Le
G7 apporte la preuve qu'avec une constance n'ayant d'égal que leur
aveuglement, nos leaders politiques, encouragés par la plupart de
nos économistes, sociologues et autres experts en sciences dites
humaines, s'entêtent à méconnaître les véritables causes de ces
plaies de notre société que sont la pauvreté profonde et les
inégalités sociales. Et le plus affligeant est que leur opiniâtreté
résulte de leur attachement à des indices d'une portée notoirement
insuffisante, comme l'exprime par exemple, ingénument, l'article récemment publié
par Libération
(cf.https://www.lci.fr/international/les-pays-du-g7-sont-ils-vraiment-les-champions-des-inegalites-2129962.html
et plus précisément son dernier paragraphe : « Les
inégalités peuvent être mesurées grâce au coefficient de Gini.
C'est un indicateur synthétique sur la distribution des revenus qui
varie de 0 à 1. Ici, il sera multiplié par 100, afin d'obtenir un
pourcentage. Cet indicateur fonctionne de la manière suivante :
dans le cas idéal, chaque habitant touche exactement le même
revenu, le coefficient de Gini est alors nul. Dans le pire des cas,
un seul habitant capte l'intégralité du revenu et le coefficient de
Gini est alors égal à 100. Donc, plus le pourcentage est élevé,
plus le pays est inégalitaire. »
Sans
pondération par la croissance démographique ni économique – sans
parler de l'aberration consistant à amalgamer revenu et patrimoine –
le recours à un indice se rapportant au seul revenu des populations
concernées n'explique-t-il pas leur impuissance autant à maîtriser
les inégalités sociales qu'à éradiquer la grande pauvreté ?
Cette impuissance ne serait-elle pas le fruit amer d'une soumission à
la dictature des sentiments et de l'émotion, d'une pensée dominante
devant tout à un marxisme et à une lutte des classes aussi
archaïques que sommaires, refusant et allant même jusqu'à nier
tant la condition humaine – dans ce qu'elle a de plus fondamental –
que les effets du binôme démographie-économie ; ce qui
revient à se tromper d'ennemi ou pour le moins à ne voir que
l'arbre qui cache la forêt ?
https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2018/05/un-autre-marx.html
Les schémas ci-après sont proposés pour rappeler cette réalité, dont l'omission est la cause de leur impuissance à vaincre les maux qu'ils prétendent combattre :
Représentation
de toute organisation sociale fondée sur l'altérité des individus
qui la composent, sur leur interdépendance ainsi que sur leur
hiérarchisation, découlant elles-mêmes des moyens de chacun
d'entre eux ; ces moyens, acquis ou innés, pouvant être
considérés comme autant de richesses au service du bien commun.
À
noter : 1° que ces richesses confèrent à ceux qui les détiennent
un pouvoir d'autant plus déterminant que prévaut le matérialisme
au sein d'une ensemble caractérisé par sa forme pyramidale, 2°
qu'une segmentation des individus qui peuplent la pyramide sociale
peut être d'autant plus facilement appliquée que ce matérialisme
dicte les critères de leur différenciation, ainsi définis et
mesurés avec une précision ne pouvant que satisfaire la pensée
marxiste.
La
pyramide sociale est ici associée à l'échelle de richesse
collective de la société qu'elle représente, cette richesse étant
la somme des richesses matérielles et immatérielles, naturelles et
résultant de l’ensemble des activités de tous les membres de la
société. À noter la présence du qualificatif de naturelles,
qui souligne le fait que la richesse de la collectivité n’est
pas le fruit des seules activités de ses membres, mais
inclut ce qui résulte de la prédation, irréversible,
qu’ils exercent sur leur milieu et leur environnement, que ce
soit ou non pour alimenter leurs activités.
Dans
la neutralité politique, la partition entre riches et pauvres et
leur positionnement dans la pyramide sociale et face à l'échelle de
richesse commune, se définissent alors comme ci-contre.
Le
volume de la pyramide sociale étant représentatif de la population
qui l'habite, un calcul simple permet de connaître la répartition en
pourcentages de cette population, en pauvres et riches, les uns
et les autres détenant chacun la moitié de leur richesse
collective. Par application de ces pourcentages , il est alors
possible de connaître sa répartition en nombre pour une population
totale déterminée. C'est ce que schématise la figure ci-contre,
qui conduit par ailleurs à conclure qu'à population totale
constante, tout déclassement d'un occupant de la pyramide sociale
dans un sens a pour effet le déclassement d'un autre occupant en
sens inverse.
Le
même calcul que celui afférent à la figure précédente, appliqué
à la pyramide sociale dont la population est segmentée en 3
catégories (riches, classes moyenne et pauvres) au lieu de 2 (riches
et pauvres), permet de déterminer le pourcentage de la population de
chacune de ces catégories, face à la part de richesse (1/3) dont
chacune est structurellement détentrice.
Schéma
du développement de notre pyramide sociale pendant deux millénaires,
face à une échelle de richesse ayant crû avec la population et les
fruits de ses activités, aidées par le progrès scientifique et
technique, la représentation ci-contre met en évidence :
— L'accroissement
de l'écart entre sommet et base de la pyramide sociale du fait de
l'élévation de cette dernière, allant de pair avec celle de la
richesse collective.
— L'évolution
du niveau de richesse de chaque catégorie sociale, mesurée sur
l'échelle de richesse globale de la société.
— Le
rapport entre
richesse et pauvreté
catégorielles ou individuelles et le niveau de richesse collective
(relativité).
— Le
fait que si l'enrichissement collectif de la société, comme les
enrichissements individuels dont il
résulte, n'ont pas
de limites autres que celles des ressources dont ils
sont tirés et
l'ambition de ceux qui la convoitent,
la pauvreté en a
une, qui est irrémédiablement
le niveau zéro de la
richesse.
— le
fait qu'à part LE plus riche et LES pauvres
absolus, chacun est
le riche ou le pauvre de plus pauvre ou de plus riche que soi.
— L'incidence
déterminante du binôme démographie-population sur le
développement de la pyramide sociale, et partant, sur le
creusement constant des écarts de richesse entre
catégories sociales et l'évolution des inégalités du même nom.
— La
nature structurelle des inégalités
sociales et de leur
évolution. toute
autre considération ne faisant que contribuer
au déni de cette réalité.
Ne suffirait-il pas dès lors de se rendre à l'évidence de ce qui
précède pour éradiquer la pauvreté profonde et maîtriser dans
une large mesure les inégalités sociales ?
La misère dont sont victimes les habitants de la pyramide sociale
vivant au plus près de sa base est une plaie ouverte au flanc de
l’humanité, qu’il serait en effet possible de panser et guérir,
en y consacrant une partie de la richesse considérable créée et
accumulée par les hommes au cours des siècles, sans que cela ait
amélioré – bien au contraire – le sort des plus pauvres d'entre
eux. Il faut savoir que la population mondiale de miséreux est de
nos jours plusieurs fois ce qu’était la population humaine il a
deux millénaires, toutes conditions confondues. Quel que soit le
nombre de ceux qui échappent à la pauvreté de nos jours, 250
millions de terriens en l’an 1 de notre ère, sont à comparer aux
1,5 à 2 milliards d’êtres humains souffrant de pauvreté profonde
2 000 ans après, pour la plus grande honte de ceux qui se sont
toujours contentés d'agir par redistribution, s'obstinant dans une
lutte aveugle qui ne change rien à la nature structurelle des
inégalités.
En
dépit des sentiments que peut inspirer l'iniquité de
la condition humaine,
nul n'a en effet le pouvoir
de
modifier une structure sociale
fondée sur l'altérité
génétique et sociale
de
ses
membres.
Une minorité de riches
y bénéficiant
d'une abondance sans limites alors qu'une immense majorité est
condamnée
à la
pauvreté, voire à un dénuement total semblant
irréversible
pour
les plus déshérités,
nous
pourrions
modifier cette situation C’est en élevant l'ensemble de notre pyramide sociale par rapport à l'échelle de richesse collective à laquelle elle est associée que nous y parviendrions, plutôt que de chercher obstinément à en abaisser le sommet. Nous isolerions de la sorte sa base du niveau zéro de la richesse et permettrions aux plus pauvres d'échapper à leur condition extrême.
La
figure ci-dessus illustre le fait que l'éradication de cette
pauvreté profonde est possible, par instauration d'un revenu
universel (RU). Mais ce revenu sera universel et inconditionnel ou ne
sera qu'une figure de plus de cette rhétorique de la lutte des
classes, désormais bréviaire de la pensée dominante. Ses adeptes
semblent en effet trop aveuglément acquis à son principe pour se
résoudre à une évidence : les inégalités sociales
ont toujours augmenté avec la prospérité du binôme
démographie-économie, exponentiellement depuis la première
révolution industrielle et le marxisme qu'elle a vu naître. Que lui
soit abusivement attribuée une amélioration incontestable de nos
conditions de vie qui doit tout au progrès scientifique et technique
n'y change rien. La rémanence de revendications sociales qui
s'expriment depuis des millénaires est au contraire la preuve de son
impuissance à procurer la justice ou pour le moins l'égalité
qu'elle promet.
NB
Comme
cela est en train de se produire, l'accroissement de la population et
de sa richesse collective augmentant l'écart entre le sommet –
mobile de la pyramide sociale et sa base – inamovible –, la variable
d'ajustement entre pauvres et riches, que constituent les classes
moyennes, prend de telles proportions qu'elle doit être elle-même
ajustée. Le calcul précédent peut alors être effectué pour
définir les pourcentages d'une population totale répartie non plus
en 3 catégories mais en 4 comme indiqué dans la figure ci-contre.
Il en résulte une nouvelle partition (pouvant être qualifiée de
post-moderne) imposée par un surcroît de population atrophiant la
base de la pyramide sociale, comprenant les pauvres et les moins fortunés des
représentants des classes moyennes.
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