Questions à tous les experts en sciences dites humaines
Mise à jour du 27/01/2024
En ces temps de bouleversements environnementaux, politiques, religieux, sociaux... et de santé publique ; alors que se multiplient, dans un véritable hymne au marxisme, articles et ouvrages à grand tirage voyant encore dans la lutte des classes le seul remède contre les inégalités sociales, la Terre porte 1 à 2 milliards de pauvres profonds – vivant avec moins de 2 dollars par jour –, soit 4 à 8 fois sa population, toutes conditions confondues, 2 millénaires plus tôt, à une époque vaniteusement considérée par les occidentaux comme le début de l’entreprise civilisatrice de l’humanité à l’échelle planétaire. Ceci quelles que soient les croyances et opinions des uns et des autres ainsi que le nombre de ceux qui ont le bonheur d’échapper à la précarité ; sachant que dans la relativité des notions de richesse et de pauvreté, 86% des êtres humains – les pauvres de tous niveaux – se partagent structurellement 50% d’une richesse commune accumulée au cours des siècles et profitant par définition à tous, l’autre moitié allant aux 14% restant : les riches.
Rien à voir avec le fameux 1% censé s’approprier 80% de cette richesse, proclamé comme pour exacerber la frustration des moins favorisés en la nourrissant d’un amalgame à la Prévert entre PNB, PIB, patrimoines individuels et commun, capital, revenu, salaire, rente, rémunération du travail et du capital, satisfaction de besoins vitaux et superflus, inégalités et altérité… tout en négligeant ou tenant pour honteux, l'ambition, l’initiative, la responsabilité, l’investissement et le goût du risque.
Après les innombrables jacqueries et révolutions qu’a connu l’humanité au cours des millénaires, l’extrême misère d’un prolétariat occidental cristallisé de fraîche-date par une industrialisation naissante, s’ajoutant à celle de millions de serfs vivant un autre temps aux confins de l’Europe, a suscité une fraternelle compassion dont naquit le marxisme. Mais c'est ce marxisme qui inspirera à son tour, par réaction ou surenchères non dénuées d'émotion et d'arrière-pensées, ces fléaux qu’ont été le communisme, le fascisme – du Caudillo au Duce en passant par bien d'autres – le nazisme, le maoïsme, etc. autant de doctrines qui perdurent et prospèrent sous diverses formes en de nombreux endroits de la planète en ne faisant qu’aggraver la condition humaine. Car si la misère la plus profonde a pu susciter le marxisme et expliquer son avènement, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une doctrine sommaire ; au plus haut point contestable dans ses dérives, en raison de ses débordements idéologiques ; d’une absence d’éthique ; d’une incitation à la haine, en bref d’un obscurantisme laïc n’ayant rien à envier au religieux.
https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2018/05/un-autre-marx.html.
C’est pourtant le marxisme qui constitue de nos jours, consciemment ou non, la référence de la plupart des économistes et autres experts en sciences humaines, qu’ils soient de droite comme de gauche ; relayés par la grande majorité des média.
Mais c’est surtout l’ignorance des dimensions démographique et environnementale inhérentes à tout processus économique et social qui caractérise cette pensée dominante, nobélisée ou non ; soumise au tabou dont sont frappées toutes questions de population et a fortiori de surpopulation. C’est leur compassion, dévoyée par une idéologie faisant l’impasse sur les fondamentaux de la condition humaine, qui leur fait négliger que tous les maux de notre société n’ont pas d’autre histoire que celle de la relation économie-démographie. C’est ainsi qu’ils s’interdisent et interdisent à ce dont ils ont abusivement fait une science :
— L’éradication de la pauvreté profonde, telle qu'elle résulte d'un inexpugniable niveau zér0 de la richesse.
— La maîtrise des inégalités sociales.
— La réconciliation de l’humanité avec son environnement.
En effet, sauf à contester les fondamentaux ci-après :
— Le développement économique résulte de nos besoins et non le contraire.
— Richesse et pauvreté, en tout, existent l’une par l’autre et sont relatives, comme elles l’ont toujours été.
— L’enrichissement de l’humanité a toujours été tiré de ses activités et des ressources que lui offre son habitat.
— Les hasards de sa naissance insèrent chacun dans la pyramide sociale selon ses antécédents génétiques, sociaux et culturels, quels que soient les aléas heureux ou malheureux de son existence par la suite.
— Où que ce soit et sous tous les régimes, un pauvre enfante des pauvres comme un riche donne naissance à des riches.
— C’est notre enrichissement, obtenu dans le libéralisme comme dans le dirigisme, qui a toujours et partout permis de financer le progrès scientifique et technique, pour toujours plus de développement économique, au bénéfice d’une population croissant sans cesse dans la l'indifférence à l'égard de son environnement.
Autant de vérités qu’il s’agit de reconnaître, pour les maîtriser par la raison plutôt qu’en exacerbant un stérile antagonisme entre des classes sociales interdépendantes et condamnées à coexister envers et contre tout. Sans pauvres point de riches et inversement, avec ou sans suppression de l’héritage – non limitativement matériel – qui les différencie à la naissance ; mesure ne conduisant qu’à accroître la richesse collective autrement que par la confiscation pure et simple ou l’impôt, sans en modifier la redistribution au long cours, soumise au caractère pyramidal de la société, en perpétuelle affirmation et reconstitution de lui-même.
Parce qu’il doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner, l’homme est un consommateur. Il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort – les marchés du prénatal et du funéraire en attesteraient s’il en était besoin – et il se double d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler. Il est ainsi, avant toute autre opinion ou considération, un agent économique au service de la société, mais aux dépens de la planète et de ses autres occupants. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent – outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux –, plus ils produisent, consomment, échangent et s’enrichissent, avec l’aide du progrès scientifique et technique. Qu’il s’agisse de ressources non renouvelables ou de pollution, les atteintes à l’environnement augmentent d’autant et s’ajoutent à celles d’une nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques.
Tous les malheurs du monde en découlent, sans cesse attisés par des pouvoirs – à commencer par le religieux et le politiques – moins soucieux du bien-être que du nombre de ceux sur lesquels ils se fondent, règnent et prospèrent ; qu’il s’agisse de fidèles, de sujets, de citoyens électeurs et contribuables, ou de simples adhérents, membres ou partisans.
Comment nier cette évidence, dans son rapport avec le caractère incontournablement pyramidal d’une société dans laquelle les pauvres se multiplient structurellement à une cadence atteignant 6 fois celle des riches ? Jusqu’où ira cette société sous la pression de centaines de milliers d’êtres humains venant s’ajouter quotidiennement à sa population ; le sommet de sa pyramide sociale hypertrophiée s’éloignant toujours plus de sa base et les écarts de richesse en tout se creusent d’autant ? Ne suffit-il pas pour s’en inquiéter de savoir que la transition démographique est telle qu’après que la population humaine mondiale ait crûe, en moyenne, de plus de 10 000 individus chaque jour depuis le début de notre ère, ce chiffre sera, selon hypothèses haute ou basse des projections du service population de l’ONU, de l’ordre de 125 000 à plus de 300 000 dans moins d’un siècle, après avoir dépassé les 250 000 il y a peu de temps ?
N’est-il pas remarquable que nul expert en sciences humaines semble avoir jamais entrevu ou dénoncé le fait que si l’enrichissement individuel comme collectif n’ont aucune limites autres que le nombre et l’ambition de ceux qui les convoitent et les ressources dont ils les tirent, la pauvreté a la sienne, qui est le niveau zéro de la richesse ?
C’est contre cette fatalité qu’il faut lutter ; pas davantage par la charité que par des combats primitifs qui en la négligeant, voire en la niant, ne font que l’aggraver depuis toujours, mais en inventant sans a priori idéologique la manière d’isoler les plus défavorisés de la base de la pyramide sociale, plutôt que de s’obstiner dans une lutte des classes sans effets sérieux ni durables, dont attestent :
— La multiplication structurelle, au cours des siècles, des êtres humains privés du minimum de bien-être et de dignité.
— La creusement structurel lui aussi, et incessant des inégalités sociales.
— La rémanence des revendications des plus défavorisés.
Ne serait-ce pas agir avec bon sens que d’en tenir compte, au lieu de s’obstiner à ignorer, nier et défier la condition humaine ? Car qui peut prétendre vaincre un ennemi qui n’a pas d’abord été identifié et reconnu comme tel ? Or, au contraire, la lutte des classes est devenue une lutte entre pauvres et riches, mot d’ordre d’un new-marxiste planétaire bafouant avec toujours plus de sotte vanité une condition humaine selon laquelle ces pauvres et riches existent incontournablement les uns par les autres.
Telles sont les questions que doivent se poser ceux qui, partout dans le monde, n’ont jamais fait rien d’autre que de se heurter obstinément aux limites de cette condition, dont nous sommes tous prisonniers sans trop souvent seulement les concevoir.