au point que parler dorénavant de croissance est non seulement révoltant d'irresponsabilité mais d'une totale incongruité si la notion de contrôle démographique n'y est pas introduite avec la plus grande détermination.


« L’effort à long terme nécessaire pour maintenir un bien-être collectif qui soit en équilibre avec l’atmosphère et le climat exigera en fin de compte des modes viables de consommation et de production, qui ne peuvent être atteints et maintenus que si la population mondiale ne dépasse pas un chiffre écologiquement viable.» - Rapport 2009 du Fonds des Nations Unies pour la Population
« Si nous continuons dans cette voie, si nous ne faisons rien pour enrayer l'accroissement de la population, nous allons en payer le prix, nous allons nous retrouver dans un monde surpeuplé. La démographie a un impact sur le développement économique, sur l'environnement et sur les ressources de la Terre qui sont limitées.»- Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies (1997 - 2006)


Propos n'ayant qu'un faible écho comparé au succès d'une écologie aussi romantique qu'immature. En effet, dans le même temps que sont proclamées à la face du monde de telles évidences, une presse irresponsable prête davantage attention à une pétition contre le gavage des palmipèdes, exemple emblématique de la manière qu'ont les individus les mieux intentionnés de considérer un problème contre lequel ils entendent lutter, en tenant leur lorgnette par le mauvais bout. Faisant le jeu de ceux qui, par calcul, stupidité et démagogie, se gardent bien d'aller à l'essentiel, ils méconnaissent que la pratique du gavage des palmipèdes et ses abus, ne sont que la conséquence d'une demande de plus en plus importante, due non seulement à la publicité mais plus simplement à un nombre croissant de consommateurs et que c'est sur ce nombre qu'il faudrait agir, là comme en bien d'autre domaines





































Les abus commis par les hommes sont fondamentalement liés à leur nombre devenu surnombre. Les super prédateurs qu'ils sont étant privés de raison, comme le démontre leur comportement en tout, les effets du progrès qui leur est dû et de leurs inventions les plus utiles ayant systématiquement deux effets, l'un au service du bien et l'autre au service du mal. Reste à limiter le nombre de consommateurs, le reste suivra. Dans le banal exemple qui nous occupe, à moins de consommateurs de foie-gras moins d'oies et de canards à gaver ; comme à moins de pilleurs des ressources de la planète, moins de pillage ; à moins de gaspilleurs en tout moins de gaspillage, à moins de pollueurs moins de pollution, etc. Penser et agir autrement ne fait que soulager les consciences et donner satisfaction aux élites et autres pouvoirs temporels qui rêvent d’être à la tête de pays toujours plus peuplés, comme aux pouvoirs spirituels qui n’ont aucune envie qu’il en soit autrement, à commencer par l’église romaine, par dogmatisme et réaction à sa perte d'influence, et l’Islam, qui se promet de conquérir le monde par le ventre de ses femmes, polygynie aidant (déclaration de Boumedienne à la tribune de l’ONU). Les chiffres de la Banque Mondiale, rassurants, sont largement contestés, mais ce qui n’est pas contestable par contre, c’est la structure pyramidale de la société humaine et la proportionnalité qui y règne, avec sa plus abominable conséquence qu’est l’augmentation incessante du nombre des plus misérables d’entre nous.


En dépit des variations de la croissance démographique, soufflant le chaud et le froid, et de la sempiternelle annonce de son ralentissement, celui-ci semble non seulement peu probable mais quasiment exclu pour longtemps et pour de nombreuses raisons parmi lesquelles :
- La tendance observée depuis la naissance de l'espèce humaine, et plus particulièrement au cours de ses deux derniers millénaires.
- Les effets du progrès, notamment sanitaire.
- Les résultats de l'action humanitaire, continuant d'encourager les naissances et retardant la mort de tous, à commencer par les plus malheureux.
- Les conséquences dramatiques d'une inversion de la tendance en termes de vieillissement de la population et de réduction du nombre des actifs.
- L'aveuglement, l'imprévoyance et l'égoïsme des hommes, tous arc-boutés sur leurs habitudes et leurs avantages acquis – pour ceux qui ont le bonheur d'en bénéficier.
- La cacophonie régnant chez la plupart des partisans d'un contrôle démographique.
- L'opposition farouche des opposants à ce dernier.
etc.

Arguer, pour calmer les angoisses, du phénomène de "transition démographique" ne consiste-t-il pas à faire trop peu de cas de ce que pourront être les politiques des États, dans la confusion que ne manque pas d'aviver une situation politique et économique mondiale, devenant chaque jours plus inextricable. De plus, conclure sur l'hypothèse d'un demi siècle à venir n'est-il pas présomptueux, quand la simple observation de la réalité sur deux millénaires écoulés est négligée. Et il n'est pas question d'une expansion démographique telle que la population mondiale puisse atteindre un jour 12, voire 15 milliards et plus d'individus, mais de considérer plus simplement que les 10 milliards généralement admis pour la fin du siècle et les 7 déjà largement dépassés sont assez préoccupants pour avoir à s'en soucier.

mercredi 1 mai 2013

Inégalités sociales - Fondamentaux pragmatiques

Inégalités sociales - Fondamentaux pragmatiques


La pauvreté – comme la richesse – est une composante de la société, structurelle et mécanique, aussi relative qu'incontournable ; et des inégalités en résultent, ajoutant à nos différences. En prendre conscience serait le premier pas à faire pour atténuer cette pauvreté et ces inégalités, voire les maîtriser, à défaut de pouvoir les éradiquer. La preuve a en été largement administrée depuis plus 20 siècles, durant lesquels les raisonnements, les doctrines ainsi que les méthodes et les moyens appliqués pour les combattre ont été impuissants face à leur augmentation et à leur exacerbation.


En occident comme ailleurs, dans les pays développés comme dans les autres, la société des hommes est, a toujours été et sera jusqu’à sa fin, faite d’inégalités. L’exception y domine la banalité, le pouvoir le peuple, la force la faiblesse, l’intelligence la sottise, le savoir l’ignorance, la richesse la pauvreté, etc. ; dans tous leurs aspects. Et plus les richesses augmentent – qu’elles soient d’ordre matériel ou autre –, plus s’accroît l’écart entre le sommet d'une pyramide sociale qui n’a pas d’autres limites que l'ambition humaine et les capacités de la planète et, à l’opposé, une base inamovible, où règnent la pauvreté absolue et l'indignité, dernier état de la condition humaine.


Il existe des chiffres et un mécanisme vieux comme le monde, dont il faudrait pourtant avoir clairement conscience avant de tenter quoi que ce soit d’utile pour secourir durablement les plus nécessiteux d’entre nous, qu'il s'agisse de continents, de nations, de régions, comme d'individus.


À l’aube de notre ère, la Terre était peuplée d’environ 250 millions d’êtres humains. Elle en compte plus de 7 milliards aujourd’hui, dont 1,5 milliard vivent dans un état de pauvreté profonde. L’homme et le progrès dont il est porteur ont ainsi créé, en 20 siècles, 5 fois plus de miséreux qu’il n’y avait d’individus de toutes conditions sur terre au début de leur entreprise. Et la population augmente, quotidiennement, de 200 à 250 000 âmes qui viennent, dans leur grande majorité, surpeupler la base d’une pyramide sociale dans laquelle le "descenseur social" prend le pas sur l’ascenseur du même nom démontrant, s'il en était besoin, que la pauvreté est plus facile à partager que la richesse.


Les objections ne manqueront pas, à commencer par le reproche de voir la bouteille en partie vide plutôt qu’en partie pleine et de faire ainsi preuve d’un pessimisme exagéré. À supposer que tous les hommes aient été pauvres au début de notre ère, ce qui ne saurait être le cas du simple fait de le relativité de la pauvreté – comme de la richesse bien entendu –, alors que le nombre de ces pauvres a été multiplié seulement par 4 à 5, celui de la population totale l’a été par 28. De quoi effectivement dédramatiser l'augmentation du nombre de pauvres ! Mais ce qui nous préoccupe ici est la pauvreté et la progression en nombre des pauvres. Ce qui est important et prioritaire n’est pas de savoir si la civilisation a créé plus de riches que de pauvres mais de savoir quels ont été ses effets sur la pauvreté. Quand bien même il n’existerait qu’une poignée de miséreux sur terre, c’est leur sort qui nous intéresse et non celui des heureux élus qui ont le bonheur d’y échapper. Or l’observation est indiscutable : le nombre de pauvres profonds a augmenté de un milliard et demi en vingt siècles, si nous ne chipotons pas sur quelques dizaines de millions.


Quant à savoir si cette variation a connu des fluctuations ; quels en ont été les pics ou les baisses, il s’agit d’autres aspects de la question. Il suffit de réaliser qu’à un moment donné de l’histoire des hommes – en l’an 2000 – le nombre d’êtres humains atteints de misère profonde est inacceptable, même s’il est communément admis qu’il ne représente que 14% de la population totale de la planète ; certains prétendant que la réalité est bien supérieure


En dépit du véritable escamotage du facteur démographique par la plupart de ceux qui se penchent sur le cas des pauvres, la pyramide sociale, pour aussi schématique qu’elle soit, met pourtant en évidence le fait que les pauvres des uns sont les riches des autres, dans une relativité universelle que non seulement les uns et les autres négligent, mais qu’ils contribuent à masquer avec un égoïsme comparable à celui des riches du sommet, qu’ils ne font le plus souvent qu’imiter et jalouser dans leur impuissance. Ceux qui confondent richesse avec confort et bonheur avec richesse, démontrent ainsi que le sort d’un milliard et demi de pauvres réels et profonds leur importe moins que les enjeux de leur propre lutte, reprochant aux riches d'être nés ce qu'ils sont et tentant de leur arracher ce qu’ils leur envient, avec une rapacité obstinée. En dépit de leurs généreux principes, ils méprisent ainsi ceux dont ils sont eux-mêmes les riches tout en s'en prétendant les défenseurs. Ils ignorent, dans un égoïsme médian qui vaut n'importe quel autre, que tout ce qu'ils parviennent à obtenir pour améliorer leur propre confort est autant de moins pour plus pauvres qu'eux et, in fine, pour ces miséreux authentiques qu'ils contribuent ainsi, la conscience plus ou moins tranquille, à priver de leur pain.


Face à ce constat, s’il est possible de penser que l’accroissement de la population est porteuse de progrès, il est aussi permis d’imaginer qu’il peut avoir d’autres effets ? N’est-il pas en tout cas surprenant qu'il soit si peu question de démographie dans les plus compatissants discours ? Ne devons-nous pas, tous autant que nous sommes, ouvrir les yeux et en débattre sérieusement si nous voulons véritablement, sincèrement, offrir avec lucidité et réalisme quelques chances aux plus malheureux d’entre nous de voir s’améliorer durablement leur sort et au-delà celui de leur descendance ?


Apprécier la mesure dans laquelle le sort des hommes est influencé leur nombre, tel est le sujet dont devraient prioritairement se soucier sociologues, démographes, économistes, responsables politiques et religieux. Car s’il leur est possible, bénéficiant pour la plupart d’un confort matériel évident, de se livrer avec un certain recul à leurs réflexions, tout se passe dans l’opacité d’une misère aggravée par une démographie galopante pour une trop grande part l'humanité. Ce sont les nantis qui font cette opinion qui dénonce la pauvreté selon des critères d'un optimisme coupable –, mais est-ce suffisant et acceptable, quand la population du globe est en voie d'atteindre les 10 milliards d'individus ? .


Des évidences, dont chacun doit prendre conscience, déterminent en tout cas les conditions et contraintes sous lesquelles est placé un équilibrage dont la société moderne a le plus grand besoin :
- La richesse et la pauvreté existent l’une par l’autre.
- Chacun d'entre nous hérite à sa naissance de sa part de l'une et de l'autre.
- La structure pyramidale de la société humaine est non seulement inéluctable mais incontournablement assortie de sa distance – variable – entre sa base, la pauvreté, et son sommet, la richesse.
- Si la richesse n’a pas de limites, la misère a la sienne, qui est le fondement même de la condition humaine, là où elle est le plus concernée par la démographie ; là où, absolue, elle peut descendre au niveau zéro, au-dessous duquel règne l’inexistence sociale.
- Du fait de la structure pyramidale de la société, la croissance démographique frappe davantage les pauvres peuplant sa base que les riches occupant son sommet.
- Lutter contre l'enrichissement de la société sans se soucier de démographie, aggrave d'abord la proportion et le sort des plus pauvres.


Aucune résignation dans ce qui précède, mais bien au contraire un appel à regarder la pauvreté pour ce qu’elle est réellement, à une échelle planétaire qui concerne dorénavant – la mondialisation aidant – chacun d’entre nous, du plus humble au plus riche. L’histoire enseigne qu’une révolution chasse l’autre ... jusqu’à celle d’après, comme elle remplace un pouvoir par un autre, siégeant au même endroit de la pyramide sociale. Aucune révolution n’a jamais changé durablement quoi que ce soit à un ordre immuablement établi, Tels le phénix, privilèges et inégalités renaissent de leurs cendres.

Une conviction par contre : si l'éradication de la pauvreté est un mythe, son endiguement ainsi que l'élimination de la misère profonde sont possibles. Niant une décroissance contraire au progrès qui distingue l'espèce, autant qu'une course irresponsable au "toujours plus", de tels objectifs passent inéluctablement, par une démographie maîtrisée, au profit d'une population contrôlée et pour le plus grand bien d'une planète qui n'en peut plus.