mardi 30 août 2022

Croire en Dieu au XXIème siècle

Croire en Dieu au XXe siècle

Article révisé le 15/04/2024

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Quand l’humanité atteint un état de dégradation, de violence et de désordre comme jamais n’en ont connu les civilisations ayant laissé des traces de leur passage ; au point d’y entraîner les autres espèces qui peuplent la Terre avec elle, le doute est-il toujours interdit ? Dieu peut-il exister ? Ou alors qu’a-t-Il à voir avec l’harmonie que prêchent les religions et ce qu’en pensent nombre de ceux qui seraient Ses créatures ?

Le Christianisme n’a pas été le premier credo, et n’est pas le seul, dont se soit doté l’homme pour satisfaire sa spiritualité, considérée ici comme cette faculté qu’il porte à son plus haut degré parmi toutes les espèces peuplant la planète, pour tenter d’expliquer ce qu’il ne peut comprendre. Ayant conscience de lui-même au sein d’un tout dont il ignore objectivement l’après et entrevoit péniblement l’avant avec l’aide de la science, il vit depuis qu’il existe dans une angoisse existentielle à laquelle il ne peut répondre que par sa sensibilité et son imagination, assujetties à ses émotions et à ses sentiments, eux-mêmes brouillés par sa crédulité et ses superstitions ; sans omettre une vanité refusant sa propre remise en cause. C’est ainsi qu’entre un bien et un mal conditionnant sa vie en société, il parvient à effectuer le bref parcours allant de sa naissance à sa mort, face aux mystères d’un au-delà que ceux qui s’en font les codificateurs – non sans en tirer un considérable pouvoir temporel – lui présentent puérilement comme la récompense ou la punition d’un comportement social, dont la maîtrise lui échappe chaque jour un peu plus, confisquée par le nombre.

Comme en attestent les innombrables courants de la pensée religieuse, la connaissance de la Vérité n’a jamais manqué de prétendants, qui ont propagé des doctrines, des plus sommaires aux plus élaborées ; aux rites aussi nombreux que variés ; aux dogmes établis sur des références plus discutables les unes que les autres ; qu’elles aient été révélées ou spontanées ; de transmission écrite ou verbale ; avec ou sans les emprunts des unes aux autres, dont ceux du monothéisme à Confucius sont un flagrant exemple. Sous la conduite de leurs prophètes et de leurs prêtres, le nombre et le zèle de leurs adeptes ont fondé concurremment le pouvoir de chacune, la championne étant appelée à faire triompher son Dieu par une fusion de toutes en une seule. Serait ainsi enfin honoré un seul et même Dieu, créateur de lui-même avant d’avoir été celui de l’univers ; dans Son infinie miséricorde. Car c’est là l’essentiel de la métaphysique : si cette miséricorde est absente de la création, qui l’a inventée sinon l’homme ? Et qu’en est-il alors d’un Dieu de bonté et de tout ce qui s’en réclame ?

Cette bonté se déclinant en miséricorde, amour, compassion, mansuétude, pardon, etc. n’existe que par son contraire, l’un neutralisant l’autre. En d’autres termes, la bonté n’existe pas dans l’absolu, comme le démontre à tout instant le vivant, du moins aux yeux de ceux dont la foi n’altère pas le sens de l’observation. Comme pour toutes les espèces peuplant l’univers connu, le sort de chaque être humain est soumis, avant toute autre considération, aux hasards de sa naissance ; à son héritage génétique social et culturel ; et aux circonstances dans lesquelles s’exprimeront ensuite ses faiblesses et ses talents, innés ou acquis. Sachant par ailleurs que tout déclassement dans un sens de l’un des occupants de la pyramide sociale entraîne, à population égale, le déclassement d’un autre en sens inverse, en quoi consiste dès lors la bonté divine, sinon dans la croissance du nombre de ces occupants ? La miséricorde divine se réduirait-elle à la promesse du pardon inconditionnel de péchés qui n’ont pu être commis que selon Sa volonté, laquelle dote chacun de sa capacité de céder ou de résister à la tentation ? La foi répondant à cette question par ses mystères, reste au pragmatique à constater que la vie est donnée pour quelques instants, qu’elle soit accordée au papillon ou à l'être humain, dans un univers où le temps comme l’espace se comptent en années lumières. L’homme, comme tout autre représentation du vivant, naîtrait donc pour mourir aussitôt, en se voyant accordé, de l’enfant au vieillard et du débile au génie, le temps insignifiant à l’échelle de l’univers, de faire un bien et un mal définis par eux-mêmes, en vue d’une récompense ou d’une punition dans l’au-delà ? Une telle occupation paraît bien puérile pour un Dieu ! Et surtout, à quoi se réduit alors cette liberté qu’aurait l’homme de choisir ou simplement d’influencer son propre destin ?

Moins abscons, la réponse à cette question est peut-être que pour atteindre le niveau de civilisation auquel elle et parvenue, il a fallu que l’humanité fasse un sérieux effort de discipline et d’obéissance. Bien que rigoureusement indispensable à la vie en société, ces traits de caractère n’étant pas son point fort – comme en témoigne la parabole de la perte du paradis terrestre – ils ont pu être obtenus par les premiers codificateurs de ses règles de vie, par application du principe selon lequel « la peur est mère de la sagesse ». Ce serait alors avoir fait appel à cette spiritualité, que l’homme a développé plus que toute autre espèce et qui l'autorise à donner plus ou moins libre-cours à ses croyances ; sachant que faisant appel à un échange neuronal qui cesse dès que le cerveau n’est plus alimenté en énergie, ceci peut expliquer que ces acquis aient tant de mal à perdurer, et avant cela à se stabiliser. Quoi qu’il en soit, la croyance en l’existence comme en la non-existence de dieu(x) repose sur cette fonction cérébrale. Autrement dit, la foi et son contraire qu’est le doute, sont logiquement interrompues par la mort ; même si, pour tenter d’y faire échapper l’esprit, la mémoire de chacun est érigée en âme, avec autant de romanesque vanité que d’inégalité. Sans compter la question subsidiaire à laquelle engage la réalité de cette inéluctable impasse temporelle : Pourquoi l’être humain se distinguerait-il de tout ce qui peuple l’univers, au point de se voir promettre une existence éternelle – quelle qu’en soit la forme – alors que son espèce disparaîtra un jour, avec l’âme qui y serait attachée et son habitat qu’est la Terre, sans que le cosmos n’en manifeste davantage d’émoi que pour l’extinction de n’importe quelle étoile, comme il s’en produit à chaque instant, parmi les milliards offerts à sa vue ?

Le pouvoir politique ayant compris l’avantage qu’il pouvait tirer du procédé pour soumettre les peuples, il en a lui aussi usé et abusé depuis. Et c’est ainsi que la religion ayant d’abord fait les rois, ceux-ci ont avec son soutien dominé les peuples et construit les nations ? D’autres pouvoirs étant nés depuis – dont le scientifique, porteur de l’exonération de la loi de sélection naturelle – un considérable progrès matériel en a résulté, pour le meilleur et pour le pire, à l’égard d’un environnement planétaire fini. Et c’est aujourd’hui cet environnement qui – à l'échelle de la Terre –, saccagé et ruiné par le premier de ses prédateurs, réclame réparation :

— À un obscurantisme ayant amplement fait ses preuves et dont l’exemple le plus préjudiciable a été et demeure le dogme (sur)nataliste par lequel la prolifération humaine a eu lieu au détriment de la planète et de toute la vie qui l’habite. La démesure de la population humaine doit tout en effet à ses encouragements, plus soucieux d’un pouvoir proportionnel au nombre de ceux qui s’y soumettent, que de leur bien-être ici et maintenant. Il n’est pas en effet un de ces pouvoir, à commencer par le religieux et le politique, qui n’ait eu pour premier souci l’accroissement du nombre de ceux sur lesquels il s'est fondé, a prospéré, et continue de le faire. Le “croissez et multipliez” de la première religion du monde et la promesse de “la conquête du monde par le ventre de ses femmes” de la seconde en attestent ; plus de 8 humains sur 10 s'en trouvant structurellement condamnés à la pauvreté par les hasards de leur naissance.

— À une pensée unique, bâillonnant la liberté de pensée au profit de la montée du sentiment religieux partout dans monde, face à son insécurité croissante, se traduisant par la soumission à des croyances d’une intolérance qui menace chaque jour un peu plus ceux qui prétendent penser par eux-mêmes. L’athéisme et l’agnosticisme ne sont-ils pas passibles de prison, voire de la peine de mort, sous certains régimes où le religieux ne “fait pas les rois” mais s’approprie le pouvoir politique ?

— À l’ignorance sous toutes ses formes, parce que cause première du dérèglement des émotions et sentiments de l’être humain, au point de lui faire perdre le peu de raison qu'il lui reste et de se soumettre inconditionnellement à ses utopies.

À l’exemple du religieux, dont le pouvoir se mesure à ses effectifs, respectueux du dogme (sur)nataliste, en est-il un seul autre qui se jauge autrement – sauf impératif de rentabilité – qu’au nombre de ses citoyens, électeurs, contribuables, partisans, soldats, salariés… ? La maîtrise de la prolifération humaine et le respect de son environnement, ne consisteraient-ils pas au contraire à s’abstenir de produire toujours plus de chair à boulot, à canon, à conso, à obole et à impôt – ne seraient-ce qu’indirects pour les plus pauvres, lesquels sont aussi faiblement que ce soit des consommateurs toujours plus nombreux ? – N’est-ce pas cette invitation que la nature lance à sa manière quand se rompent ses grands équilibres, à commencer par le biologique ?

Sachant que le pire dommage pour l’être humain, réside en tout état de cause dans la confiscation de sa liberté de disposer de lui-même, depuis sa conception jusqu’à sa mort, du fait de l’interdiction dogmatique lui étant imposée par le pouvoir religieux en accord avec le politique, faut-il souhaiter la disparition des religions ? Les erreurs de l’humanité auraient-elles été pires en l’absence de cette férule ? Il est possible d’en douter autant que d’y croire, ceux qu’elle s’est donnée pour guides étant eux-mêmes des hommes et des femmes faillibles, mais raisonnablement, non. Ce serait nier les beautés et autres attraits dont la vie peut aussi être faite et surtout : priver l’être humain d’un aliment autant indispensable à son esprit que le pain l’est à son corps.

Il n'en demeure pas moins que croire en Dieu au XXIe siècle sans exégèse, comme cela a été le cas pendant des millénaires, notamment en matière de (sur)population :

— C’est nier les enseignements de ce passé et souffrir que les pires abominations soient perpétrées en Son nom, aux dépens de la Terre et de l’ensemble du vivant qu’elle abrite, sans préjuger de ce qui pourra en advenir sur d’autres planètes.

— C’est voir et accepter pour ce qu’il est, le caractère incontournablement pyramidal de toute structure fondée sur l’interdépendance hiérarchisée de ses membres, comme l’est celle de la société humaine, avec toutes conséquences sur son environnement.

 C’est purement et simplement condamner à mort la démocratie. 

Autant de dangers qu’exprime d'ailleurs l’ultime espoir que place encore l’humanité dans l’arlésienne d’une transition démographique, porteuse du rééquilibrage de l’indissociable binôme population/économie.

Une réorientation de la spiritualité est-elle au demeurant impossible, pour la mettre au service d’un objectif temporel d’amélioration de la condition humaine, ici et maintenant ? Ceci ne saurait en tous cas nuire, pour tous les croyants, à l’atteinte du bonheur qu’ils visent dans l’au-delà auquel ils croient.


https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2023/07/de-la-tour-de-babel-la-pyramide-sociale.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2020/01/du-binome-economie-population.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2014/07/demographie-et-democratie.html


mardi 28 juin 2022

IVG, droits de la femme, et avenir de l’espèce humaine

 « …, les hommes sauront alors que, s’ils ont des obligations à l’égard des êtres qui ne sont pas encore, elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent ; de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux. Il pourrait donc y avoir une limite à la masse possible des subsistances, et, par conséquent, à la plus grande population possible, sans qu’il en résultât cette destruction prématurée, si contraire à la nature et à la prospérité sociale d’une partie des êtres qui ont reçu la vie. » Condorcet - Œuvres en 6 volumes - Firmin Didot frères, Paris 1847, p.258

Mais « La vie tue la vie ». Par leur dogmatisme surnataliste, les religions et la politique attentent à la vie de l'humanité ainsi qu’aux ressources et à l'environnement qu'elle partage avec le reste du vivant sur Terre.

Et la révocation du droit constitutionnel à l'avortement aux USA, est le résultat d'une stratégie à très long terme https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/etats-unis-la-revocation-du-droit-constitutionnel-a-l-avortement-est-le-resultat-d-une-strategie-a-tres-long-terme-explique-un-historien_5219158.html#xtor=CS2-765

Il faut savoir par exemple que l'inscription de toute question de population à l'ordre du jour des assemblées appelées à traiter du changement climatique et de ses conséquences, a été prohibée dès les premières de ces grand-messes...

L’affaire est donc tout autre chose qu’une manifestation de puritanisme, et va bien au-delà des droits de la femme. C’est l’évolution de l’humanité et de tout ce qui partage son habitat qui est menacé par la surpopulation humaine, et particulièrement celui de la multitude de ses occupants logeant à la base de sa pyramide sociale – niveau zéro de sa richesse – s’étendant structurellement chaque jour un peu plus, du simple fait d’une croissance démographique incessante.



https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2020/10/le-syndrome-de-lautruche.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2022/04/condition-humaine-demographie-pauvrete.html?zx=6d3b7f05942ed596

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2022/04/causes-premieres-de-la-pauvrete-dans-le.html?zx=7e257a1fb3f94b66

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2022/01/eradiquer-la-pauvrete-profonde.html

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2021/05/lettre-ouverte-aux-partisans-de.html

http://economiedurable.over-blog.com/2022/01/surpopulation-toujours-d-actualite.html

lundi 6 juin 2022

Jeunes, vieux, démographie, et pyramide sociale - Réponse à François de Closets

Réponse à François De Closets à propos de La parenthèse boomers


« Les boomers ont ruiné la France »
« Notre génération, les boomers, a assassiné l’avenir ! »
« Les boomers ont reçu le pays le plus prospère du monde et ils l'ont ruiné ! »
« Un sacrifice indigne pour une « génération indigne »
Et quand François De Closets en rajoute avec « Les vieux sont coupables », ce n’est plus des seuls “Boomers” dont il s’agit, c’est de tous les vieux, opposés aux jeunes en oubliant les 30 glorieuses pour fonder une inégalité de plus, qui serait celle des âges.

Quelles que soient ses motivations, par l’incitation à un conflit générationnel dont il aurait pu s’abstenir – d’autres luttes comme celles des classes ou des genres pouvant suffire à occuper l’espèce humaine –, FdC s’est laissé aller à une provocation aussi grave qu’irresponsable, oubliant que l'apanage des êtres humains – jeunes comme vieux – est la conscience qu’ils peuvent avoir d’eux-mêmes ainsi que leur volonté et leur capacité de toujours améliorer leur condition.

C’est par le sacrifice de ses membres toujours plus nombreux que de tous temps l’humanité a payé son progrès. C’est ainsi que la croissance de l’indissociable et insatiable binôme économie-population est entretenu. Et le caractère incontournablement pyramidal de sa structure sociale explique que les pauvres, trop facilement assimilés aux jeunes, payent un tribut plus élevé que les riches : Sur 100 Terriens qui naissent, 14 vont, structurellement, rejoindre les rangs des riches, quand 86 vont grossir ceux des pauvres.








Si nous devons croire en quelque chose ; plutôt que d’opposer sottement les générations entre elles, ne devrions-nous pas refuser la duperie d’un dogme surnataliste qui les atteint également, tel que des croyances et des idéologies y ont fait croire pour garantir la retraite des uns après les autres, au point d’en avoir fait, spécialement durant les deux derniers siècles, les premiers ennemis de leur habitat et du vivant qui le partage avec eux ?

Opposer les âges ne change rien à l’affaire et ce mensonge pour ceux qui considèrent que la vérité est la condition première du bonheur, aussi imparfait qu’il puisse être relève de l’utopie égalitariste. S’en remettre aux émotions que suscitent et entretiennent sans vergogne des pouvoirs moins soucieux du bien-être que du nombre de ceux qui ont toujours été sacrifiés pour garantir leurs vieux jours, et en accuser les vieux”, c’est ignorer, négliger, voire aller jusqu’à nier une réalité structurelle qui s’impose à chacun des membres de toute société fondée sur l’altérité de ses membres et leur interdépendance hiérarchisée.

Cette structure pyramidale n’a jamais changé, sauf à s'hypertrophier jusqu'à la démesure. Le niveau zéro de la richesse collective non plus, toujours dans la même relativité entre richesse et pauvreté. Sans pauvres point de riches et réciproquement. Le nombre des uns et des autres n’a par contre pas cessé de croître en suivant leur distribution structurelle. Le progrès étant une richesse comme une autre, ses effets se manifestent de la même manière pour les uns et les autres, ce qui entretient la frustration de ceux qui seront le plus condamnés à en souffrir, tant que rien ne sera fait pour changer leur relation avec la richesse collective et la croissance démographique ; celle-ci augmentant sans cesse l’écart entre sommet et base de la pyramide sociale, en creusant d’autant les inégalités du même nom.

https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2020/10/le-syndrome-de-lautruche.html

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lundi 9 mai 2022

R. Le syndrome de l’autruche

Nota - Sans prétention scientifique, les schémas qui suivent ainsi que les données factuelles autant que chiffrées étayant le raisonnement ci-après, sont néanmoins empruntés à des disciplines scientifiques, tant en ce qui concerne les propriétés du polyèdre pyramidal que pour toutes référencesnotamment démographiques, sociologiques, statistiques...

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Il faut savoir que si le citoyen accuse aussi facilement ceux qu’il se donne pour maîtres de manquer de courage pour affronter les vicissitudes de l’existence, il y a été incité de tous temps par des pouvoirs  plus soucieux du nombre que du bien-être – ici et maintenant – de ceux sur lesquels ils se sont fondés et prospèrent depuis. C’est ainsi qu’il a toujours négligé, ignoré, voire nié sa condition plutôt que de l’affronter. Or, ce faisant, il se comporte comme la mouche se heurtant aussi obstinément que vainement à la vitre dont elle est prisonnière et qu’elle ne voit pas ; ou que l’autruche enfouissant sa tête dans le sable pour se dissimuler le danger, plutôt que de l’affronter… ou le fuir.

Est-ce la compassion de ceux qui ont connaissance de ces vérités, qui les conduit à les cacher à moins instruits qu'eux ? Serait-ce par respect de l’adage selon lequel les vérités ne sont pas toutes bonnes à dire... et à entendre ? Les maîtres de ce monde y verraient-ils un moyen de soigner l’angoisse existentielle des peuples ? Auraient-ils des raisons moins louables ? Telles sont les questions qui peuvent se poser, sachant que la prise de conscience par chacun de sa propre condition peut aggraver ses peurs et ses frustrations. N’est-ce pas pourtant le prix à payer pour avoir la moindre chance de vaincre un ennemi, que se donner la peine de savoir qui il est, avant de prétendre l'affronter ?

« Si les hommes ont des obligations à l’égard des êtres qui ne sont pas encore ; elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent, de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux » Condorcet.

Comme chaque représentant du vivant, « avant toute autre considération, l’être humain est un consommateur » Gaston Bouthoul (1896-1980). Parce qu’il doit impérativement ne serait-ce que se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner, il l’est depuis sa conception jusqu’après sa mort, comme en ttestent les marchés du prénatal et du funéraire, et il se double d’un producteur dès qu’il est en âge de travailler. Il est ainsi un agent économique au service de la société, aux dépens de son environnement. Et plus le nombre de ces agents augmente, plus leurs besoins s’accroissent – outre ceux qu’ils s’inventent toujours plus nombreux – ; plus ils produisent, consomment, échangent et s’enrichissent, avec l’aide du progrès scientifique et technique, quelles que soient les conditions du partage de leurs richesses.

Qu’il s’agisse de gestion de ressources non renouvelables comme de déchets, ou de pollution, les atteintes à l’environnement augmentent d’autant et s’ajoutent aux effets des caprices d’une nature jamais avare de catastrophes inopinées ou cycliques.

Tous les malheurs du monde que l’homme a la capacité de maîtriser en découlent et sont aggravés par le caractère incontournablement pyramidal de sa société, dû aux faits que primo, richesse et pauvreté existent l’une par l’autre, dans leur relativité – sans riches point de pauvres et réciproquement – ; secundo que les hasards de sa naissance assignent à chacun sa place au sein de cette pyramide sociale, quels que soient les aléas heureux ou malheureux de son existence par la suite ; et tertio, que pour des raisons purement structurelles, toujours liées au caractère pyramidal de toute société fondée sur l’interdépendance hiérarchisée de ses membres, comme l’est celles de l’humanité, les pauvres s’y multiplient à une cadence qui est au moins 6 fois celle des riches. C’est dans ces conditions, que sous la pression de 220 000 êtres humains qui viennent de nos jours s’ajouter quotidiennement à la population mondiale, la pyramide sociale s’atrophie toujours plus et que son sommet s’éloignant incessamment de sa base, les écarts de richesse entre ses occupants se creusent inéluctablement d’autant. https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2015/03/schema-sans-commentaire.html

Or les êtres humains, en dépit de la conscience qu’ils ont d’eux-mêmes – à moins que ce soit précisément pour cette raison – prêtent peu attention à ces réalités. Sous l’emprise croissante de sentiments et d’émotions que leur dictent d’obscures peurs ataviques et une angoisse existentielle croissant avec le nombre et les difficultés de gouvernance qui en découlent, ils préfèrent, à l’observation de faits et chiffres incontestables, les dogmes lénifiants de croyances religieuses fondées sur le mystère et les certitudes de doctrines politiques et sociales qui en tiennent lieu pour les laïcs. Ceci d’autant que depuis qu’ils existent, certains d’entre eux ont compris ce qu’ils pouvaient tirer – ne serait-ce qu’en termes de gouvernance – de la spiritualité de leurs semblables : cette faculté dont ils ont su se doter pour tenter de s’expliquer ce qui leur est inaccessible, et que seule une patiente démarche scientifique semble en mesure de révéler.

Des pouvoirs se sont ainsi établis, dans une concurrence privilégiant le nombre de leurs adeptes sur leur bien-être ici et maintenant. Et ces pouvoirs ne cessent eux-mêmes de croître et de se multiplier pour faire face à des désordres naturels aggravés par les exigences d’une espèce humaine dont la prolifération, proportionnelle à ses progrès matériels, se retourne contre elle ; d’où la naissance du dernier en date dont l’humanité est en train de se doter sous le nom d’écologie. Reste à espérer que cette écologie, entendue comme « doctrine visant à un meilleur équilibre entre l'homme et son environnement naturel ainsi qu'à la protection de ce dernier », saura en tenir compte dans l’extrême urgence.

Quoiqu'il en soit :

-  Le caractère pyramidal de toute structure sociale fondée sur la hiérarchisation et l’interdépendance de ses occupants – comme l’est celle de l’humanité – est incontournable.

 Chacun se voit assigner à sa naissance sa place dans cette pyramide, en fonction de ses antécédents génétiques, sociaux et culturels, quels que soient les aléas de son existence par la suite. Et ses croyances, comme les manipulations biologiques et/ou intello-idéologiques ayant pour but de modifier cette organisation se heurtent aux lois d'une nature inflexible. Les pauvres enfantent des pauvres, comme les riches enfantent des riches, en attendant que les talents de chacun ; ses ambitions, son goût du risque, sa chance, etc. influencent son sort au gré des circonstances. Tout au plus est-il permis à l’homme d’y apporter, par la solidarité et la charité, des adoucissements qui ne changent rien au fond ni durablement.

- L’existence simultanée des riches et des pauvres est inéluctable ; richesse et pauvreté existant l’une par l’autre – Sans riches point de pauvres et réciproquement.

 Si la richesse n’a pas d’autres limites que l’ambition de ceux qui la convoitent et les ressources dont ils la tirent, la pauvreté en a une, qui est le niveau zéro de cette richesse, au-dessous duquel nul ne peut descendre.

La croissance démographique et/ou le progrès scientifique et technique sont les conditions nécessaires et suffisantes du progrès social. Or, l’homme se distinguant des autres espèces animales par son inépuisable volonté et sa capacité jusqu'ici illimitée d’améliorer sa condition, réguler sa propre démographie n’est-il pas le seul moyen qui lui est offert pour qu’il puisse continuer d’en être ainsi, tant qu’y suffiront des ressources toujours plus rares et difficiles d’accès ?

Voir pour plus de précisions :

Introduction à la pyramidologie sociale : https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2022/01/la-pyramidologie-sociale-quest-ce-que.html

Méthodologie : https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2018/01/pyramidologie-sociale-methodologie.html


vendredi 22 avril 2022

Éradiquer la pauvreté profonde

Rappel - Sans prétention scientifique, les schémas qui suivent ainsi que les données factuelles autant
que chiffrées étayant le raisonnement ci-après, sont néanmoins empruntés à des disciplines
scientifiques, tant en ce qui concerne les propriétés du polyèdre pyramidal que pour toutes références
notamment démographiques, sociologiques, statistiques...


Face aux grandes questions et aux angoisses de son existence, l'être humain s’en remet plus facilement et spontanément à ses sentiments et à ses émotions qu'à sa raison,. C'est ainsi qu'en ce qui concerne la pauvreté, il ignore, néglige, voire nie, qu'elle est avant tout d'ordre structurel. Or non seulement richesse et pauvreté existent l'une par l'autre, mais elles sont indissociables. Sans pauvres point de riches et inversement. Et mis à part LE plus riche de tous et la multitude de ceux qui survivent au niveau zéro de la richesse, chacun est inéluctablement le riche ou le pauvre de plus riche ou de plus pauvre que soi.



Dans la figure ci-après, où elle est réduite à 2 dimensions dans un souci de simplification, à la manière dont un cercle peut représenter une sphère, la pyramide sociale exprime : par son volume le nombre de ses occupants (population totale de la société, toutes conditions confondues), et par l'échelle de richesse qui lui est associée, sa richesse collective* ; chacune des catégories sociales – ici limitées à deux –composant cette population, se positionnant par rapport aux niveaux de cette échelle.
* Richesse collective = Somme des richesses matérielles et immatérielles, naturelles ou résultant de l’ensemble des activités et autres apports de tous les membres de la société.


Est ainsi géométriquement établi le fait qu’en raison du caractère pyramidal de sa structure sociale, l’humanité voit sa richesse collective échoir pour moitié à 14 % de sa population totale – faite des riches occupants de la partie supérieure de la pyramide qui la représente – alors que l’autre moitié se partage entre les 86 % restant, que sont les pauvres en peuplant la partie inférieure.

Mais cette représentation de la relativité en pourcentages de la richesse et de la pauvreté de l'humanité est intéressante à d'autres titres :
— Elle illustre le fait qu’à population constantetout déclassement d’un ou plusieurs de ses occupants – que ce soit par leur enrichissement ou par leur appauvrissement – a pour corollaires : 1°/ le déplacement en sens inverse d’un nombre égal de ses autres habitants. 2°/ que toute augmentation de la population est une condition suffisante de son enrichissement. 3°/ que sa réduction a pour effet inverse de l’appauvrir.
— Elle démontre que les pauvres sont structurellement davantage affectés que les riches par toute variation en nombre de la population de la pyramide sociale. Ainsi, quand 100 Terriens s’ajoutent à cette population, 14 rejoignent les riches et 86 s’ajoutent aux pauvres. Inversement, si la population totale baisse de 100 unités, 14 se soustraient de la population des riches et 86 de celle des pauvres. Ce qui explique que la population humaine étant passée de 250 Millions à 8 Milliards d'individus depuis le début de notre ère, la composition de la pyramide sociale soit passée de 35 Millions de riches pour 215 Millions de pauvres en l’an 1, à 1,12 Milliard de riches pour 6,88 Milliards de pauvres.
— Elle autorise le chiffrage et la comparaison entre époques différentes, de la distribution de la population, comme l'est conventionnellement la nôtre en 3 : les riches, les représentants des classes moyennes, et les pauvres, dont les pauvres profonds (la catégorie des classes moyennes étant rien d'autre qu'une variable d'ajustement entre pauvres et riches, inventée par les économistes).


Le tableau suivant fait état de cette variation sur 2 millénaires, comme le baromètre enregistreur d'une démographie sociale soumise aux variations du binôme économie-population, apparemment ignoré de la plupart des experts en sciences dites humaines.


Y apparaît clairement l'histoire de ce binôme économie-population qui se confond avec celle de l'humanité, pour s'être traduite par le développement jusqu’à l'hypertrophie d'une pyramide sociale dont le sommet s'est sans répit éloigné de sa base, creusant d'autant les inégalités sociales qui y règnent.

Pourtant chacun a sa place dans une société fondée sur l’altérité et l’interdépendance hiérarchisée de tous ceux qui la peuplent selon les hasards de sa naissance et de son héritage génétique, social et culturel, assorti des circonstances et des aléas heureux ou malheureux de son existence par la suite ; et d'innombrables croyances, doctrines et idéologies – n’en tenant aucun compte – se sont avérées impuissantes à réduire le développement constant d'une pauvreté – dont le premier indicateur est le nombre de pauvres.

Dans l'incapacité de mettre en cause les tabous et dogmes pouvant expliquer cette faillite générale, une pensée dominante imprégnée de marxisme prétend y remédier en s'en prenant à l'héritage ; mais n’est-ce pas faire trop peu de cas d'autres aspects de la question ?

Comment en effet ignorer les dimensions génétique et sociale de cet héritage, sauf à supposer qu'elles puisse être manipulées dans des conditions aussi risquées qu'attentatoires à une dignité humaine reposant précisément sur les particularités de chacun, par différence avec des espèces dont l'existence est réduite à celle de la fourmilière ou au mieux du troupeau ; dont il ne doit pas être omis qu’ils sont eux aussi constitués en pyramides sociales – aussi plates soient-elles – à la tête ou au sommet desquelles règnent leurs dominants ?

Pour la richesse matérielle, chacun faisant usage de sa part au gré des circonstances de sa propre vie, avec l'aide des facultés dont les hasards de sa naissance l'ont doté. Il s'agirait de la confiscation arbitraire d'une partie plus ou moins importante du fruit de ses efforts, pour les verser à son décès à l'héritière que deviendrait une collectivité ne pouvant que procéder à sa gestion selon l'idéologie dominante du moment, en commençant par se servir elle-même et en s'en remettant pour ce qu'il en resterait, à un égalitarisme aussi illusoire que démagogique, et décourageant talents et initiatives, sans compter le désir de toujours améliorer ses conditions de vie et celles de sa descendance, qui distingue l'être humain des représentants des autres espèces  ?

N'est-ce pas trop facilement négliger que les écarts de richesse entre les individus et les catégories sociales entre lesquelles ils se répartissent, résultent de la croissance incessante de la richesse collective de la société depuis qu'elle existe ? Cette augmentation incessante a-t-elle jamais été autre chose que le résultat d'une productivité croissant avec le nombre de ceux qui y contribuent dans la variété de leurs capacités, de leurs investissements, de leur travail, et de leur consommation, au sens le plus large du terme ; le tout avec l'aide d'un progrès technique et scientifique voulu par le plus grand nombre ?

La démesure de la richesse collective ainsi que de richesses individuelles trop nombreuses pour ceux qui en éprouvent de la frutration, est devenue une insulte, que la lutte des classes n'a fait qu'exacerber sans changer d'un iota la pauvreté dans ce qu'elle a de structurel. La réduction de cette pauvreté étant un tout autre problème, plutôt que la révolte elle nécessite d'être d'abord comprise dans sa vérité intrinsèque, sans idéologie ni sectarisme.

Quelle que soit la compassion qu'elle puisse inspirer, la situation des plus démunis requiert des mesures d'un effet réel et durable et non une assistance vouée à une éternelle insuffisance, sans autre résultats qu'une vaine révolte ou une résignation inacceptable, face à une richesse pourtant indispensable au financement du progrès. S'attacher au caractère incontournablement structurel de la pauvreté pour ce qu'il est, permettrait d'y parvenir par des mesures adaptées ; comme l'instauration d'un revenu universel. La figure ci-après en illustre le principe, qui est d'isoler la société entière du niveau zéro de la richesse, à commencer par ceux qui y survivent pour la plus grande honte d'une humanité ayant accumulé une richesse incommensurable, mais toujours dominée par les pires obscurantismes, dont les pauvres sont structurellement les plus nombreuses victimes.


Liens vers des articles connexes

Le syndrome de l'autruche

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Introduction à la pyramidologie sociale
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Pauvreté et richesse, esai de définition
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De l'ascenseur social
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La pyramide social inversée ou le triomphe de la pauvreté
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