vendredi 8 avril 2022

R. La pyramidologie sociale, qu'est-ce que c'est ?

Article révisé le 18 juillet 2023


Sans prétention scientifique, les schémas qui suivent ainsi que les données factuelles et chiffrées étayant le raisonnement qu’ils illustrent, sont empruntés en toute simplicité à des disciplines scientifiquement établies.

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La pyramidologie sociale est une méthode d’investigation et de réflexion s’appuyant sur les propriétés géométriques du polyèdre qu’est la pyramide et des données factuelles chiffrées vérifiables ; cette méthode pouvant conduire à une théorie à caractère sociologique, pour qui admet que toute structure hiérarchisée par l’interdépendance de ses membres – à commencer par la société des hommes – puisse être ainsi représentée, le volume de la pyramide variant avec sa population, et sa hauteur avec la richesse collective pouvant lui être associée.

De portée universelle, descriptive et réaliste, la pyramidologie sociale n’est ni une idéologie politique ou sociale, ni faite de croyances religieuses. Si elle est susceptible de plus ou moins s’accorder avec l’une d’entre elles ou d’en susciter une supplémentaire, comme toute spéculation livrée à l’imaginaire humain, elle est avant tout un instrument « logico-expérimental » (Wilfredo Pareto) de remise en cause, s’offrant à qui accepte que la réalité puisse limiter son utopie.

Nota I : Si la pyramide sociale représente la société humaine à toutes les époques, dans la relativité intemporelle des notions de richesse et de pauvreté ; quelle que soit la collectivité considérée, locale, régionale, nationale, etc., c’est à l’échelle mondiale qu’elle est étudiée ici. La pyramide sociale mondiale conditionne en effet toutes celles – nationale par exemple – dont elle est la combinaison, au-delà de la simple addition. Et l’inverse est d’autant moins vrai qu’est faible le poids sociopolitique de chacune des nations concernées, tel que résultant de sa démographie et de son économie. En d’autres termes, la condition sociale de toute nation est influencée par celle régnant mondialement alors qu’à l’inverse cette influence de chaque nation à l’égard du monde entier est nécessairement limitée, voire insignifiante.

Nota II : L’étude de la pyramide sociale faisant intervenir des considérations d’ordre simplement “structurel”, dans le sens d’architectural, ce serait lui faire trop d’honneur que d’y mêler cette science reconnue qu’est le structuralisme.

À en juger par la persistance des revendications les plus légitimes émanant de pauvres structurellement toujours plus nombreux, si Marx et bien d’autres avant lui et depuis, avaient connu ou reconnu la réalité de la condition humaine, telle que l’exprime la pyramide sociale, peut-être l’humanité eut-elle pu faire l’économie de ses multiples tentatives d’instauration d’une dictature du prolétariat, non moins redoutable que celle du capitalisme. Et ceux qui s’obstinent à cultiver une pensée totalitaire ne pouvant conduire qu’à un égalitarisme niant l’individu, devraient y réfléchir ; comme ceux qui les écoutent et les croient. Ceci est d’autant plus nécessaire et urgent que la prolifération de l’espèce humaine aggrave chaque jour sa condition, à commencer par celle de la majorité de ses représentants les plus défavorisés par les hasards de leur naissance et les aléas de l’existence qui y fait suite.

Les inégalités sociales augmentent inexorablement avec la population, le progrès, et l’enrichissement de la société ; ces deux derniers critères, indissociables compagnons de la croissance, répondant à l’aspiration et à la capacité de l’homme d’améliorer son sort ; ce qui le distingue des autres espèces avec lesquelles la nature lui fait partager son habitat. L’humanité s’y emploie depuis toujours, y appliquant les moyens dont sont inégalement dotés ses membres, et c’est dans ces conditions que s’est développée notre civilisation, pour parvenir à son niveau actuel. C’est aussi de la sorte que le sommet de la pyramide sociale croissant sans cesse, il s’éloigne toujours plus de sa base, l’écart entre les deux exprimant une inégalité de conditions se creusant inexorablement d’autant.

Envers et contre tout, les efforts du plus grand nombre meuvent un ascenseur social collectif dont la puissance croît avec le nombre de ceux qui l’actionnent pour satisfaire leurs besoins, vitaux aussi bien qu’accessoires. Mais ce nombre et ses besoins ont dorénavant manifestement atteint et dépassé des limites que leur impose un vivant partagé, au point d’entraver le fonctionnement de cette belle mécanique, comme il a pu en être jusqu’au début du XXe siècle, époque à laquelle la population mondiale atteignait 1 milliard d’individus, soit le huitième de ce qu’elle est devenue 1 siècle plus tard. C’est depuis, que le développement de sa pauvreté est le plus flagrant, alors que dans le même temps sa richesse collective est frappée de démesure.

Si les pères fondateurs de la République, précurseurs de nos démocraties modernes dorénavant vouées à une globalisation rendue inéluctable par l’expansion de l’espèce humaine, encouragée par le progrès scientifique et technique, avaient déjà prévu que cette forme de gouvernement ne résisterait pas à un accroissement incontrôlé du nombre de ses citoyens, alors même qu’il n’était pas encore marqué par la diversité et la multiplicité de leurs cultures, ce sont de nos jours leurs louables idéaux eux-mêmes qui courent au naufrage. Et bien avant les questions d’espace vital ou de ressources alimentaires, agitées comme autant de chiffons rouges détournant l’attention du premier défi lancé à notre civilisation qu’est la maîtrise de sa démographie, les inégalités sociales atteignent des niveaux records ; le populisme, les extrémismes, l’intolérance ; la multiplication des conflits de toutes natures nés d’une incompréhension inévitable entre des hommes toujours plus nombreux et dont chacun entend plus ou moins démocratiquement faire prévaloir son point de vue, sont autant de signes de désordres sociétaux par lesquels s’exprime l’ingouvernabilité croissante d’une humanité devenue pléthorique, au point d’infliger de manière irréversible à la planète qui l’abrite les effets dévastateurs de ses propres désordres, de sa prédation et de sa pollution ; vouant à l’échec les luttes livrées sur d’innombrables fronts pour tenter de les endiguer, et décourageant la compassion à l’égard des plus démunis.

« Ainsi l’homme a depuis des siècles ressenti l’angoisse ou au moins l’étrangeté, la bizarrerie de son existence. Cependant nous n’avons pas encore un traité quelque peu consistant de la condition humaine. J’atteignais l’âge d’homme lorsque parut le roman d’André Malraux. Je me rappelle l’étonnement, l’irritation, presque la colère, qu’un tel titre ait pu être disponible pour un roman, si poignant puisse-t-il être. Quoi ? La condition humaine1 n’était pas le titre d’un grand ouvrage de philosophie ? Il pouvait, sans que personne s’en étonne désigner le récit d’un obscur épisode révolutionnaire exotique à personnages fictifs ? Cela me fit savoir combien l’humanité a peu conscience d’elle-même, et par quels moyens anecdotiques elle commence à se découvrir. L’âge mental de l’humanité est comparable à celui d’un enfant de dix ans. La condition humaine, ou Les malheurs de Sophie. » Jean Fourastié (1907-1990), in "Ce que je crois", Éditions Grasset 1981, p. 42. 

L’homme a-t-il mûri depuis que Jean Fourastié a écrit ces lignes ? Bien peu, à en juger par des revendications sociales croissant en dépit d’un progrès aussi indéniable que considérable. Mais peut-être nous en fournit-il la raison, quand il poursuit : « ce qui manque le plus à l’homme ce sont les synthèses ». Dans un monde dont la complexité croît indéfiniment avec le nombre, quelle synthèse est-elle encore permise quand les experts eux-mêmes sont confrontés à l’amoncellement de savoirs aussi divers qu’approfondis ; à leur enchevêtrement les rendant de plus en plus impénétrables. Et comme si cela ne suffisait pas, chacun est enfermé dans sa spécialité, voire son langage, ce qui ne peut conduire qu’à des savoirs partiels, éloignant autant et davantage de la Connaissance qu’ils en rapprochent.

D’ailleurs, l’être humain est-il autant préoccupé de son sort qu’il le devrait pour réellement prétendre à ce qui le distinguerait des autres espèces peuplant son univers connu ? Victime de son angoisse existentielle, de ses émotions et de ses pulsions, il s’en remet le plus souvent à des croyances et idéologies rassurantes, en attendant que la science l’en libère comme elle y tend patiemment… ou sans s’en soucier tant l’exercice lui paraît vain. « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie ! » comme l’a écrit Jacques Lanzmann et le chante Jacques Dutronc. Mais le danger est alors que certains de ses semblables s’en chargent pour lui, trouvant leur compte dans la multiplication des plus vulnérables.

L’auteur n’a pas en tout cas la prétention de fournir ce traité de la condition humaine dont Jean Fourastié regrettait qu’il soit absent des bibliothèques. Il lui semble par contre que la mise en évidence des aspects fondamentaux de cette condition, telle qu’elle résulte de l’observation la plus simple, pourrait utilement contribuer à son avènement.

Bien que Wikipédia – ce réseau social aux prétentions encyclopédiennes cooptées – indique que « La pyramidologie [soit] un terme utilisé, parfois avec mépris, pour se référer aux diverses spéculations concernant les pyramides… » et que les occurrences mentionnant ce vocable ne manquent pas sur internet, Pyramidologie sociale n’y a pas davantage été trouvé que dans les dictionnaires faisant autorité.

Dénuée de mépris autant que d’ésotérisme, pyramidologie sociale s’offre donc ici comme un néologisme désignant l’étude de la représentation pyramidale de la société des hommes, hiérarchisée par une altérité et une interdépendance de ses membres devant tout aux hasards de l’héritage génétique, social et culturel de chacun, ainsi qu’aux aléas de son existence par la suite.

Avec l’espoir d’en tirer le moyen d’éradiquer la pauvreté profonde, plaie honteuse ouverte depuis toujours au flanc de l’humanité.

1— La condition humaine, roman d’André Malraux, prix Goncourt 1933

samedi 26 mars 2022

“Réveillez-vous” - Réponse à Edgar Morin

Je ne suis pas comme Edgar Morin un intellectuel, ni n'en possède le non moins glorieux passé de patriote résistant, mais il se trouve que j'ai néanmoins 39/45 et me souviens de cet exode lamentable, qui est aujourd'hui celui de millions d'Ukrainiens – et de tant d'autres populations dans le monde – . Aussi, m'autorisant d'un âge proche du sien, je refuse sa vision, en cela qu'il la qualifie de "subie", alors qu'elle n'est pas celle d'un somnanbule – par définition irresponsable –, mais d'un utopiste trop crédule trop conformiste et trop aveugle pour voir les réalités de la condition humaine pour ce qu'elle sont. Or quelles sont ces réalités ?

Ici et maintenant, parce qu’il doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner, l’être humain plus que tout autre est un consommateur. Et il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort, se doublant d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler (comme en estteste la prospérité des marchés du prénatal et du funéraire). Il est ainsi, avant toute autre opinion ou considération, un agent économique au service de la société, mais aux dépens de son environnement sous toutes ses formes. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent – outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux –, plus ils produisent, consomment, échangent et s’enrichissent, avec l’aide du progrès scientifique et technique, quelles que soient les conditions du partage de leurs richesses.

Qu’il s’agisse de ressources non renouvelables, de déchets ou de pollution, le saccage de la planète Terre augmentent d’autant et s’ajoute aux caprices d’une nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques.

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2020/10/le-syndrome-de-lautruche.html

Tous les malheurs du monde, que l’homme a la capacité de maîtriser, en découlent et sont aggravés par le caractère incontournablement pyramidal de la société, dû au fait que richesse et pauvreté existent l’une par l’autre, dans leur relativité – sans riches point de pauvres et réciproquement –, et que les hasards de sa naissance assignent à chacun sa place au sein de cette pyramide sociale, quels que soient les aléas heureux ou malheureux de son existence par la suite et jusqu’à sa mort. Outre le fait qu'en raison de ce caractère pyramidal de notre structure sociale, les pauvres s’y multiplient à une cadence qui est plusieurs fois celle des riches. C’est dans ces conditions, que sous la pression de 220 000 êtres humains qui viennent à notre époque s’ajouter quotidiennement à la population mondiale, la pyramide sociale s’atrophie toujours plus et que son sommet s’éloignant incessamment de sa base, les écarts de richesse entre ses occupants se creusent inéluctablement d’autant.

http://economiedurable.over-blog.com/2022/01/surpopulation-toujours-d-actualite.html

Sous l’emprise croissante de la dictature de ses sentiments et de ses émotions, l’homme prête de moins en moins attention à la réalité. Il préfère, à des faits et chiffres incontestables, les dogmes de croyances religieuses et les certitudes de doctrines politiques et sociales – et désormais écologiques – qui en tiennent lieu pour les laïcs. De tous temps les êtres humains ont compris ce qu’ils pouvaient tirer de la crédulité de leurs semblables ; cette faculté dont ils ont su se doter pour calmer leurs angoisses existentielles et tenter de s’expliquer ce qui leur est inaccessible, et que seule une patiente démarche scientifique semble susceptible de révéler. Des pouvoirs se sont ainsi établis – comme est en train de le faire le pouvoir écologique –, pour le meilleur et pour le pire, sur des croyances codifiées, dans une concurrence privilégiant le nombre de leurs adeptes sur leur bien-être ici et maintenant.

Et ces pouvoirs ne cessent eux-mêmes de croître et de se multiplier sous l’influence de désordres naturels aggravés par ceux qui résultent des exigences d’une espèce humaine dont la prolifération, proportionnelle à ses progrès matériels, se retourne contre elle.

jeudi 24 février 2022

Comment tout peut s'effondrer

Comment tout peut s'effondrer
De Pablo Servigne et Raphaël Stevens – Éditions Seuil

Note de lecture, en réponse à un article paru récemment dans Le Point.


Classique inventaire des catastrophes qui nous attendent, assorti d'arguments en faveur de la décroissance, suprême recette d'une certaine écologie. Surprise toutefois ! La démographie est mentionnée. De manière rassurante, puisqu'une prochaine transition démographique devrait résulter de la raréfaction des ressources énergétiques de la planète. Ainsi évoquée sans le moindre développement, un peu à la manière dont la poussière est poussée sous le tapis, la surpopulation laisse comme d'habitude la vedette à ses conséquences présentes ou annoncées, que sont la pollution, le réchauffement climatique, la pénurie alimentaire, les désordres et les violences dus aux déséquilibres sociaux ; dans la connivence du politique et du religieux face aux dogmes surnatalistes.

Selon les auteurs, un collapsus est d'autant plus à craindre que la rupture des verrous dont il dépend est proche. Or la rupture du verrou démographique est d'ores et déjà avérée. Ne suffit-il pas pour s'en rendre compte, de voir l'accroissement dramatique des flux migratoires, provoqués par certaines condition de vie ici et là ? C'est donc un déni de réalité en même temps qu'un non-sens coupable que d'attendre le salut en la matière d'un épuisement des énergies fossiles. Déjà exploitées comme le pétrole, ou en cours d'évaluation comme les hydrates de méthane, elles sont encore loin d'être épuisées ; sans compter les progrès à venir dans le domaine des énergies renouvelables, ou ce que la nécessité pourra conduire le génie humain à inventer (Voir à ce sujet, paru depuis la rédaction de la présente note : 
https://www.france.tv/documentaires/science-sante/14117-du-sel-dans-mon-moteur.html)
Il n'en demeure pas moins que les autres risques existent, mais là encore les verrous ont déjà été rompus, du seul fait d'une population humaine dont l'appétit dépasse les ressources connues de la planète, ce qui ramène inexorablement aux racines du mal.

La décroissance est alors présentée comme la solution. Promesse d'une frugalité égalitariste, en attendant l'indigence pour tous, elle permettrait à l'humanité de satisfaire sa suprême ambition ; cette immortalité qu'est censée lui assurer une nombreuse descendance. À contre courant d'un progrès dont il est prévisible que l'espèce humaine refuse de se priver, avec en prime la perspective d'un destin de fourmis. De quoi réfléchir avant de s'y résoudre.

Mais il y a encore plus inquiétant dans cet ouvrage que ce choix de la décroissance : la déresponsabilisation des individus, tel que l'exprime la métaphore par laquelle ses auteurs évoquent un véhicule dont les freins, le moteur et la direction sont en train de nous lâcher. N'est-ce pas oublier un peu facilement la responsabilité du conducteur ? Rien de bien étonnant d'ailleurs, à une époque où "la mer tue", "la montagne tue", "la route tue" …, autant d'expressions révélatrices de la manière dont l'homme se défausse de ses responsabilités. À moins qu'il s'agisse de la manifestation de cette compassion Bisounours perpétuant Rousseau.

Pour finir, quelques questions aux auteurs : Y-a-t-il, oui ou non, une relation entre démographie et écologie au sens large ? Dans l'affirmative, quel mal y-a-t-il à souhaiter aux pauvres les taux de natalité des riches et à les aider à y accéder ? Les conditions de vie qui y règnent étant la cause de naissances trop nombreuses dans certaines contrées du monde, qu'attendent les pays riches pour y soutenir des politiques familiales primant la non-naissance, plutôt que d'assister à une prolifération suicidaire, quand ce n'est pas l'encourager ?

Et pour prévenir l'accusation d'égoïsme que ne manque pas de provoquer ces questions : où est l'égoïsme d'une écologie dénataliste, quand les catégories sociales qui peuvent la préconiser y perdront une partie de leur suprématie et de leurs avantages ? Ne s’agit-il pas plutôt de crainte, et pas seulement des plus riches, face au vieillissement de la population avec ses conséquences notamment en matière de retraites et de niveau de vie ? Peut-être en sera-t-il question à COP 21 ? Il n'est pas interdit de rêver. *


* Il n’en a, hélas, pas été question, et pas davantage depuis. Il est maintenant à craindre que le tabou dont est frappé la question de population (et a-fortiori de surpopulation) aidant, il n’en soit pas davantage question lors de la prochaine COP 23. Et pourtant, Pas d’avenir pour la planète Terre et ses habitants, sans dénatalité humaine, pour le rééquilibrage de la population face aux ressources de son habitat et aux limites de sa gouvernance.
Or, pendant que 100 millions d'êtres humains supplémentaires déferlent sur Terre chaque année, la plupart des experts continuent, dans un conformisme affligeant, de proposer des théories qui n’en tiennent aucun compte.
Qui d’autres que ceux dont les pauvres sont le fonds de commerce idéologique peut prétendre raisonnablement traiter de sciences humaines et de l’environnement en omettant – voire en refusant – de considérer et a fortiori de traiter le problème factuel de population humaine comme le préalable incontournable à toute spéculation d’ordre sociologique, économique et écologique, et sa solution comme hautement prioritaire.

Le "Précis de pyramidologie sociale" explique pourquoi.

dimanche 20 février 2022

De quoi périra l'humanité ?

Révisé le 05/092023

Ce n'est probablement ni l'insuffisance d'espace vital, ni un virus, ni le feu nucléaire... qui viendront à bout de l'humanité, après qu'elle ait saccagé la planète, mais l'ingouvernabilité d'une population mondiale ayant proliféré jusqu'à la démesure.

Il faut savoir que si l'homme accuse aussi facilement ceux qu’il se donne pour dirigeants de manquer de courage pour affronter les vicissitudes de l’existence, il y a été incité de tous temps par des pouvoirs politiques et religieux plus soucieux du nombre que du bien-être – ici et maintenant – de ceux sur lesquels ils se sont fondés et prospèrent depuis. C’est ainsi qu’il a toujours négligé, ignoré, voire nié sa condition plutôt que de l’affronter. Or, ce faisant, il se comporte depuis qu’il existe comme la mouche se heurtant aussi obstinément que vainement à la vitre ou aux parois de verre du bocal dont elle est prisonnière et qu’elle ne voit pas ; ou que l’autruche enfouissant sa tête dans le sable pour se dissimuler le danger, plutôt que de l’affronter… ou le fuir.

Est-ce la compassion de ceux qui ont connaissance de ces vérités, qui les conduit à les cacher à moins instruits qu'eux ? Serait-ce par respect de l’adage selon lequel les vérités ne sont pas toutes bonnes à dire ? La mansuétude des maîtres de ce monde y verrait-elle un moyen de limiter l’angoisse existentielle des peuples ? ... Telles sont les questions qui peuvent se poser, sachant que la prise de conscience par chacun de sa propre condition peut effectivement aggraver ses peurs et ses frustrations. N’est-ce pas pourtant le prix à payer pour avoir la moindre chance de vaincre un ennemi, que se donner la peine de savoir qui il est, avant de prétendre l'affronter ?

« Si les hommes ont des obligations à l’égard des êtres qui ne sont pas encore ; elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent, de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux » Condorcet.

Or, ici et maintenant, parce qu’il doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner, « l’homme est, avant toute autre opinion ou considération, un consommateur » Gaston Bouthoul. Il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort, comme en attesteraient les marchés du prénatal et du funéraire, s’il en était besoin, et il se double d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler. Il est ainsi un agent économique au service de la société et aux dépens de son environnement. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent – outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux –, plus ils produisent, consomment, échangent et s’enrichissent, avec l’aide du progrès scientifique et technique, quelles que soient les conditions du partage de leurs richesses. Qu’il s’agisse de ressources non renouvelables ou de pollution, les atteintes à l’environnement augmentent d’autant et s’ajoutent à celles d’une nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques.



Tous les malheurs du monde, que l’homme a la capacité de maîtriser, en découlent et sont aggravés par le caractère incontournablement pyramidal de la société, dû au fait que richesse et pauvreté existent l’une par l’autre, dans leur relativité, et qu’un destin aveugle assigne à chacun, à sa naissance, sa place au sein de cette pyramide sociale, quels que soient les aléas heureux ou malheureux de son existence par la suite et jusqu’à sa mort. En raison de ce caractère pyramidal de notre structure sociale, les pauvres s’y multiplient à une cadence étant plusieurs fois celle des riches. Outre l'irrémédiable niveau zéro de la richesse, coïncidant avec la base de cette pyramide sociale – là où survit la honte de l'humanité qu'est la multitude des pauvres profonds –, c’est dans ces conditions, que sous la pression de plus de 200 000 êtres humains qui viennent moyennement s’ajouter chaque jour depuis des décennies à la population mondiale, que la pyramide sociale s’atrophie toujours plus et que son sommet s’éloignant incessamment de sa base, les écarts de richesse entre ses occupants se creusent inéluctablement d’autant.

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2020/10/le-syndrome-de-lautruche.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2018/01/cause-premiere-et-evolution-de-la.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2022/01/eradiquer-la-pauvrete-profonde.html

http://economiedurable.over-blog.com/2022/01/surpopulation-toujours-d-actualite.html


vendredi 21 janvier 2022

Introduction à la Pyramidologie sociale